"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un matin, dans le métro, Marc ramasse une fille au bord du coma éthylique et la ramène chez lui. Quelques heures plus tard, elle a disparu.
Qui est-elle? Pourquoi a-t-elle tout cassé dans sa maison? Pourquoi éprouve-t-il, immédiatement, le besoin de la revoir?
Vengeances raconte l'histoire de cette collision imprévue... qui va se révéler ne rien devoir au hasard.
Je n'avais pas lu Djian depuis les années 1990, autant dire un bail ! J'en avais gardé un souvenir un peu rock'n roll et c'est ce que j'espérais retrouver en ouvrant cet opus...Sauf que le rock vieillit moins bien qu'on croit (ou alors c'est moi !) mais je n'ai pas retrouvé le même plaisir !
Si le premier paragraphe est indéniablement super percutant et laisse augurer d'une ambiance assez proche du polar, la suite m'a profondément ennuyée... des quinquas qui passent leur temps à se "poudrer" le nez et prendre des cuites en attendant que le millénaire décide de leur avenir et qu'une jeune fille visiblement pas animée des meilleurs sentiments leur bousillent leurs vies de bobos vainement gauchistes, c'est trop !
Avant même qu'on sache où la gamine veut en venir, il y a déjà trop de lignes inutiles !
D'autant qu'on a vaguement l'impression que le lecteur est pris pour un abruti puisqu'il a semblé nécessaire de lui indiquer par un signe typo les changements de narrateur !
Bref...au suivant !
première rencontre avec Djian
depuis le temps que j'en entendais parler il fallait que je lise un bouquin de Djian.
j'ai pris celui-ci complètement au hasard et j'ai trouvé ça intéressant mais pas transcendant. L'histoire est assez intéressante, les sentiments sont très bien décrits et on s'attache aux personnages.
Ce livre m'a donné envie d'en lire d'autre de cet auteur, pour voir mais ne m'a pas emballé outre mesure et si tous ses livres sont comme ça, tout l'emballement médiatique sur cet auteur n'est pas justifié.
A voir!
Le titre choisi et la présentation très alléchante faite par l'éditeur semblaient très prometteurs en termes d'action, d'angoisse et de suspense pour la "fan" de thrillers que je suis. Mais, même si au début c'était bien parti, la désillusion est assez rapidement arrivée. En effet avec un roman aussi court (à peine 200 pages), on est droit d'attendre un démarrage très rapide de l'intrigue...Mais loin de là! Retrouvée par Michel, son meilleur ami et agent, Gloria, la jeune fille qui a saccagé la maison de Marc, se révèle être la dernière petite amie que son fils ait eu avant de se suicider. Il décide de l'héberger. Et c'est là que sont censés commencer ses problèmes et par là même l'intrigue de ce roman. Mais il faut attendre les cinquante dernières pages pour que les choses sérieuses commencent. Gloria disparaît puis est retrouvée dans un état grave, violée, frappée et Marc va vouloir trouver qui lui a fait ça, pour finalement découvrir qu'il s'est trompé de coupable. Bref rien de très angoissant!!! De plus, je n'ai pas bien compris le choix rédactionnel de l'auteur qui a choisi d'écrire ce roman en alternant des chapitres rédigés à la première personne du singulier et d'autres à la troisième personne.... Cela étant dit, en réfléchissant, si on fait abstraction du manque d'intrigue et d'action de ce roman et qu'on ne regarde que la relation humaine qui s'instaure entre Marc et Gloria, l'histoire devient intéressante. Marc est un père foudroyé par le suicide de son fils qui noie son chagrin dans l'alcool, la drogue et les soirées. On sent bien toute la culpabilité qui l'habite. Et sa rencontre avec Gloria va changer sa vie. Elle aussi a aimé son fils, elle aussi est malheureuse. Ce sont deux visions du fils défunt qui s'affrontent. Force est de constater que Marc essaie d'être avec Gloria le père qu'il n'a pas été pour son fils. Et de ce point de vue là, ce roman m'a touchée. Bref, c'est un roman décevant en tant que thriller mais finalement assez sympa pour le reste.
livre décevant pour moi
Philippe Djian écrit des romans depuis le début des années 80 et j’ai quasiment lu l’intégrale de son œuvre, ses deux derniers livres Impardonnables (2009) et Incidences (2010) sont d’ailleurs chroniqués dans ce blog si vous cherchez dans les archives. De l’écrivain « à la mode » des débuts, qu’on a associé un peu contre son gré à la culture rock en raison de ses héros marginaux, du ton de ses livres et de sa collaboration artistique avec Stéphane Eicher, Philippe Djian est devenu un écrivain discret mais reconnu du monde littéraire, au point d’avoir rejoint l’écurie Gallimard il y a une dizaine d’années.
Pour vous dire que j’attends chacun de ses bouquins avec impatience mais que j’ai depuis longtemps aussi, beaucoup de mal à en être réellement satisfait. Il est courant de dire qu’un écrivain écrit toujours le même roman dans le fond, mais Philippe Djian lui, le prend au pied de la lettre et Vengeances ne fait pas exception à cette règle.
Marc est artiste plasticien, il est séparé de Julia la mère de son fils Alexandre, un adolescent de 18 ans qui s’est suicidé sous ses yeux, quant à Elisabeth qui partageait sa vie depuis, elle aussi s’est éloignée ne supportant plus le chagrin de Marc. Un matin, dans le métro, Marc ramasse Gloria, une jeune fille au bord du coma éthylique, et la ramène chez lui. Il s’avérera que c’est l’ancienne copine de son fils décédé. Quelques heures plus tard, elle a disparu après avoir tout cassé dans son appartement. Ses amis Michel (son agent artistique) et sa femme Anne (une ex) vont l’aider à retrouver la jeune fille. Mais qui est-elle, que veut-elle ? (« Je crois qu’elle nous déteste, déclara Michel … à un point que nous n’imaginons pas. »)
N’imaginez pas un polar ou un thriller haletant, Djian ne fait pas dans ce registre – heureusement car on serait déçu -, l’intrigue n’est qu’une toile de fond, il s’agit en fait d’une peinture des mœurs de notre époque, dans un certain type de société. Les personnages de Djian sont toujours d’anciens marginaux ou gauchistes reconvertis dans des jobs artistiques (« Je ne peignais plus sur les murs mais sur des toiles ou tout autre support transportable et susceptible d’entrer dans un salon ») ou de communication, sans problème de fric, menant une vie aisée ; leurs soirées sont toujours très arrosées au son de musiques modernes (ici, Wall Of Voodoo, Tuxedomoon, PJ Harvey) et une ligne de coke ne va pas les effrayer. Ils devraient se la couler douce, mais psychologiquement ils ont toujours du mal à mûrir, d’où l’angoisse de vieillir, la quête de sexe auprès de jeunesses, des problèmes de couple qui finissent par exploser.
C’est un peu ce qui m’agace le plus dans ces romans, des héros pas complètements cuits qui font souvent de mauvais choix et aux attitudes paradoxales « Quand on s’adonnait à l’alcool et aux drogues, mieux valait mener une vie saine et surveiller sa santé. » Un autre paradoxe de Philippe Djian, écrivain désabusé mais optimiste, s’il constate « qu’il n’y avait pas tant de moyens pour rendre ce monde supportable », néanmoins ses personnages finissent toujours par s’en sortir, ils se relèvent du décès d’un proche ou d’une femme qui les a quittés, temporairement peut-être mais c’est déjà un espoir.
Alors ? Comme toujours je reste indécis, des personnages qui peuvent être attachants puis agaçants, des scènes d’éthylisme pénibles car preuves de faiblesse, mais Philippe Djian a du style et la musique distillée par son écriture est remarquable. Autre trait du caractère de l’écrivain, têtu et/ou obstiné, il trace son sillon à son idée sans jamais en dévier, imperméable aux critiques.
J’ai du mal à penser que ceux qui ne connaissent pas l’auteur, trouvent leur compte dans ce bouquin, pour ma part j’en ai savouré la lecture mais je dois avouer que je range Philippe Djian, depuis bien longtemps, dans la courte liste de mes vices personnels.
« Les plus atteints étaient les plus jeunes, sans nul doute, ceux qui avaient une vingtaine d’années. Environ. Il suffisait de les regarder. Je l’avais réellement compris lors d’une petite réception chez nos voisins, quelques jours avant Noël. Lorsque mon fils de dix-huit ans, Alexandre, avait médusé, puis terrifié l’assistance en se tirant froidement une balle dans la tête. En s’effondrant sur le buffet. J’étais rentré à la maison, avait réveillé Elisabeth – l’avait secouée, arrachée à son somnifère. « Regarde, Elisabeth ! Regarde ! lui avais-je fait d’une voix faible, encore tremblante. Regarde ce qui vient d’arriver. Regarde ce sang sur mes mains ! » A l’entendre, je m’étais mis à pleurer comme une fontaine au moment où j’avais prononcé ces mots. Incapable de rester au sec durant des jours. »
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