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Joyce Carol Oates

Joyce Carol Oates
Joyce Carol Oates est née en 1938 à l'ouest du lac Erié. Son enfance est placée sous l'étoile de la solitude : un père travailleur, souvent absent et une soeur autiste l'incitent à grandir vite. Elle déménage pour Détroit dans les années 1960, où elle découvre la réalité de la violence à travers ... Voir plus
Joyce Carol Oates est née en 1938 à l'ouest du lac Erié. Son enfance est placée sous l'étoile de la solitude : un père travailleur, souvent absent et une soeur autiste l'incitent à grandir vite. Elle déménage pour Détroit dans les années 1960, où elle découvre la réalité de la violence à travers les conflits sociaux et raciaux. Devenue professeur de littérature à l'université de Princeton, elle poursuit la plus prolifique des carrières littéraires (une trentaine de romans mais aussi des essais, des nouvelles, des pièces de théâtre, de la poésie). Oates a aussi écrit plusieurs romans policiers sous le pseudonyme de Rosamond Smith ainsi que sous le nom de Lauren Kelly. Trois de ses romans ont été sélectionnés comme finalistes au prix Pulitzer. En 1970, elle a reçu le prix du National Book pour son roman Eux. En 1992, son livre Reflets en eaux troubles est à son tour sélectionné pour le prix Pulitzer, et Les chutes, publié en 2005, a récompensé le prix Femina. Elle est membre de l’Académie Américaine et de l’institut des Arts et Lettres.Elle est mariée, continue d'enseigner à Princeton où elle vit avec son époux qui dirige une revue littéraire, la Ontario Review.

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Avis sur cet auteur (192)

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    Couverture du livre « Un livre de martyrs américains » de Joyce Carol Oates aux éditions Philippe Rey

    Marie Kirzy sur Un livre de martyrs américains de Joyce Carol Oates

    Ohio, Centre des femmes de Muskegee Falls, 2 novembre 1999. Luther Dunphy, chrétien fondamentaliste et militant anti-avortement de 39 ans, armé d'un fusil, abat le médecin Augustus Voorhees qui y pratiquait chaque jour des IVG, puis la personne chargée de sa protection, avant de se mettre en...
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    Ohio, Centre des femmes de Muskegee Falls, 2 novembre 1999. Luther Dunphy, chrétien fondamentaliste et militant anti-avortement de 39 ans, armé d'un fusil, abat le médecin Augustus Voorhees qui y pratiquait chaque jour des IVG, puis la personne chargée de sa protection, avant de se mettre en prière, les bras levés en signe de reddition dans l'attente des forces de l'ordre.

    Comme souvent chez Joyce Carol Oates, l'ouverture est virtuose. Dunphy y raconte lui-même le double assassinat qu'il commet, se disant « Soldat de Dieu » à qui ce dernier aurait commandé de passer à l'acte. Quelques pages seulement qui par leur force restent en mémoire durant toute la lecture. Puis l'autrice tourne les regards vers les années qui vont suivre, le procès, les conséquences sur les familles et le devenir de l'assassin en prison, occasion de sonder les profondeurs de la guerre religieuse qui secoue les Etats-Unis entre les Pro-Life et les Pro-Choice : depuis 1993, près de onze médecins avorteurs ont été assassinés pour 26 tentatives.

    Elle construit sur près de 900 pages un récit captivant, plein de rebondissements qui vont bien au-delà du traité politique. Au-delà de la qualité de l'écriture et de la multiplicité de scènes marquantes, ce qui impressionne le plus c'est la structure du roman. Joyce Carol Oates enjambe l'action centrale par des analepses et prolepses parfaitement placées, permettant de revenir vers un passé éclairant ou d'annoncer une conséquence future. Cette construction temporelle disjointe, désorientation narrative maîtrisée, résonne avec la confusion temporelle des victimes de traumatisme à la mémoire faillible.

    Pour tenter de renverser les divisions radicales qui empêchent tout débat, Joyce Carol Oates choisit de mettre en miroir deux familles dont les destins s'entrelacent : celle de l'assassin et celle de l'assassiné. Elle met ainsi à jour des parallèles convaincants, très loin du convenu, entre deux hommes prêts à sacrifier leur vie pour leur conviction, chacun célébré comme un héros et considéré dans l'autre camp comme un tueur de sang-froid; entre les épouses soumises qui souffrent de l'inflexibilité de leur mari à poursuivre leur "mission"; entre les enfants qui paient le prix élevé des actions de leur père. En choisissant avec soin ces similitudes, elle révèle une humanité commune tout en faisant vivre les différences.

    Dans ses interviews, Joyce Carol Oates n'a jamais caché son positionnement pro-avortement. Il aurait été facile de charger l'assassin, pourtant elle refuse de déshumaniser le fanatique Dunphy, lui offrant une centaine de pages pour s'exprimer par de troublantes intrusions dans son esprit, composant ainsi un personnage riche et complexe. Sans pour autant absoudre son crime, l'autrice donne envie de passer plus de temps dans son intériorité. Même chose dans le récit de son procès : point de prosélytisme mais une formidable mise en avant de l'expérience humaine loin d'une abstraction froide.

    Et c'est sans doute cela qui, au final, fonde l'immense réussite de ce roman.Même si l'autrice utilise des stéréotypes ( qui correspondent cependant à des réalités sociologiques : les Dunphy frustes, pauvres, aveuglés par la religion vs les libéraux Voorhees socialement privilégiés ), le niveau d'empathie développé par l'autrice est totalement immersif grâce à la richesse de la gamme psychique et la multiplication des points de vue qui nous font sortir de nos ornières.

    Le plus beau personnage est sans hésiter celui de la fille de Dunphy, Dawn, son portrait vaut à lui seul la lecture tant il fait vibrer le sang. On suit Dawn de la prime adolescence jusqu'à l'âge adulte, on ressent au plus profond sa grande solitude face au deuil du père et son incapacité à trouver du réconfort auprès de sa famille et des autres, jusqu'à trouver sa voie dans la boxe. Les pages consacrées à ses combats sont absolument éblouissantes tout comme la réflexion sur le sport féminin et le rapport au corps lorsque celui-ci ne rentre pas dans les codes sociétaux.

    Joyce Carol Oates compte de nombreux chefs-d'oeuvre à son actif, assurément, celui-ci fait partie de ses meilleurs, à la fois drame familial bouleversant et radiographie éclairée des Etats-Unis, articulant brillamment la question de l'intime à la dimension politique.

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    Couverture du livre « Paysage perdu » de Joyce Carol Oates aux éditions Philippe Rey

    Anita Millot sur Paysage perdu de Joyce Carol Oates

    Pour une fois, après avoir lu les trois quarts de ses (magnifiques) romans (ceux que je n’ai pas aimés se comptent sur le doigt d’une main …) je me suis plongée dans l’autobiographie de (la prolifique) Joyce Carol Oates.

    Une autobiographie qui évoque notamment sa petite enfance (auprès de son...
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    Pour une fois, après avoir lu les trois quarts de ses (magnifiques) romans (ceux que je n’ai pas aimés se comptent sur le doigt d’une main …) je me suis plongée dans l’autobiographie de (la prolifique) Joyce Carol Oates.

    Une autobiographie qui évoque notamment sa petite enfance (auprès de son père Frédéric et de sa mère Carolina) Son amour pour les poules (on note l’importance de « Heureux » le poulet dont elle nous parle très longuement …) Ses deux grands-mères (les grands-pères semblaient moins compter …) Blanche, celle de Lockport (qui était gentille) et celle de Millersport, Grand Ma (la grand-mère hongroise) qui l’était moins … De l’arrivée du petit frère (quand elle avait cinq ans) de son amour pour les livres (formidable découverte du cultissime « Alice au pays des merveilles » !) De son adolescence et de ses études. Bref, des bonheurs et des drames de cette lointaine période …

    C’est « champêtre », poétique, sans snobisme et presque naïf mais terriblement bien écrit, le mot toujours juste … Bon, j’avoue que parfois, c’était tellement « lisse » que je m’y ennuyais un peu … Et hop ! l’auteure lâchait une confidence inattendue qui nous laissait sans voix …

    Un très bon moment dans l’intimité d’une très grande dame, dont je préfère toutefois les fictions – quand bien même elles sont souvent empreintes de sa propre expérience …

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    Couverture du livre « Paysage perdu » de Joyce Carol Oates aux éditions Philippe Rey

    Salix_alba sur Paysage perdu de Joyce Carol Oates

    Comme le dit « Joyce Carol Oates », ce livre, n’est pas autobiographique mais un récit de souvenirs de son paysage personnel, un voyage parmi les désillusions, les moments de plaisir intense et bien sûr les tragédies. Elle nous transporte sur les routes de son œuvre avec qualité pour en donner...
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    Comme le dit « Joyce Carol Oates », ce livre, n’est pas autobiographique mais un récit de souvenirs de son paysage personnel, un voyage parmi les désillusions, les moments de plaisir intense et bien sûr les tragédies. Elle nous transporte sur les routes de son œuvre avec qualité pour en donner l’infime souvenir imprégné dans sa mémoire. En effet le lecteur ne doit pas s’attendre à la révélation in extenso de sa vie d’enfant ni même d’adolescente, mais d’une sélection pour ne garder telle une synecdoque, que la partie suggérée et détaillée qui fait partie du tout. Elle admet avec sincérité, qu’il existe dans cette réactivation des faits antérieurs de sa vie, la possibilité de l’incomplet, de l’abrégé voire de résumé.

    Elle relate, avec sa plume directe et sincère les joies, les difficultés de son enfance, entourée par des parents qui la pousseront dans son cursus scolaire puis universitaire à exploiter au maximum ses possibilités intellectuelles. Je ne tiens pas à expliciter par une synthèse le déroulé
    de ce livre poignant. Il importe de savoir que cette grande dame de la littérature contemporaine, outre les nombreux prix reçus, est membre de l’Académie américaine des arts et des lettres.

    « Paysage perdu » un récit qui fait le point de sa jeunesse, pour le principal, avec le regard mûr d’une femme qui a traversé le mur des chagrins et réussi le bonheur de connaître l’amour sans partage de ses parents pour leur fratrie. Un récit qui leur rend hommage, qui compte tenu de la période difficile de l’après-guerre, ont toujours décidé de donner le maximum d’éducation et d’ouverture d’esprit à leurs enfants et ce malgré les dures vicissitudes de la vie. Un récit alerte, d’une grande probité de l’auteure ; bref, un livre d’Amour indicible à en mémoire de ses parents, qui ont notamment rendu possible la concrétisation de son avenir dans l’écriture ; et ce pour notre plus grand plaisir.

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    Couverture du livre « Un livre de martyrs américains » de Joyce Carol Oates aux éditions Philippe Rey

    ddannso sur Un livre de martyrs américains de Joyce Carol Oates

    Un livre de JC Oates que je m'étais promis de lire à sa sortie, et puis le temps a passé. Vive cette lecture commune qui m'a permis d'enfin le découvrir. Et Merci à mes compagnons sur cette aventure

    Un thème qui reste d'actualité, malheureusement et plus encore en cette année où le risque de...
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    Un livre de JC Oates que je m'étais promis de lire à sa sortie, et puis le temps a passé. Vive cette lecture commune qui m'a permis d'enfin le découvrir. Et Merci à mes compagnons sur cette aventure

    Un thème qui reste d'actualité, malheureusement et plus encore en cette année où le risque de voir Trump redevenir président est grand. le droit des femmes à choisir d'avorter était déjà en 2019 remis en cause dans beaucoup d'états américains, et par de nombreux politiques. La situation ne s'est pas améliorée.

    L'autrice choisit de parler de ce thème en nous plongeant dès le départ dans la tête de celui qui se considérera comme un martyr, celui qui pense que Dieu l'a investi d'une mission, celui qui croit que tuer sur un parking deux hommes désarmés est un acte de guerre et en tant que soldat ne devrait pas être puni pour cela. Cette première partie m'a semblé bien longue, j'avais du mal à me replonger dans le livre tellement cette situation, cet angle de vision me mettaient mal à l'aise. Et c'est là tout l'intérêt d'une lecture commune. Les encouragements de mes amis, souvent en avance dans leur lecture, m'ont permis de persévérer.

    J'ai ensuite beaucoup aimé cette lecture où j'ai retrouvé tout l'art de l'autrice pour analyser et disséquer d'abord le parcours qui va mener au meurtre, et ensuite l'impact de cet évènement et ses retentissements sur la vie des familles qui y sont mêlées.

    Après cette première partie malaisante, elle nous parlera dans un premier temps des femmes, celles du médecin assassiné, celle du tueur, dans les mois qui verront le procès ou plutôt les procès se dérouler. Celles qui seront au premier plan ensuite seront les filles de ces deux hommes, sensiblement du même âge, au devenir bien différent. Aucune, ni les femmes , ni les filles ne sortiront indemnes de cet évènement qui les marquera longuement, leur vie ne sera jamais la même. Et j'ai aimé suivre leur évolution, leurs tentatives pour sortir de cette mécanique infernale, pour laisser derrière elle ce passé. Les remous sans fin de ce meurtre retentissent longtemps dans leurs vies.

    L'autrice nous les décrit avec un regard acéré, une précision et une sens du mot qui va faire mouche, étonnants. Son écriture sait se mettre au service de chacun de ses personnages. Et procédé usuel chez elle, l'utilisation de passages en italiques pour mettre en perspective certains instants apporte par moments un contrepied apprécié.
    C'est pour moi la grande force de JC Oates, cette aptitude à mettre à nu ses personnages, à décortiquer leurs sentiments, à traquer leurs faiblesses et parfois, mais parfois seulement leurs forces. Elle n'est pas une autrice de l'optimisme, et les lumières restent bien faibles dans ses romans, mais quelle dextérité à peindre la dureté de certaines vies. Elle me donne l'impression par moments d'observer des insectes se débattre dans une toile d'araignée, infiniment, sans aucune chance d'y échapper.