#RL2017 Je me promets d’éclatantes revanches (L’Iconoclaste)
Alors vous saurez Qu'il ne fait pas parler avec la mort C'est une connaissance inutile Après deux livres aussi différents par leur forme et leur écriture, c'est dans un autre ton qu'on lira ici Auschwitz et Ravensbrück. On y lira plus encore une sensibilité qui se dévoile à travers les déchirements. Si les deux précédents pouvaient apparaître presque impersonnels par leur dépouillement, dans celui-ci elle parle d'elle. L'amour et le désespoir de l'amour l'amour et la mort ; l'amitié et le désespoir de l'amitié l'amitié et la mort ; les souffrances, la chaleur de la fraternité dans le froid mortel d'un univers qui se dépeuple jour à jour, les mouvements de l'espoir qui s'éteint et renaît, s'éteint encore et s'acharne...
#RL2017 Je me promets d’éclatantes revanches (L’Iconoclaste)
De ce livre gracile qui trône dans ma bibliotheque émane une exquise fragilité. Celle de l'auteur ? Ou la mienne, souvenir de cette lecture qui m'a tant boulversée ?
Pudique et émouvante, Charlotte Delbo évoque la tragédie d'Auschwitz où elle fut déportée. Elle alterne avec délicatesse poèmes, hommages à ses amis, élégie pour son amant, chant de vie et souvenir du quotidien dans cet enfer. Ses mots viennent nous frapper, ils entrent en nous, bourdonnent dans nos entrailles et finissent par se coller à notre âme pour ne plus jamais nous quitter.
Une connaissance inutile est une œuvre intime, unisverselle et incontestablement très utile pour le témoignage qu'elle laisse et la beauté de sa poésie. C'est une rencontre dont on ne se remet pas. Une inspiration qui nous suit tout au long de notre vie. Une sommation à vivre, à aimer et à dire qu'on aime.
EXTRAIT:
" Vous qui passez
bien habillés de tous vos muscles
un vêtement qui vous va bien
qui vous va mal
qui vous va à peu près
vous qui passez
animés d'une vie tumultueuse aux artères
et bien collée au squelette
d'un pas alerte sportif lourdaud
rieurs renfrognés, vous êtes beaux
si quelconques
si quelconquement tout le monde
tellement beaux d'être quelconques diversement
avec cette vie qui vous empêche
de sentir votre buste qui suit la jambe
votre main au chapeau
votre main sur le coeur...
la rotule qui roule doucement au genou comment vous pardonner d'être vivants... Vous qui passez
bien habillés de tous vos muscles
comment vous pardonner
ils sont morts tous
Vous passez et vous buvez aux terrasses vous êtes heureux elle vous aime
mauvaise humeur souci d'argent
comment comment
vous pardonner d'être vivants
comment comment
vous ferez-vous pardonner
par ceux-là qui sont morts
pour que vous passiez
bien habillés de tous vos muscles...
que vous buviez aux terrasses
que vous soyez plus jeunes chaque printemps je vous en supplie
faites quelque chose
apprenez un pas
une danse
quelque chose qui vous justifie
qui vous donne le droit
d'être habillé de votre peau de votre poil apprenez à marcher et à rire
parce que ce serait trop bête
à la fin
que tant soient morts
et que vous viviez
sans rien faire de votre vie. "
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