"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Ils m'ont placé dans cette bâtisse, entre hospice et hôpital, service des maladies infectieuses. Ils ne savent pas quoi faire d'un homme comme moi, du nom de Knut Hamsun, Prix Nobel de littérature. La justice piétine, tourne en rond, parle tout bas. Je me doute bien que pour beaucoup de mes juges, il serait préférable que je passe de vie à trépas ou, tout au moins, que je bascule dans la sénilité. On aimerait que mes opinions politiques relèvent de la psychiatrie. On cherche à cerner mon caractère, on pense que j'ai courbé l'échine devant l'Allemand Terboven qui dirigeait notre pays pendant la guerre, et que j'ai baisé les pieds d'Hitler. Grands dieux, ce n'est pas ce que j'ai fait. Ils disent que je suis un traître. Je suis un traître mais mon procès est reporté. Je suis un traître qu'ils ne veulent pas juger. » Avec les armes de la fiction, Christine Barthe s'interroge sur la dérive tragique d'un écrivain de génie, suivant son héros de son arrestation jusqu'à la cour de justice. Dans un livre percutant, empreint de poésie et de mystère aussi, elle pose la question de l'engagement et de la responsabilité, sans jamais perdre de vue le caractère romanesque de ses personnages.
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2018/10/que-va-t-on-faire-de-knut-hamsun-de.html
Knut Hamsun est un écrivain norvégien, lauréat du Prix Nobel de littérature en 1920.
En 1945, Knut Hamsun est placé dans une bâtisse entre hospice et hôpital en attendant son jugement pour trahison. En effet, pendant la guerre il a publié des articles sur l'Allemagne, affichant son soutien au Troisième Riech et au parti pro-nazi de Vidkun Quisling, à la tête du gouvernement de la Norvège occupée par l'Allemagne nazie, il a même rendu hommage à Hitler quelques jours après sa mort.
Il attend un procès qui ne vient pas, son cas embarrasse les juges, il serait plus simple pour eux de le déclarer fou ou sénile mais l'écrivain veut être jugé pour pouvoir s'expliquer, pour revendiquer ses opinions politiques "Je me doute bien que pour beaucoup de mes juges, il serait préférable que je passe de vie à trépas ou, tout au moins, que je bascule dans la sénilité.
Le roman se déroule de l'arrestation de l'écrivain pour collaboration en 1945 à sa mort à l'âge de quatre-vingt-douze ans en 1952.
Ce roman qui adopte le point de vue de Knut Hamsun en nous plongeant dans ses pensées m'a mise mal à l'aise car j'ai fini par m'attacher à cet homme, par comprendre le pourquoi de ses choix alors que je n'adhère évidemment pas à ses opinions. Cet homme a cru agir pour le bien de son pays et a soutenu le projet allemand qui rejoignait sa propre idéologie centrée sur l’importance de la terre, sur le rejet de industrialisation à outrance. Ce sont des idées qu'il a exprimées dans son oeuvre, condamner Hamsun revient à condamner toute son oeuvre... Il n'a pas adhéré au parti, n'a pas donné d'argent, il a juste écrit. A la fin de la guerre il n'exprime aucun regret et ne semble pas comprendre la gravité de ses prises de position et la colère de ses compatriotes envers celui qu'ils adulaient. Ce roman met en évidence toute la complexité humaine car Hamsun ne semble pas être un monstre comme on peut l'imaginer en commençant le livre, c'est un homme qui n'a jamais eu de propos antisémites et qui a sauvé des juifs. Un roman intéressant qui pose la question de la responsabilité de l'écrivain, dommage que le roman manque de rythme, après un début lent le récit gagne cependant en intérêt par la suite.
Voilà, toute la question est dans le titre ! Que va-t-on bien pouvoir faire de Knut Hamsun ? Et d’abord qui est ce Knut Hamsun ? Ecrivain norvégien, prix Nobel de littérature en 1920, personnalité reconnue et même adulée dans son pays, Kurt Hamsun est controversé à cause de ses prises de positions pro-nazies durant la seconde guerre mondiale et son soutien au régime hitlérien.
Christine Barthe a choisi de privilégier le mode du roman dans ce récit percutant qui raconte l’histoire de cet homme octogénaire, enfermé dans un hôpital psychiatrique. A la fin de la guerre, la question se pose de savoir quoi faire de cet intellectuel à la réputation entachée. L’un des dilemmes qui se posent étant de pouvoir condamner l’homme sans perdre son œuvre. Knut Hamsun se retrouve ballotté entre maison de retraite et hôpital psychiatrique en attendant que la justice sache quoi faire de lui. La solution sera trouvée, il est déclaré comme étant une « personnalité aux facultés mentales affaiblies de façon permanente », annulant ainsi toute perspective de procès.
Tout le parti pris de l’auteur est de présenter une autre face de Knut Hamsun, celle d’un homme qui a agit en conscience, sûr de faire preuve de patriotisme envers son pays. Et qui se retrouve face à des juges qui ne veulent pas tenir un procès, pour ne pas avoir à l’écouter et à le condamner.
Christine Barthe questionne son lecteur sur la responsabilité de l’écrivain et sur l’engagement moral. Sous sa plume, Kurt Hamsun n’émet jamais un regret, protestant même qu’on ne veuille pas tenir un vrai procès qui lui permettrait d’affirmer une nouvelle fois ses convictions.
Au-delà de l’attitude de l’homme, c’est plus globalement celle de ses compatriotes ou d’autres intellectuels, quelle que soit leur nationalité, qui est ici interrogée. L’auteur norvégien n’est pas le seul à avoir eu des attirances pour le régime nazi, son histoire est une histoire universelle sur la complexité de l’être humain. Peut-on dire que lui, au moins, assume jusqu’au bout ses positions et ne renie rien de ce qu’il a fait ? Est-ce faire preuve de courage ? D’aveuglement ? D’entêtement ? De fierté ou d’orgueil ? Est-ce qu’assumer ces actes et ses paroles est une excuse suffisante ? Difficile de trancher et cela ajoute à l’intensité du livre de Christine Barthe.
L’écriture de Christine Barthe est simple et directe, ne laissant que peu de place aux fioritures de style et allant droit à l’essentiel. Les plus de 100 pages du roman se lisent d’une traite, et j’ai particulièrement apprécié les échanges entre Kurt Hamsen et les médecins chargés de déterminer son état mental, ainsi que la lettre d’Eilin/Dagmar qui accuse et cherche à comprendre.
Knut Hamsun était un écrivain renommé dans son pays, la Norvège. Prix Nobel de littérature même ! Mais voilà que pendant l'occupation allemande, il s'est montré trop proche des nazis, allant même juqu'à rencontrer Hitler...
Au lendemain de la guerre, il est maintenant contraint d'être jugé pour ces faits..
Mais ses juges hésitent, tergiversent... La solution ne serait-elle pas de le faire passer pour malade, fou, pas en totale responsabilité de ses actes...
Il est donc hospitalisé, puis entendu, emprisonné...
Le sujet et les diverses questions qu'il soulève ne manquent pas d'intérêt (la responsabilité, l'image qu'on veut renvoyer, l'intérêt personnel et politique...) mais le style du récit a vraiment peiné à me passionner. J'ai trouvé ça lent, ennuyeux, répétitif, sans relief, assez plaqué dans les parties biographiques, un peu « tiré par les cheveux » sur la mise en forme romanesque... bref, je n'ai pas été séduite...
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