"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« J'ai vingt-sept ans et je cours derrière un camion-poubelle. Je cours parce que j'ai sauté sans crier gare. J'ai sauté parce qu'une des nôtres était cachée. J'ai sauté pour la centième fois de la journée. J'ai sauté par acquis de conscience, je suis un professionnel de la poubelle. Mais j'ai aussi sauté pour retrouver ma liberté. Quelques instants d'éternité. Une fuite inversée. [.] J'ai vingt-sept ans et je passe mon temps à sauter d'un camion-poubelle. Ma vie est pleine de surprises finalement. » Du haut de son marche-pied, le héros de Ripeur nous livre ses réflexions sur le monde, l'amour et le temps qui passe. Peut-on être heureux quand on est le boueux de la ville ? Entre les différentes tournées, la lutte contre la fatigue, les échanges avec Thierry et Jean, la contemplation de la nuit, notre héros se construit peu à peu et dévoile la part d'humanité qui se cache sous les tenues fluorescentes de ces hommes de l'ombre.
Jeff sourdin est né et a grandi à Fougères en Ille-et-Vilaine, il vit et travaille désormais à Paris. "Ripeur" est son premier roman. Il a publié par la suite un second roman "le clan des poissards"
Site de l'éditeur : www.lapartcommune.com
Les romans sur le métier d'éboueur sont rares. Celui-ci mérite d'être lu car c'est une réussite.
Dimitri (le narrateur), 27 ans, travaille depuis quelques années comme éboueur dans le nord de la Mayenne bocagère. Il nous fait part de son expérience sur ce métier ingrat : "Gorron est en vue […] Nous avons quatre heures pour débarrasser la ville de sa fange [...] Nous sommes surtout accueillis dans une indifférence générale. Bien souvent nous sommes invisibles, transparents et ne semblons exister pour personne".
Éboueur pour beaucoup de gens est un métier mal vu : "éboueur, c'est la boue, c'est le boueux, c'est le boueur. La grossièreté, la saleté". C'est pourquoi Dimitri lorsqu'il parle de son métier préfère employer le terme ripeur qui "rencontre un meilleur accueil qu'éboueur".
Ripeur désigne un "ouvrier qui décharge les marchandises d'un camion ou d'un wagon. Celui qui déplace, qui glisse, qui dérape : celui qui ripe."
Dimitri s'est habitué à cette vie en décalage, au travail de nuit. Ses loisirs, il les consacrent à la lecture ("J'ai gardé du lycée le goût des histoires […] Je me gave de mots avant d'affronter le regard des autres") et à la fréquentation des troquets en compagnie de Thierry et Jean, ses collègues de travail. Sa rencontre avec Nathalie, 22 ans, employée à la médiathèque d'Ernée va changer sa vie.
"Ripeur" est un bon (premier) roman qui nous ouvre les yeux sur le quotidien de ces travailleurs de l'ombre souvent ignorés voire méprisés par la population.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !