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Comme tous les intellectuels de sa génération, Paul Valéry a découvert Nietzsche aux alentours de 1900, grâce aux traductions qui commençaient de paraître au Mercure de France. Pour répondre à la demande de plusieurs revues qui attendaient de lui des articles sur les traductions récentes, Valéry lit alors les oeuvres du philosophe allemand crayon en main. Au cours de l'hiver 1908-1909 notamment, il prend une longue série de notes.
Ces notes inédites, qui ne se trouvent pas dans les célèbres Cahiers, forment le principal élément du dossier rassemblé par Michel Jarrety. Pour les compléter et les éclairer (Valéry ayant finalement renoncé à écrire les articles promis), cet ensemble est précédé d'une série de lettres (à André Gide, à Guy de Pourtalès, et à Henri Albert, premier traducteur de Nietzsche).
Confronté à une pensée forte qui, sur plusieurs points, rejoignait pourtant la sienne, Valéry exprime dans ces pages ses réticences, exerce sa faculté critique avec son acuité habituelle, et nous donne ici plus que jamais l'exemple de ce « lecteur exigeant » qu'il appelait de ses voeux pour sa propre oeuvre .
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