On ne peut pas dire que la vie de la petite Plectrude ait commencé sous les meilleurs auspices.
Voyez plutôt : enceinte de huit mois, sa mère vide un chargeur de revolver dans la tête de son père, accouche en prison et se suicide quelques jours plus tard, juste le temps d’avoir fait baptiser sa fille.
Mais de mystérieuses bonnes fées ont dû se pencher sur le berceau de la petite, puisqu’elles lui ont attribué le don de la danse classique, en même temps que celui, extraordinaire et paradoxal, de l’intelligence et de la cancritude simultanées.
Les premières années de la vie de Plectrude sont un ravissement béat : recueillie par sa tante, son mari et leurs trois filles, la petite dernière est traitée et chérie comme une princesse à qui tous les caprices sont autorisés. Ses premières années d’école sont un peu plus rudes, d’autant que Plectrude détonne parmi ses camarades : trop belle et rebelle, trop fermée, trop douée et trop bête à la fois. L’ostracisme ambiant cesse toutefois lorsqu’elle se met à la danse et découvre son don, qui lui vaut l’admiration de son entourage.
Poussée par sa tante/mère adoptive, elle entre alors à l’école des petits rats de l’Opéra de Paris. Fatale ambition…
A travers ce roman loufoque et dramatique, Amélie Nothomb dénonce les dérives du milieu de la danse classique : tyrannie de la minceur (maigreur) extrême, humiliations, anorexie, carences alimentaires… Dans son style bien à elle, elle y ajoute les thèmes du suicide, de la transmission, de la différence, des parents toxiques qui projettent leurs désirs frustrés sur leurs enfants.
Cette histoire au fond est tragique, mais Amélie Nothomb force tellement le trait (y compris en se glissant elle-même entre les lignes) que le récit en devient presque léger, en tout cas fluide et plaisant à lire, avec son héroïne aussi étrange qu’attachante.
#Lisezvouslebelge
Roman qui se lit vite et tres bien ecrit toujours etonnant ....
Plectrude tel est le nom de la meutrière d'Amélie Nothomb et ce livre est son histoire. Née d'une succession de drames, cette enfant hors du commun ne pouvait être promise qu'a un éclatant avenir.
Plectrude est une enfant pas comme les autres.
Son prénom est plus qu'original, sa naissance également et le destin de ses parents terrible.
Ses parents adoptifs sont en admiration devant cette fillette surdouée pour la danse et au regard perturbant. Sa mère en fait une enfant à part, car elle de nulle part semble-t-il.
On traverse dans ce roman l'enfance puis l'adolescence de Plectrude, remplie d'isolement, d'échecs, de l'anorexie, de la danse...
C'est un roman étrange et farfelu ,comme souvent avec les livres d'Amélie Nothomb.
J'ai aimé l'humour, j'avais de l'affection pour la tante/mère mais sa folie l'emporte sur la volonté de l'aimer jusqu'au bout. Je n'ai pas trop apprécié la fin, elle est trop rapide et un peu too much.
Si vous aimez les fin tragique et inattendue, lisez le sans lire le résumé. Tout est très bien écrit. Le titre est d’une subtilité brillante!
je me suis laissée emporter par cette histoire.
Je n'ai découvert Amélie Nothomb que récemment avec "Frappe-toi le coeur" qui m'a emballée. J'ai donc décidé de lire d'autres œuvres de cette écrivaine que je n'avais pas essayé de découvrir plus tôt à cause du battage publicitaire à la sortie de chacun de ses livres et de ce qu'elle montre d'elle lors des interviews et qui ne m'attire pas.
J'avoue que j'ai été séduite par l'histoire de Plectrude; d'une vie à priori profondément tragique, Amélie Nothomb, par l'ironie, l'humour, un grain de folie, la dérision en fait une fiction prenante, déjouant ce à quoi l'on peut s'attendre. La chute, cependant, est tout aussi artificielle que décevante et n'est pas à la hauteur du reste du roman. Dommage
On retrouve des thèmes qui semblent chers à Amélie Nothomb, récurrents dans "Frappe-toi le coeur" et "Métaphysique des tubes":
* faire parler un enfant de 2-3 ans comme un adulte, capable d'analyser le monde autour de lui et même de philosopher
* le chocolat comme moyen de renaissance, qui redonne goût à la vie, qui sauve (Amélie Nothomb déculpabilise tous ceux et celles qu'un carré de chocolat ne laisse pas indifférent!!!, merci à elle); dans "Métaphysique des tubes", le chocolat blanc que lui amène sa grand-mère fait naître réellement l'enfant légume au monde.
* la fascination pour le lâcher prise, le laisser aller du corps qui exacerbe les sensations tout en conduisant à une mort probable; ici Plectrude se laisse recouvrir de neige comme un linceul, prenant plaisir à ce qu'elle ressent et elle ne doit la vie sauve qu'à un sursaut de dernière minute et à son amie; dans "Métaphysique des tubes", la petite fille se laisse couler dans le bassin aux carpes et y décrit les merveilleuses sensations qu'elle y ressent avant d'en être extraite in extrémis par sa nounou japonaise.
* l'amour total, excessif, sans concession de l'enfant (toujours une fille) pour une adulte (ici pour la mère adoptive, dans "Métaphysique des tubes" pour la nounou japonaise), rarement pour la mère biologique.
Cela devient même une sorte de jeu pour moi d'essayer de retrouver ces éléments au fil des romans d'Amélie Nothomb, car, eh bien oui, j'ai décidé de lire tous ceux qui passeront à ma portée.
C'est donc une surprise agréable et drôle avec les difficultés de cette enfants à s'adapter à l'école, l'exigence de celle de la danse et le drame qui pourrait tout faire basculer.
Des reflexions justes qui résonnent en moi de manière particulière mais dans les détails desquels je ne rentrerais pas car le débat n'est pas là.
Je me suis retrouvée dans ce livre, encore une fois bien vite lu, sans doute vite oublié aussi mais agréable moment.
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