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«Parfois, des voisins nous regardaient par-dessous un rideau soulevé à la va-vite. Charles leur faisait des doigts d'honneur, moi un sourire gêné, ma mère ne les avait même pas vus. Et après ces centaines de kilomètres à traverser la France, nous étions tous les quatre plantés sur le trottoir, à attendre l'agent immobilier qui viendrait nous ouvrir. Ma mère fumait une cigarette en silence, et je la regardais en me disant toujours que la seule raison qui pouvait expliquer cette enfance anormale, c'était qu'elle soit agent secret.»Alerte et singulier, ce premier roman nous plonge dans la vie nomade d'une fratrie soudée, nous fait partager les interrogations, les révoltes et les sarcasmes de trois enfants peu ordinaires. Emmanuelle Fournier-Lorentz décrit avec finesse le deuil de l'enfance et le souvenir des lieux qu'on a quittés, donnant à ce roman un ton aussi doux qu'espiègle.
Premier roman d’Emmanuelle Fournier-Lorentz celui-ci nous embarque dans une fiction inspirée de faits réels, une intrigue sensible et attachant au goût d’enfance. Rapport familiale, Enfance, Bêtises, Décors.
Une très belle écriture, le deuil, l'angoisse, la folie, la famille, nous découvrons une fuite en avant, mais quel en est la cause ? De belle descriptions des lieux traversés et des sentiments, de l'ironie. Une exil bringuebalant d’une fratrie soudée et protégée par la mère.
Voilà 5 ans qu’ils ont quitté leur appartement de Paris, leur « villa royale », ce lieu où ils vivaient heureux tous les cinq. A cette époque les deux plus jeunes, Victor et Palma avaient 8 et 11 ans et l’aîné Charles 14 ans.
Mais voilà 5 ans que le père est mort, criblé de dettes et qu’ils ont dû fuir, la mère et les 3 enfants, seuls face à l’adversité, ne s’attachant à rien ni à personne, une famille blessée mais fusionnelle, ne formant qu’une seule et même entité.
Et cette mère et ses enfants «demi-orphelins», commencent alors une vie nomade, parcourant les villes de France, déménageant tous les trois mois, totalement dénués de tout bien matériel mais riches du profond amour qui les lie et leur donne la force de continuer.
La mère vit de petits boulots, les deux enfants vont parfois à l’école lorsque leur périple le permet, et l’aîné, adolescent secret et charismatique, veille dans l’ombre sur sa famille.
C’est Palma qui raconte leur histoire, avec sa vision d’enfant, fine, facétieuse et intelligente, animée par un inconditionnel soutien aux siens.
Quelle richesse que cette famille ! Que ces enfants sont attachants et que cette mère est admirable ! Une marginalité assumée et nécessaire, mélange de fuite et de dépassement qui leur permet de surmonter le déchirement de la perte du père, même si «la vérité est là, cruelle et nette : les morts ne reviennent pas et les vivants s’éloignent».
Ce roman m’a séduite dès les premières pages. J’ai aimé la révolte et l’originalité de la mère, l’audace et la maturité des enfants, j’ai ressenti la profonde tristesse qui les isole et j’ai vibré de l’intangible osmose qui les unit.
Emmanuelle Fournier-Lorentz nous plonge dans un monde d’images et d’odeurs où les souvenirs d’une famille meurtrie défilent sous nos yeux et elle nous offre, avec ce premier roman, une belle et émouvante découverte humaine.
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