"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Vers midi, le jour de sa mort, je ne lui ai laissé qu'un seul message : «Papa, je t'en supplie, rappelle-moi...» Un seul suffisait. Je savais qu'il m'appellerait s'il le pouvait. Ma voix était grinçante, désagréable. Il m'avait fallu une volonté considérable pour arriver à parler (sans pleurer, sans crier), après l'annonce un peu sèche de son répondeur «Bernard Maris, euh... merci de laisser un message». Quand j'y pense, quelle étrange façon de commencer ma phrase : «Papa, je t'en supplie.» Jamais je n'avais eu besoin de le supplier de quoi que ce soit. » G. M. V.
Mêlant souvenirs d'enfance et du 7 janvier 2015, Gabrielle Maris Victorin fait ici le récit déchirant de la mort d'un père que toute la France a pleuré, avec les autres victimes de la tuerie de Charlie Hebdo. En creux, se dessine le portrait d'un homme brillant, rêveur, d'un père tendre et aimant. Histoire personnelle d'une vie brisée par le fanatisme, histoire universelle de la douleur d'une fille qui ne retrouvera plus son père. Ce livre triste et joyeux est un hommage fulgurant à l'économiste qui voulait redonner le sourire aux Français.
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2017/02/prends-le-temps-de-penser-moi-de_14.html
Bernard Maris est un économiste qui a trouvé la mort dans l'attentat de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, il rédigeait des chroniques dans le journal satirique sous le nom d'Oncle Bernard.
Sa fille Gabrielle se réapproprie ici son père qui a fait l'objet de multiples hommages publics. Elle livre son témoignage en y mêlant ses souvenirs d'enfance au choc de la tragique journée du 7 janvier.
Ce jour là elle a ressenti qu'il s'était passé quelque chose de grave, elle s'est sentie mal, angoissée. C'est ensuite, scotchée à sa télé, qu'elle va apprendre la tragique nouvelle.
En égrenant les souvenirs d'une enfance heureuse, les moments partagés en famille, elle recherche aussi les racines de son père et retrace sa vie contenue dans les photos.
J'ai trouvé Gabrielle très émouvante quand elle écrit " Avant le 7 janvier 2015, je ne me souvenais plus que j'étais une enfant.", quand elle parle du manque physique de son père, quand elle lit et relit les livres qu'il aimait, quand elle ressent la présence de son père lorsqu'elle passe un moment avec sa grand mère, quand elle parle d'une absence qui prend tant de place...
Elle parle du regret de toutes les choses qu'elle ne lui a pas dites, du regret de ne pas lui avoir dit son admiration pour lui, du regret de tout ce qu'elle aurait voulu lui demander, repoussant toujours les questions à plus tard pensant qu'ils avaient du temps...
Elle dresse le portrait intime de son père, un homme rêveur qui aimait faire semblant de ne rien faire, qui avait rêvé d'être journaliste et aimait énormément assister aux conférences de rédaction de Charlie.
Ce très court récit poignant tout en retenue est un très bel hommage d'une fille pour son père, j'ai aimé que son récit soit uniquement centré sur son père sans aucune accusation, aucune haine.
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