"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le Georgenhof, hiver 1945. Dans la mystérieuse propriété Prusse-Orientale cachée sous les chênes noirs, longée par un lotissement où vivent les Nazis, le maître de maison est absent. Sa rêveuse épouse, Katharina von Globig, accueille les étranges étrangers de passage comme autant de diversions : économiste, violoniste, couple de barons baltes et leur perroquet... Bientôt, elle est dénoncée et arrêtée pour avoir hébergé un Juif. Commence alors, pour les derniers habitants du manoir, une longue errance à travers l'Allemagne en ruines, tétanisée par la peur des Russes prêts à fondre sur elle. Où se tourner ? À qui se confier ? Dans quel pays fuir ? Que sauver ? Peter, 12 ans, «silencieux comme sa mère, sérieux comme son père » a choisi : il emporte avec lui son dernier cadeau de Noël, un microscope dans sa boîte. Et il scrute. Quant à Walter Kempovski, l'auteur de ce roman-fleuve, c'est au scalpel qu'il passe tout, personnages, intentions, bâtisses, pensées, arrière-pensées, époque révolue, bibelots chargés d'âme, cadavres, âmes en peine. Sebald écrivait que « personne, à ce jour, n'a écrit pour l'Allemagne le grand roman épique de la guerre et de l'après-guerre », d'où son humiliation durable. Dix ans après ces lignes, Kempowski lui donnait tort.
Janvier 45, en Prusse orientale, l'avancée des Russes sur le front de l'Est va bouleverser la vie paisible de la famille von Globig et de leur domaine, le Georgenhof. le père est parti à la guerre, laissant derrière lui sa belle mais rêveuse épouse et leur fils de douze ans. Alors que la route se remplit d'Allemands fuyant les territoires occupés, le manoir commence à recevoir d'étranges visiteurs : un violoniste nazi, un peintre dissident, un baron balte, un économiste… Malgré la tragédie qui se joue devant leur porte, dans l'ensemble la vie continue aussi banale que d'habitude pour cette famille bourgeoise. Jusqu'à ce que le chaos de l'histoire se rapproche.
Il est très rare qu'un livre de chez Globe ne m'emballe pas. Je fonce les yeux fermés sur toutes leurs parutions. Ce coup ci pourtant ça a été un peu laborieux…
L'écriture, bien que particulière avec ses répétitions et ses points d'interrogations dans des phrases affirmatives, est indéniablement magnifique. L'angle d'approche de la seconde guerre mondiale est original.
Je pourrais presque dire que c'est un grand roman si j'avais réussi à m'impliquer dans cette histoire, si j'avais tremblé pour cette famille. Je suis allé au bout tout en restant légèrement distance de ce texte, peut-être trop froid pour moi et sûrement trop long.
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