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John Glanton (1819-1850) est un Texas Ranger pendant la guerre mexicaine déclenchée en 1845 par l'annexion du Texas par les États-Unis. Les États-Unis annexeront aussi les territoires mexicains de la Californie. Pour Ulysse Grant, qui participa à cette guerre, « La rébellion du Sud fut l'avatar de la guerre avec le Mexique. Nations et individus sont punis de leurs transgressions. Nous reçûmes notre châtiment sous la forme de la plus sanguinaire et coûteuse guerre des temps modernes. » Après la guerre, chassé de l'armée pour meurtre, Glanton devient soldat de fortune, un mercenaire à la tête d'un gang particulièrement violent. Il loue ses services à l'état de Chihuahua afin de chasser les Indiens Apaches qui opèrent à la frontière du Mexique mais massacre aussi des Indiens pacifiques pour se faire plus d'argent. Car Glanton est payé au scalp rapporté. Ses massacres bafouent les traités signés entre ces tribus et les États- Unis et oblige l'état de Chihuahua à les déclarer hors-la-loi.
Ils partent vers la Californie où la ruée vers l'or vient de commencer et s'enfoncent de plus en plus dans la violence. Glanton - et sa bande - tombera en 1950 dans une embuscade de la tribu de Quechan qui voulait se venger de leurs exactions.
En se basant sur la vie de John Glanton, Texas Ranger pendant la guerre civile mexicaine puis mercenaire à la tête d'une bande de tueurs d'Indiens payés au scalp, Hugues Micol livre un récit hallucinant de la guerre civile mexicaine du milieu de XIXe siècle. Son dessin, puissant, qui rappelle les gravures de Goya, dépeint l'implacable brutalité d'une époque, loin des clichés du Far west.
Du scalp en veux-tu en voilà !
C'est sans doute la BD la plus noire et violente que j'ai lu jusqu'à présent.
Visuellement, c'est costaud, du noir, du blanc, en case, en planche complète, en bande sur 2 pages, les encres se mélangent, les personnages et la lecture aussi, parfois. Chaque page est une claque ajustée sur ta pudeur. C'est vibrant, violent, gênant, mais époustouflant. Ca sent la crasse, le whisky, la poudre de révolver, le sang et la charogne. Tout transparait.
C'est une véritable descente aux enfers, comment le gamin John devient John Glanton le sanguinaire, entraînant une vingtaines d'illuminés aussi fous que lui à parcourir, que dis-je, à ravager le Texas et le Nord du Mexique, hors de tout contrôle, au milieu du 19ème siècle.
Le format est très agréable aussi, ces grandes pages, qui laissent presque de l'encre noire sur les mains et submergent le lecteur.
Bref, c'est trash mais c'est beau.
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