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Paris, 1968-1983 : une époque de libération, d'insouciance et d'expérimentations multiples pour toute une bande de jeunes qui vivent de l'air du temps, s'entassent dans des appartements communautaires et passent leurs journées à s'habiller et s'amuser. Parmi eux, déjà folle de mode et boute-en-train, celle qui s'est baptisée Paquita Paquin cumule les expériences sexy-comiques. C'est l'époque de l'explosion des mouvements féministes et des premières revendications homosexuelles. L'époque aussi de toutes les excentricités vestimentaires influencées par le glam-rock londonien et la rétromania. Bientôt suivent l'explosion du punk et de la New Wave marquant l'apogée du «trou» des Halles, les riches heures des «branchés» qui voient l'avènement du disco et du magazine Façade, du nightclubbing et des grandes fêtes du Palace. «Spécialiste de l'éphémère», Paquita Paquin déroule son carrousel de souvenirs avec humour et gouaille. Avec tendresse aussi, notamment lorsqu'elle évoque ses plus proches amis, ainsi que la figure charismatique de Fabrice Emaer, créateur du Club 7 et du Palace, prince de toutes ces nuits inoubliables et en partie responsable de ces Vingt ans sans dormir !
La biographie intitulée Vingt Ans Sans Dormir (1968 - 1983) retrace quinze années de la vie (pourquoi ce titre, c'est un mystère) de la plus célèbre des physionomistes de la fin des années 70 / début des années 80, la fameuse Paquita Paquin (nom totalement inventé par ses amis, dans un esprit de branchitude), reconvertie depuis en journaliste mode, qui officia à l'entrée des boites de nuits branchées de l'époque, la Main Bleue, puis le fameux Palace.
Le livre raconte l'adolescence de la jeune femme, élevée dans une éducation stricte, qui s'émancipe arrivée à la fac, fréquentant alors le FHAR (Front homosexuel d'action révolutionnaire), jusqu'à ce qu'elle devienne une night clubbeuse invétérée, fan de mode, et nom incontournable de l'époque avec sa bande d'amis célèbres (Maud Molyneux, Christian Louboutin, Edwige, Vincent Darré et tant d'autres...).
Normalement, connaitre les dessous de la nuit parisienne, à cette époque mythique aurait dû s'avérer passionnant; or Paquita Paquin se contente de nous livrer une autobiographie soporifique, abreuvée de détails sans intérêts, dans une version assez mal écrite et très bancale (l'ordre chronologique n'est pas respecté, on a surtout l'impression que ce sont juste des souvenirs qui reviennent en mémoire au fur et à mesure qu'elle écrit qui s’enchaînent sans vraiment de logique. Un travail de l'éditeur pour recadrer tout cela aurait été appréciable).
Il est très dur de s'accrocher jusqu'à la dernière page qui s'achève avec la mort du célèbre homme d'affaires, propriétaire du Palace, Fabrice Emaer (marquant sûrement ainsi la fin d'une époque insouciante). IL est surtout à regretter que l'auteur enchaîne le name dropping et laisse donc le lecteur qui n'a pas vécu l'époque assez perplexe face à ces prénoms qu'il ne connait pas et qu'il n'arrive pas à identifier. Un bref rappel biographique de l'entourage de Paquita Paquin aurait été plus qu'appréciable pour pouvoir mieux comprendre l’atmosphère de l'époque.
Bref, une autobiographie totalement dispensable. A voir si la biographie de Alain Pacadis, autre nightclubbeur s'avère plus révélatrice.
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