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" Combien de fois le mot "divorce" a-t-il résonné dans ma tête depuis que tu l'as prononcé ? Des milliers de fois. J'ai été battue, flagellée par un mot.
Quand mon esprit sortira-t-il du tourbillon, de l'obsession dans lequel la douleur le tient prisonnier ? Quelques secondes avant d'expirer, j'aimerais t'entendre me redire : "Joséphine, quel effet bizarre faites-vous sur mon coeur !" Alors je m'endormirai aussi contente que tu me souhaitais, emportant avec moi ces mots pour l'éternité ".
Il fallait la sensibilité romanesque de Christine Orban pour saisir, au-delà du personnage historique, la femme à la fois libre et fragile que fut Josephine de Beauharnais. Dans ce portrait singulièrement intime, l'auteur de J'étais l'origine du monde et de N'oublie pas d'être heureuse questionne l'amour et le couple à l'épreuve du temps.
La répudiation de Joséphine de B. face à un Napoléon tout à la fois dur, comme pouvait être l'empereur et si amoureux comme l'est un homme face à une femme exceptionnelle. Un roman d'amour peu banal, merveilleusement conté, qui nous laisse sur notre faim, on aurait tant aimé une réconciliation.
Joséphine, répudiée par Napoléon passe son temps à noircir les pages d'un cahier. Ce texte est une longue lettre à son ex mari revenant sur leur histoire commune de leur rencontre à la dissolution de leur mariage. Un cahier qui devra être remis à l'ancien empereur exilé à l'île d'Elbe à la mort de sa rédactrice.
Ce texte débute par la convocation de Joséphine par Napoléon. Le moment qu'elle redoutait est arrivé, le couperet va tomber, qui va mettre fin à quinze ans de vie commune. Même si elle s'attendait à cette répudiation pour raison d'Etat, Napoléon a besoin d'un ventre fécond pour asseoir sa dynastie, Joséphine est anéantie
quand l'Empereur lui annonce sa décision.
"Un cri finit par s'échapper de ma poitrine, un cri de détresse. J'aurais dû le retenir. Les oreilles indiscrètes collées à la porte raconteront et déformeront cette scène, mais sur le moment je n'y pense pas, je hurle avec la force d'une suppliciée avec un abandon que ni mon rang ni mon honneur n'auraient dû me permettre. je ne suis plus rien, je ne suis qu'une femme rejetée, une femme qui pleure son amour perdu, une femme humiliée qui ne peut retenir ses cris de souffrance."
Dans ce superbe roman, Christine Orban a réussi à se glisser dans la peau d'une Joséphine bafouée, détruite mais toujours amoureuse et bienveillante à l'égard de celui qui restera l'amour de sa vie et qui l'aimait profondément mais moins que son destin
"Ton désir de pouvoir a vaincu le désir de mon corps."
"Ta pâleur était celle d'un mort. J'avançai une main tremblante, et je me saisis de la plume. La stupeur avait gagné l'assemblée. Te rendais-tu compte de ce qui se passait autour de toi? L'amour sacrifié sur l'autel de la gloire. Quand l'ambition en est là, on tremble à l'idée des malheurs qu'elle peut engendrer."
L'auteure nous raconte la fin de l'histoire de ce couple au destin extraordinaire, dissout pour des raisons d'état. Elle nous décrit la fin d'un couple mais pas d'un amour . L'histoire d'un chagrin d'amour ordinaire, un chagrin d'amour universel.
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