"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Je passe pourtant incognito dans les rues de la ville, j'évite les crottes de chien et les crachats comme si j'étais une grande dame mais je laisse la place libre à qui veut s'asseoir, je dis pardon quand on me bouscule, je rentre en dernier dans le bus. Je ne suis pas faite pour vivre à la surface. Trop de règles à suivre, trop d'exceptions à suivre, trop de gens à suivre, trop de flèches à suivre, trop de marche à suivre. Trop d'alarmes, pour les portes mal fermées, pour la carte oubliée, trop de klaxons pour la voiture mal garée, pour le vélo trop lent dans la montée. Trop d'odeurs en même temps, de camions puants, de pipis flottants. Trop de lumières vertes pour beugler oui, de rouges pour brailler non, trop de marteaux piqueurs qui font trembler le coeur, trop de cris aussi. Vous comprenez, je n'ai pas la force pour feindre, pour arpenter la ville sans apparente blessure. »
Avant de vous écrire ces quelques mots au sujet de « Vent debout », j’ai fait quelques recherches sur Internet à son sujet. Ne sachant pas réellement comment le qualifier, j’ai remarqué que plusieurs chroniqueurs en parlaient comme d’un « OVNI littéraire ». Et je me permets de leur reprendre cette expression car elle qualifie exactement ce qu’est ce premier livre original d’une auteure belge, Aurélie Giustizia.
Cette dernière nous évoque la vie de Léonie à la première personne du singulier. Léonie est ce que la société n’aime pas mettre en avant, de ces gens qu’on évite du regard, qu’on préfère changer de trottoirs au lieu de les frôler. Née dans une pouponnière, elle nous évoque cette vie semée de mille et une embûches, sans pourtant s’apitoyer sur son sort.
Écrit avec un style très particulier à la fois étonnant et détonnant, ce livre se différencie aussi par la lueur d’espoir qui en ressort. Cette héroïne de Léonie est loin d’avoir été gâtée par la vie et pourtant elle n’abandonne jamais, ne baisse pas les bras et fait face dignement aux difficultés de la vie.
Ce n’est pas vraiment une histoire, telle qu’on peut la lire dans une pléthore de bouquins. Non, on évolue avec son héroïne, tout comme le style d’écriture, même si les rebondis-sements ne sont pas forcément nombreux. Car oui, la solitude et l’envie d’aimer se retrouvent au fil des stades de la vie de Léonie.
Le brin de fantaisie dont l’auteure fait preuve est rafraîchissant, dans cette période morose et terne aux confins de l’hiver. Finalement, après cette lecture, nos bobos à l’âme nous paraîtront bien dérisoires.
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