"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Tanger, 1956. Alice Shipley n'y arrive pas.
Cette violence palpable, ces rues surpeuplées, cette chaleur constante : à croire que la ville la rejette, lui veut du mal.
L'arrivée de son ancienne colocataire, Lucy, transforme son quotidien mortifère. Ses journées ne se résument plus à attendre le retour de son mari, John. Son amie lui donne la force d'affronter la ville, de sortir de son isolement.
Puis advient ce glissement, lent, insidieux. La joie des retrouvailles fait place à une sensation d'étouffement, à la certitude d'être observée. La bienveillance de Lucy, sa propre lucidité, tout semble soudain si fragile... surtout quand John disparaît.
Avec une Tanger envoûtante et sombre comme toile de fond, des personnages obsessionnels apprennent à leurs dépens la définition du mot doute.
Les histoires de manipulation et de relations ambiguës sont légion. Tangerine est l’une d’entre elle.
Mais quelle intensité, quel récit captivant !
Alice et Lucy étaient des amies très proches à l’université jusqu’à un drame qui les a séparées. Quelques années plus tard, Alice est mariée à John avec lequel elle est partie s’installer au Maroc, à Tanger. Une ville qu’elle n’arrive pas à apprivoiser et une vie de couple qui ne semble pas être heureuse.
Un matin, Lucy frappe à sa porte. La relation entre les deux amies reprend, hantée par ce qu’elles ont vécu. Une relation lourde et tendue comme l’est l’atmosphère de Tanger qui est aux prémices de la lutte pour l’indépendance.
Les chapitres alternent les points de vue d’Alice et Lucy, tissant un récit de plus en plus angoissant, jouant sur la dualité des deux femmes, sur leur rivalité, leurs obsessions. Avec pour toile de fond Tanger et ses mystères les deux amies-rivales s’affrontent, revenant sur les traces de la tragédie passée et sur celle qui se joue à présent entre elles.
J’ai été totalement enthousiasmée par ce roman, j’avais envie de suivre Alice et Lucy au cœur de ce jeu de dupes et de voir jusqu’où cela les mènerait. Jusqu’où la fragilité de l’une et le machiavélisme de l’autre pouvaient les conduire. Et je n’ai pas été déçue.
Un premier roman fabuleusement réussi.
Ne lisant presque jamais les quatrièmes de couverture, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre en ouvrant ce livre à la jaquette mystérieuse.
Dès les premières pages, on entre dans le vif du sujet. A chaque chapitre, le texte alterne entre les deux héroïnes. Elles racontent chacune leur version des faits, qu’ils soient présents ou du passés. Le déroulé des évènements est décrit de différents points de vue. Les questions se posent au fur et à mesure que le puzzle de l’histoire se reforme et que les actrices dévoilent leurs secrets. Plus on avance dans le récit, moins on en maîtrise l’issue.
Mais une chose est indéniable, tout au long du roman, il règne une atmosphère de tension. On ne saurait dire d’où elle vient et qu’elle en est la cause, mais elle est omniprésente. Plusieurs éléments peuvent être mis en cause. Tout d’abord, la ville de Tanger et sa chaleur. Une impression de moiteur règne sur les rues. Elle oppresse les protagonistes qui se retrouvent déstabilisés à la moindre émotion. Ensuite, il y a Alice, la fille déséquilibrée, au passé douloureux, qui ne semble pas toujours maîtriser son esprit. Et enfin, arrive Lucy, l’élément perturbateur et incontrôlable, qui agit toujours de façon importune et qui sème le chaos. Tous ces éléments participent à créer une instabilité dans laquelle le lecteur se perd.
Avec son rythme lent et son ambiance lourde, cette histoire m’a chamboulé le cerveau. A plusieurs moments, mon avis sur les faits a changé. Je croyais constamment trouver la faille, puis je me ravisais. J’ai navigué entre la réalité, la folie et la manipulation, comme dans le brouillard. « Tangerine » est un roman psychologique, asphyxiant, où tout nous échappe. Je suis ravi d’avoir découvert cette romancière avec ce premier roman habile, plein de promesses!
http://leslivresdek79.com/2019/06/14/466-christine-mangan-tangerine/
Tanger, 1956, une atmosphère particulière. Une chaleur étouffante s’abat sur tous ceux qui débarquent, les odeurs assaillent les narines trop sensibles et la sueur se colle sur les corps trop fragiles, les rues sont surpeuplées, la violence est tapie, presque physique.
Tanger est une zone internationale qui voit venir sa fin. L’autonomie arrive à grand pas. C’est la fin du protectorat et dans cette ville, les occidentaux ressemblent à des aventuriers échoués.
Voilà pour le décor.
On frôle Paul Bowles. Pourtant, on verse davantage vers du Highsmith lorsque l’on fait connaissance avec Alice Shipley. Elle se morfond. N’osant pas sortir, elle passe son temps enfermée à attendre le retour de son mari, John. C’est à ce moment que son ancienne colocataire, Lucy débarque de New York. Lucy est décidée à démarrer une nouvelle vie. Pour ce faire, elle force Alice à renouer le contact. Lucy est trop bienveillance. Et John disparaît.
Tangerine est un subtil thriller psychologique. Un roman noir qui s’étire. Mais il n’a rien de langoureux. La chaleur comme les personnages, sont oppressants.
Le 1er roman de Christine Mangan est très bien traduit. L’écriture y est belle et presque trop douce. Langoureuse. Les chapitres alternent les narrations entre Alice et Lucy.
La fragilité de ces héroïnes, se fissure, s’en suit une ambiguïté à la hauteur de cette ville. Tout semble se jouer entre mensonges et manipulations. Le lecteur est attaché à ce jeu de dupes dans ce Hitchcock littéraire ensoleilé.
Nota : je préférais la couverture originale, bien plus versée dans l’esprit du roman
Curieux roman que ce « Tangerine » signé Christine Mangan. A la fois plaisant, questionnant, révoltant, voire irrecevable. Alice et Lucy sont amies depuis toujours. Toujours ? Pas sûr, mais elles ont un tel passé de connivences ! Connivences ? Ou manipulation ? Le lecteur tâchera de trancher en suivant leurs histoires qui s’imbriquent l’une dans l’autre, se consolident ou s’entrechoquent.
En situant le présent de l’ouvrage à Tanger (d’où le titre Tangerine, de Tanger), l’autrice nous propose une vision d’une ville bouillonnante et secrète. Un curieux voyage au cœur d’un extérieur qui vit autant que semble dépérir l’intérieur de Alice. C’est là que Christine Mangan nous questionne. Que penser d’un tel mode de vie bardé d’allégeance et de repli de l’une alors que l’autre s’octroie toutes les libertés ? Peut-on, doit-on aider l’une à sortir des griffes d’un tel époux ? Lucy a-t-elle de bonnes raisons de vouloir les séparer et de fuir avec sa complice Alice ?
Plus d’une fois, le lecteur aura envie de distribuer des baffes et claques au mari. Mais pas seulement ! Tout, dans ce roman, n’est que duperies, machinations, mensonges et exploitation de l’autre à des fins peu avouables.
Ne pouvant guère se ranger exclusivement du côté de l’un des personnages, le lecteur se laissera emmener et distraire par les subtilités rocambolesques d’une écriture qui manipule, avec doigté, les défauts de l’âme humaine au point de créer une intrigue qui sublime la malveillance… Un récit qui tient ses promesses !
Merci #Tangerine #NetGalleyFrance
Tanger, son soleil implacable, sa chaleur suffocante est « le personnage » principal de cet excellent thriller.
Nous sommes en 1956 lorsque Lucy débarque dans la ville pour retrouver Alice, son amie de fac.
Etudiantes dans le Vermont les jeunes filles s’étaient découverts de nombreux points communs qui avaient scellé leur amitié, jusqu’à un mystérieux accident.
Bien des années plus tard Alice épouse John et le suit à Tanger où elle ressent rapidement une impression d’étouffement et peine à trouver sa place, préférant se terrer chez elle pour échapper à cette chaleur d’enfer.
Les retrouvailles ne sont pas aussi joyeuses que l’espérait Lucy. Alice lui semble perdue et malheureuse.
« Elle semblait dangereusement proche du gouffre malgré son sourire et son rire forcé résonnait dans le salon tandis qu’elle enchaînait les allées et venues pour remplir nos verres et s’empresser de meubler la conversation. »
Bien vite la tension monte entre les deux femmes et bien des questions se posent : Lucy est-elle l’amie qu’elle prétend être ? Qui est John qui semble avoir beaucoup à cacher ? Pourquoi est-il si blessant envers sa jeune épouse ?
Je m’en voudrais d’en dévoiler davantage tant l’auteure distille les éléments de son intrigue à dose homéopathique.
J’ai aimé la narration en chapitres alternés donnant tour à tour la parole à Alice et à Lucy, ce procédé donne à mon avis de la vigueur au récit.
« Tangerine » est un premier roman totalement réussi, le rythme soutenu, l’écriture nerveuse et fluide, les rebondissements fréquents le rendent rapidement addictif.
Un grand merci à NetGalley et aux Editions Harpers Collins qui m’ont permis cette sombre ballade à Tanger.
#Tangerine #NetGalleyFrance
C'est l'histoire de deux amies Alice et Lucy, qui se sont rencontrées a la fac, Alice s'est mariée et s'est exilée à Tanger au Maroc, Lucy as décider de lui rendre une petite visite.
Même si au départ, ça ne se passe pas si mal, au fur en mesure, l'ambiance entre les deux copines deviens angoissante, et Alice est prise au piège par Lucy, qui va l'as faire passer pour folle.
J'ai beaucoup aimé cet huis clos extrêmement psychologique, car malgré il figure dans ce livre d'autres protagonistes, que les deux sœurs, l'histoire tourne autour de la relation et surtout le caractère obsessionnel de Lucy.
Au début tout commence calmement, a vrai dire le début du roman m'as sembler un peu plat, mais ça n’a pas durer, heureusement pour moi.
Un pressentiment de la part d'Alice lors de leurs années en fac, s'était manifester, et c'était clair pour elle que Lucy n'était pas pour rien, dans un accident de voiture survenu lors de son départ de leur chambre d'étudiante, et son ami Tom as perdu la vie.
Mais on l'avait rassuré, que c'était le choc psychologique de l'impact qui mettait des idées noires dans son esprit.
Donc peu à peu, on découvre au fil des pages, qu'effectivement Alice avait tout à fait raison, et le risque c'est qu'elle recommence.
Le récit est vraiment addictif, et plus on avance dans la trame, plus ça devient angoissant et de plus il fait réfléchir, sur le fait quand une personne est obstinée à vouloir du mal, rien ne peut l'empêcher.
J'ai adoré la fin, car cela prouve que même si on se trouve dans une situation inextricable, et on fait tout en notre pouvoir, quand la machine est lancée, rien ne peut l'arrêter.
J'ai trouvé ce livre édifiant, tant dans la construction, un chapitre sur deux, on découvrait le point de vue des deux protagonistes, autant dans la tension qui montait crescendo pour devenir intolérable, on a une seule idée le finir et très vite, pour ma part je l’ai fini en deux jours.
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