"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ils voulaient simplement faire une partie de tennis.
Gall et Perry, jeune couple anglais en vacances dans les Caraïbes, échangent quelques balles avec d'autres vacanciers, les Dima, une banale famille russe. Invités à leur soirée, ils deviennent malgré eux des émissaires de la mafia. Les services secrets anglais sont à leurs trousses. Pour s'en sortir, Perry n'a qu'une solution : devenir espion.
Un gros maffieux russe blanchisseur d'argent sale sentant l'horizon s'obscurcir veut couvrir ses arrières et se rapatrier, lui et sa famille, à Londres, capitale du fair-play, du tennis et des bonnes écoles pour un zek élevé dans les geoles de la Kolyma et éduqué sur le tas de fumier, drogue, armes et argent sale, consécutif à la chute du mur de Berlin et du régime soviétique : voilà pour le prologue. Pour ce faire, il a jeté son dévolu sur un jeune couple d'anglais plus-que-parfaits qui, il l'espère, lui permettront d'échapper à une mort certaine et violente en persuadant les services secrets britanniques qu'il a beaucoup à offrir, i.e. les noms de la haute finance britannique et européenne corrompus jusqu'à la moëlle.
Autant le dire tout de suite, quand on lit John Le Carré, il vaut mieux ne pas être distrait et ne pas faire autre chose en même temps, c'est encore plus vrai pour celui-ci à tel point qu'il faudrait que je le relise entièrement pour être sure de ne pas être passé à coté de quelque chose ...
Une construction un peu dérangeante, un vocabulaire truculent et une intrigue passionnante... juste une petite angoisse à là la fin : est ce que ça fonctionne VRAIMENT comme ça ????
Malgré un début intéressant, je dois dire qu’il s’agit d’un des romans les plus faibles de John Le Carré. Cela est d’autant plus dommage que le thème est présent et le travail de documentation aussi. Mais l’auteur se perd dans sa construction au point que je serai porté à penser qu’’un nègre a tenté d’imiter le style de Le Carré et s’y est perdu.
Un John Le Carré en pleine forme, plume en main, aurait sous couvert d’un thriller haletant, dénoncé de la City à Bogota, de New-York à Moscou, ces milliards de l’économie illégale recyclés dans l’économie dite légale.
Ne sont-elles pas semblables et ne reposent-elles pas en fait sur les mêmes commerces : ceux de l’esclavage, de la drogue et des armes ?
Dommage, saluons tout de même en Hector l’image de John Le Carré, ce vieux combattant luttant encore pour l’Empire Britannique abandonné par ses élites vendues au pouvoir et à l’argent.
Je me souviens avoir lu, il y a très longtemps un roman de John le Carré, mais lequel, je crains un oubli total du titre. Depuis, rien. Il m'a donc fallu attendre la sélection du Prix des lecteurs de l'Express pour m'y remettre. Très agréablement d'ailleurs. John le Carré dont on dit qu'il est THE spécialiste du roman d'espionnage le prouve ici. Il sait installer ses personnages lambda au coeur d'une action et d'une intrigue qui les dépassent. Doucement, mais sûrement, il tisse la toile pour y prendre le lecteur. Au début du roman il ménage ses effets, et construit l'intrigue en nous baladant. Un coup en avant. Un coup en arrière. On commence à cerner un peu mieux le problème vers la centième page. Il joue de l'anticipation ou du retardement des situations pour mieux perdre et mieux récupérer ses lecteurs. C'est magistralement fait. Ensuite, la narration est plus linéaire, plus classique, mais pas moins captivante, même s'il y a un petit "ventre mou" au milieu du livre. En effet, j'ai senti un flottement, un immobilisme pendant plusieurs pages, qui s'il ne plombe pas la bonne impression générale du livre, en alourdit un tout petit peu la lecture.
L'auteur met beaucoup de sympathie dans quasiment tous ses personnages Perry, Gail, Dima et sa famille : même les espions anglais, plus retors sont sympathiques. Evidemment, ce n'est pas le cas, des méchants de la mafia et de leurs complices, mais c'est aussi le genre qui veut un peu de stéréotypes. Peut-être pourrait-on lui reprocher de faire de simples citoyens de vrais espions entraînés, mais en suivant l'histoire page après page, c'est assez crédible. Sans être une étude psychologique, ses héros sont assez fouillés, tous embêtés dans leur vie privée par des soucis plus ou moins graves, ce qui rend humain et proche de nous les espions, qui souvent, dans les romans ou les films sont des êtres inaccessibles, une sorte de supermen. Là, point ! Simplement des hommes et des femmes au métier pas banal, mais aux vies privées qui le sont beaucoup plus.
John le Carré se montre assez critique envers la classe politique -ou envers certains hommes politiques- qui accepte toute compromission, pourvu que ça lui rapporte financièrement certes, mais aussi pour l'avancée de sa carrière
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Un peu décevant par rapport aux romans auxquels nous a habitués cet auteur
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