Né en 1927 au Croisic, J.P Avron a reçu pour héritage le vent qui souffle entre les jetées du port de Calais et l'instinct des générations d'AVRON : corsaires, pêcheurs, sauveteurs, terre-neuvas qui ont quitté ce port pour courir le monde. Il a atteint son épanouissement d'homme en obtenant, très jeune, le commandement d'un bateau. Avec ce livre, il nous amène à bord, nous apprend la beauté et les risques du commandement et nous fait partager la plénitude de celui qui fait le métier qu'il aime. Il est parti pour son dernier voyage le 2 juillet 2006 à Montpellier. Il y avait le France bien sûr, majestueux, élégant sur sa cale de lancement, dominant sans les écraser tous ces gens venus pour lui avec un peu d'angoisse au coeur : « Pourvu que ça se passe bien. » J'étais tout en haut de l'étrave, à une trentaine de mètres au-dessus de la foule, saluant militairement à l'écoute de la Marseillaise. Mais, pour faire vingt années sur l'océan, quelques minutes de navigation sur la Loire ne suffisent pas. Il faut y ajouter un temps d'élève, un temps de lieutenant, un temps de second capitaine et un temps de commandant. Il faut surtout y ajouter des cargos, des bananiers et d'autres paquebots. Des bateaux, beaucoup de bateaux.
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