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«Te voilà bête domestique et pourtant à jamais hors d'atteinte.», constate le narrateur du bref texte Jour de l'an ouvrant ce numéro de pourtant consacré à «Sauvage ?» Il parle à un faon mort depuis plusieurs jours dans la forêt, employant cette 2e personne qui s'adresse au lecteur, à toi. Serais tu également sauvage ? Enfant faon ? Qu'est-ce qu'être sauvage ? Pour le photographe Alain Mangeot, en couverture, c'est le mouvement. Le mouvement de l'envol, précise avec des photographies le poète Nils Lisnic. Pour l'auteur de polar écolo Pascal Dessaint dans sa bouleversante nouvelle Le dernier fil, ou un homme pleure devant le dernier documentaire animalier diffusé à la télévision, c'est le divorce inéluctable de l'homme et du sauvage. Pourtant, si selon le poète Jim Harrison «les poèmes sont eux mêmes une expression du sauvage«, alors la poésie très présente dans les 148 pages de ce numéro expriment le contraire avec sa persistance têtue. Et, lorsque sous la plume tendre et vigoureuse de Viviane Campomar, un rabatteur quitte le clan des chasseurs du village pour adopter une femelle marcassin, c'est l'histoire initiatique d'un retour de l'être humain au sauvage. Voire chez Jean-Pierre Brazs, un 1789 du végétal taillé, élagué, tondu, qui se rebelle dans une savoureuse Révolte des pelouses.
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