"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Rose Arensberg fait partie d'une équipe de femmes travaillant comme soudeuses sur le chantier naval de Brooklyn pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle entretient une relation amoureuse avec un vétéran, en attendant le retour de son mari, Sam, engagé sur le front en Europe. Rose doit faire face à un quotidien difficile, tout en s'occupant d'Eleanor, sa petite fille impressionnable, et aussi de Ruth, une réfugiée juive allemande qu'elle héberge. Ruth va tenter d'exorciser le trauma de son enfance dans l'Allemagne nazie d'avant-guerre en devenant lutteuse professionnelle, avec des conséquences dévastatrices. Quant à Sam, les horreurs découvertes à la libération d'un camp de concentration le poursuivront jusqu'à son retour à Brooklyn sous la forme de flashbacks terrifiants qui le marqueront à jamais.
Victory Parade brosse un portrait profondément émouvant de ces femmes résilientes inspirées de la fameuse "Rosie la riveteuse", et dépeint la façon dont les individus subirent les traumatismes de la guerre. Magnifiquement dessiné et parsemé d'hommages à Otto Dix, Victory Parade est un voyage expressionniste à travers les champs de bataille du coeur humain et les charniers de la Shoah.
New-York, 1943
Rose Arensberg travaille dans un chantier naval à Brooklyn. C'est l'effort de guerre auquel les femmes répondent alors que les hommes sont sur le front, en Europe. C'est le cas de Sam, le mari de Rose. Avec elle vivent Eleanor, sa fille et Ruth, une juive allemande, qui va s'improviser lutteuse professionnelle.
S'inspirant de Rosie la riveteuse, icône de la culture populaire américaine, Leela Corman se place du côté des femmes dans son deuxième album paru chez ça et là. Comment vivent-elles le traumatisme de la guerre ? Comment gèrent-elles le quotidien, le travail, les enfants ? Quel est l'impact du retour des combattants, une fois la guerre terminée ?
C'est leur résilience qui est ici explorée dans un dessin expressionniste qui cherche à donner vie à la violence des combats, les souvenirs qui hantent ceux qui y ont été confrontés, les questions que se posent ceux qui sont loin et qui n'ont plus de nouvelles. Je découvre ainsi parmi les inspirations de Leela Corman, le peintre allemand Otto Dix qui témoigna par sa peinture des traumatismes vécus pendant la 1ère guerre mondiale.
Découverte étonnante et marquante que cet album qui m'avait échappé à sa sortie ! @ avait su attiser ma curiosité et bien lui en a pris .... Si tu as envie d'une lecture intense au graphisme habité, Victory parade saura te combler !
1943, Brooklyn. Rose Arenberg travaille dans un chantier naval. En effet, nombreuses sont les femmes à avoir pris les emplois précédemment occupés par les hommes. Ceux-ci ont été envoyés au front depuis l’entrée en guerre des Etats-Unis, le lendemain de l’attaque sur Pearl Harbor.
Telles des Rosie la riveteuse, les femmes ont adopté l’uniforme de travail qu’elles quittent pour des tenues beaucoup plus féminines, une fois leur tâche terminée.
Pour Rose, le quotidien se conjugue avec sa fille Eleanor, mais également avec Ruth, une réfugiée juive allemande. Les trois femmes cohabitent en l’absence de Sam, le mari de Rose, parti en Europe. Même loin de New York la guerre est bien présente, à travers les traumatismes subis par Ruth qui souhaite prendre une revanche sur la vie. Celle-ci aura la forme de combats de catch auxquels la jeune allemande va participer, comme pour matérialiser sa lutte contre l’Allemagne nazie.
Un jour, Sam rentre du front. Et avec lui, il ramène à la maison toutes les horreurs qu’il a vues en libérant les camps de concentration. Un traumatisme pour cet homme qui va modifier à tout jamais l’équilibre familial.
Avec une forte imprégnation d’expressionnisme allemand, Leela Corman nous fait basculer, d’une façon très originale, dans un univers pavé de traumatismes. Grâce à son dessin fortement marqué par ce style, mais également par une revisite de certains tableaux du peintre Otto Dix, l’autrice américaine décrit habilement la façon dont un conflit peut meurtrir ses protagonistes, qu’ils en aient été à proximité ou pas.
Son analyse sur le syndrome post-traumatique est très intéressante et montre que les conséquences, qui en découlent, peuvent atteindre les proches des traumatisés. Malgré un soutien sans faille, l’horreur vue ou vécue ne peut mener qu’à une incompréhension involontaire de la part de celles et ceux qui n’ont pas pu visualiser et mesurer l'indicible.
Victory Parade est un album vraiment très fort en raison des thématiques qu’il aborde, mais surtout en raison du traitement graphique qui en a été fait. Une parfaite adéquation entre un style graphique brut et un pan brutal de notre Histoire.
Un album à lire et à réfléchir
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