"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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En octobre 1974, deux grands amis, Jean-Marc et Nicolas, déjà rencontrés dans Hors programme, du même auteur, ne peuvent échapper au Service militaire qu’on a appelé aussi Service national, supprimé par Jacques Chirac en 1997. Ils n’ont pas du tout envie d’y aller et je les comprends.
Ils sont sursitaires, comme Zwi, sortent d’une école d’ingénieurs. Jean-Marc doit abandonner Sophie, sa future épouse tandis que, pour Nicolas, c’est plus simple car Émilie, celle qu’il aime, n’est pas là mais en Angleterre afin de poursuivre ses études.
Comme leur sursis leur a permis d’attendre quelques années, ils se retrouvent avec des gars d’une vingtaine d’années.
Les voici donc à la caserne où, après les formalités d’usage, ils doivent passer chez le coiffeur dont ce n’est pas du tout le métier, puis chez le fourrier pour « toucher » le paquetage. Puis c’est l’occasion de faire connaissance avec leurs camarades après s’être présentés. Si Jean-Marc s’appelle Rossi, Nicolas se nomme Leram. Tiens, comme l’auteur de cette tranche de vie…
Comme il se trouve que j’ai mois aussi fait mon Service militaire après quelques années de sursis, je peux comparer. Incorporé en décembre 1971, j’ai quelques années d’avance. Pour moi, ce fut aussi très dur de me retrouver en hiver dans cet immense camp du Génie à La Valbonne, dans l’Ain. D’instituteur remplaçant, me retrouvais trouffion. Il est dur de si faire. D’autres, moins chanceux, se sont retrouvés dans les casernes françaises basées en Allemagne.
Comme l’auteur et son inséparable compère, j’ai très mal vécu les deux mois de classes. Il faut d’abord s’habituer à l’uniforme puis au treillis et aux rangers. Puis, il y a les manœuvres de jour, de nuit, les marches sans réel but apparent et le port du fusil ainsi que son utilisation. Bien sûr, je me suis fait quelques copains dont j’ai oublié les noms, pas comme Nicolas Leram qui sait si bien les faire vivre.
Surtout, il y a les fameuses piqûres, le TABDT (Typhoïde A et B, Diphtérie, Tétanos) dont l’auteur parle un peu, ne citant ce fameux vaccin qu’une seule fois. Après la première injection, nous avons été nombreux à être vraiment malades, obligés de rester couchés avec une fièvre de cheval… Les deux suivantes ont été mieux supportées.
Si Nicolas et Jean-Marc se sont retrouvés dans les Transmissions, dans le Nord-Pas de Calais. Ils étaient basés dans un fort datant de Vauban, j’ai bien apprécié d’être muté au Centre de sélection n°8, à Lyon, pas loin de centre-ville et à quelques encablures du stade de Gerland où j’ai pu voir jouer Di Nallo, Lacombe, Domenech, Chiesa… certains dimanches après-midi.
Ce Centre de sélection, j’y étais passé quelques mois auparavant pour être testé avant d’être incorporé. Ainsi, je voyais passer ceux que nous appelions les « civils ». Hélas, j’ai beaucoup moins d’anecdotes à raconter sinon les mêmes sentiments ressentis au fil des mois durant lesquels les permissions, les « perms », permettaient de prendre un peu d’air. Comme Nicolas et Jean-Marc, le fait d’être « libérable » me permit de pousser un grand « ouf ! » de soulagement.
Je reviens au roman autobiographique de Nicolas Leram dont je salue l’originalité du titre : Service compris. C’est non seulement original mais annonciateur du climat du livre avant tout humoristique, presque déjanté et souvent sarcastique.
Parmi les camarades de Nicolas et Jean-Marc, ressort un dénommé Marcoule, professeur agrégé de français-latin-grec ce qui lui vaut le surnom de La Greg. Chaque fois qu’il le peut, il étale ses connaissances et des citations en latin.
Ainsi, chacun a un surnom, Pupu pour Pugliese, Jean-Jacques, passionné de musique brésilienne, est appelé « Brasil ». Jean-Pierre est nommé « Contre-appel » par Pidaul car il devine chaque fois qu’il va y avoir un contrôle inopiné. Decoopman est surnommé « Monseigneur » parce qu’il a une dégaine d’évêque. Quant à Froissart qui est médecin, ce n’est pas difficile, on l’appelle « Toubib ».
Les jours, les semaines, les mois passent et ce sont surtout les relations avec les gradés qui m’amusent pour leurs situations cocasses même si certaines ne sont pas du tout agréables pour nos compères.
Enfin, il y a ce Vicart qui représente une vraie menace pour Jean-Marc mais, à part une histoire de péniche peut-être évoquée dans Hors programme, mais j’aurais voulu que Nicolas Leram soit plus explicite.
Quoi qu’il en soit, après avoir apprécié le talent d’écrivain de Nicolas Leram avec Hors programme dont Jean-Marc et lui faisaient déjà partie, j’ai été fort amusé par ce Service compris.
Je remercie Nicolas Leram pour la confiance qu’il me témoigne et j’espère qu’il pourra continuer à écrire, tout en regrettant qu’un éditeur ne lui donne pas enfin sa chance.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Merci à l'auteur ,Nicolas Leram ,de m'avoir permis la lecture de ce bon roman.
On retrouve les comparses de son précédent roman « Hors programme » , qui avaient fait les 400 coups pendant leurs années universitaires , appelés pour le service militaire .On peut imaginer qu'ils vont être cadrés et devoir s'astreindre à la discipline militaire . Mais non ,ils vont s'ingénier à en faire le moins possible finissant par mettre dans leur poche leur supérieur ,l'adjudant Rondeau .Un roman léger sur les tribulations de jeunes appelés .
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