"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quarante-cinq ans, une femme, deux enfants, une vie confortable, et soudain l'envie d'écrire, le premier roman, le succès, les lettres d'admirateurs. Parmi ces lettres, celles de Sara, empreintes d'une passion ancienne qu'il croyait avoir oubliée. Et qui va tout bouleverser. Au creux du désir, l'écriture suit la trajectoire de la mémoire, violente, instinctive - et trompeuse.
Delphine de Vigan vit à Paris. Après Jours sans faim sous le nom de Lou Delvig, elle est l'auteur de Rien ne s'oppose à la nuit, prix du roman Fnac et des lectrices de Elle et du best-seller No et Moi.
Un de ses premiers romans, l’histoire d’un écrivain qui retrouve l’inspiration grâce aux lettres d’un ancien amour.
Lors d'un passage à la librairie cet opus de Delphine de Vigan m'a intriguée, je croyais connaître tous ses ouvrages, mais non. Celui-ci est son 2nd roman après Des Jours sans faim, paru initialement en 2005 et réédité par le Livre de Poche fin 2018.
Matthieu bien installé dans sa vie, marié, père de deux enfants, écrit un premier roman qui connaît un succès immédiat. Dans le courrier de ses lecteurs se glisse une missive particulière. Celle d'une jeune femme, Sara, avec qui il a eu une relation passionnelle 10 ans plus tôt, relation à laquelle il a mis fin pour se marier avec Élise.
Dès le départ, le personnage de Matthieu est très particulier, bien que tout lui sourie, il semble étrangement spectateur de sa propre vie. Cette lettre de Sara, qui ne restera pas isolée, fait remonter à la surface de sa mémoire des souvenirs qu'il avait cru enfouir à jamais et déclenche chez lui une obsession de l'écriture qui peu à peu l'isole encore plus et l'éloigne des siens...Il a l'impression que la clef de son 2nd roman se trouve là, dans cette histoire " dont il faudrait réussir à se débarrasser, pour avancer"...
L'auteure dresse le portrait d'un homme en plein désarroi d'une plume fine et élégante et comme toujours avec elle, en dépit d'un personnage principal pour lequel je n'ai ressenti aucune empathie, c'est un court roman impossible à lâcher. Les personnages féminins de Sara et d'Élise sont, eux, autrement passionnants, exemplaires de dignité et d'intelligence. L'analyse des sentiments, de la passion, du désir, de ce qui pousse un écrivain à plonger en lui-même pour écrire, est quant à elle tout simplement superbe. On retrouve déjà là des thèmes que l'auteure ne cessera d'explorer par la suite.
Parfois même si le lecteur a une énorme PAL ou à cause de l'énormité de celle-ci il lui arrive d'être en panne. Difficile de trouver le livre qui fasse repartir la machine à voyager.
Alors lire un livre qui vous a attendu, qui est sorti en 2005 et retrouver une auteure que l'on adore et d'emblée se laisser rattrapper par une douceur d'écriture qui fait que la lectrice que je suis se dit enfin je vais pouvoir lire.
Quand un homme marié et père de deux enfants, se réveille à 45 ans avec l'envie d'écrire et que son premier roman est un succès et qu'une interview va tout bouleverser...L'interview de trop ?
Une rencontre qui le fragilise et pourrait le conduire à dire pourquoi il a écrit mais c'est profond tellement et infiniment intime.
Et en rentrant chez lui, encore altéré du constat de ce fragile équilibre il découvre parmi son courrier d'admiratrices une lettre celle de Sara qui va le happer dans ce qu'il a tenté d'oublier.
Matthieu Brun est là devant nous, incarné par cette écriture charnelle, douce, fluide et tellement précise et mystérieuse à la fois.
C'est excellent et exquis de plonger dans cette lecture pleines de promesses, celles d'un deuxième roman qui a déjà cette empreinte d'une auteure qui depuis connait le succès à chaque rentrée et qui est attendue par ses lecteurs.
Qui est Sara qui se dit :"spectatrice, à l'intérieur comme à l'extérieur, de près ou de loin, été comme hiver, dans le silence ou dans le bruit, je regarde les autres." Pourquoi ses lettres vont entraîner Matthieu dans les abysses de la dépression?
Qu'est-ce-que la création? Où loger la vie réelle, pendant ces phases?
Delphine de Vigan nous ensorcelle avec une écriture fluide qui donne une sensation de simplicité mais le lecteur vigilant ne se laisse pas tromper. Derrière cette apparence, il y a de la fébrilité, de la ferveur, de la sensualité, beaucoup de vie et la voix de l'auteure qui nous interpelle.
C'était son deuxième roman, très réussi et qui annonce le chemin fait depuis. Un excellent moment de lecture où le désir comme moteur de vie et le travail d'écriture sont intimement mêlés.
Une histoire qui pourrait être banale mais qui ne l'est pas vivrante du bruissement de la vie qui coule dans les veines de chacun, chacune...
La justesse des mots et du ton donne une chaleur humaine qui fait du bien.
L'histoire de Mathieu nous plonge dans le monde de la littérature et du succès, de l'amour et du désir. L'hésitation entre la tentation du passé et la pression de la notoriété est touchante, perturbante aussi. J'ai aimé la manière dont Delphine de Vigan se glisse dans la peau d'un homme pour écrire cette histoire. La délicatesse des mots est parfaitement mesurée et rend la lecture un moment agréable et dans lequel on vit au fil de l'histoire.
Depuis combien de mois, d'années, ce roman trainait-il dans ma bibliothèque, oublié ?
Pourtant, c'est un trésor de délicatesse et de justesse dans la description des sentiments. C'est un roman attachant et terriblement "dérangeant" par certains côtés quand on frôle presque l'impudeur, quand le narrateur (écrivain) bascule, se perd, se laisse emporter par le souvenir d'une passion sensuelle destructrice.
Au-delà de cette trame narrative, j'ai apprécié de lire quelques très belles réflexions sur l'écriture, sur ce qu'elle implique de personnel ou ce qu'elle exige d'abandon. Un texte qui confirme tout le bien que je pensais déjà de Delphine de VIGAN et de son talent !
Mathieu, marié, père de deux enfants est devenu romancier sur une impulsion. Ce premier roman est un grand succès littéraire.
Une lettre d’une lectrice, suivie de trois autres, va bouleverser son existence.
Avec son style élégant, qui coule tout seul, Delphine de Vigan nous plonge en compagnie de Mathieu dans des réflexions sur l’amour, sur l’image de soi, sur la solitude, sur l’écriture.
C’est un roman qui se lit en quelques heures, qui est sobre, profond, sensible, beau, attachant, émouvant.
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