"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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Depuis le début de Pluto, le 39ème Conflit en Asie Centrale revient régulièrement hanter les personnages qui en gardent des séquelles, une blessure à l'âme qui, pour certains, s'apparentent à un stress post-traumatique. Les origines de ce conflit ressemblent à s'y méprendre à la Seconde Guerre du Golfe. Persuadés que l'ennemi prépare des robots de destruction massive, les États-Unis de Thracia envoient sur place des scientifiques spécialistes de la robotique pour évaluer la menace et vérifier l'exactitude des informations en sa possession. Regroupé sous le nom de Commission Bora, ces hommes reviendront - en apparence - bredouilles mais cela n'empêchera pas les États-Unis de Thracia de déclarer la guerre au Royaume de Perse. Toute ressemblance avec... Tout comme les sept robots les plus forts du monde, les membres de cette ex commission sont tués un à un. Alors que ce quatrième tome démarre, le Professeur Ochanomizu se retrouve placé dans le viseur lorsqu'un étrange interlocuteur qui a un joué un rôle marquant dans le 39ème Conflit se présente à lui et le menace. Ce sera ensuite au tour du Professeur Hoffman qui s'occupe de la maintenance de Gesicht.
Ces trois actes qui ouvrent le manga vont être les catalyseurs d'une succession de rebondissements et de révélations qui vont nous permettre de mieux comprendre les forces à l'oeuvre derrière cette machination qui vise à bousculer les fondements d'une société dans laquelle robots et humains cohabitent paisiblement. Au début de l'album, robots et ex-membre de la Commission Bora ont plusieurs ennemis identifiés : le KR, la ligue anti-robot, le Professeur Abdullah dont l'origine des motivations nous sont brièvement révélés et un étrange ours en peluche qui semble tout diriger. Viennent s'ajouter dans cet album Darius XIV, l'ancien leader du Royaume de Perse et l'énigmatique Professeur Tenma même si ses intentions ne sont pas clairement identifiés.
Dans ce quatrième tome, Naoki Urasawa, bien qu'évoluant toujours dans un univers créé par Osamu Tezuka, s'affranchit largement de l'ombre de son illustre aîné en supprimant l'un des personnages principaux de l'histoire, une façon quelque peu métaphorique de "Tuer le père" pour mieux s'approprier un univers qui lui est désormais propre. Dans cette optique, il nourrit avec habileté les intrigues secondaires, obligeant Adolf, le membre du KR persuadé que Gesicht a tué son frère à collaborer avec son ennemi, donnant une importance croissante à Epsilon tout en développant un mystère autour du Professeur Tenma.
Depuis le début de la lecture de ce manga, certains aspects de l'histoire, certains personnages m'évoquent Gunnm. Dans le tome précédent, le robot sans puce électronique recueilli par Uran est doué d'une capacité à ressentir et à traduire par le dessin. Dans le manga de Yukito Kishiro, le personnage de Kaos est capable par radiesthésie de reproduire les gestes de quelqu'un à partir d'un objet qu'il a manipulé y compris un instrument de musique. Dans le même ordre d'idées, les premières informations concernant le Professeur Tenma laisse à penser qu'il s'agit d'un apprenti sorcier, d'un scientifique dont les projets s'affranchissent sans mal des considérations éthiques, à la façon d'un Desty Nova. La comparaison s'arrête là, l'univers dans lequel Gally évolue étant à des années lumières de celui de Gesicht et d'Astro. Les quatre tomes suivants affirmeront ou infirmeront cette impression, cette éventuelle filiation qui ne font que renforcer la légitimité de cette série.
Ce quatrième tome démontre une fois encore la maîtrise scénaristique d'Urasawa qui, par le biais de personnages fouillés, réussit sans mal à s'approprier un mythe du manga tout en s'installant avec aisance et un style qui n'appartient qu'à lui dans un genre très codifié.
lien vers ma chronique: http://www.lesmiscellaneesdepapier.com/pluto-naoki-urasawa.html
extrait:Comme dans tous ses mangas, Naoki Urasawa amène le lecteur à s’interroger. Ici, sur des questions éthiques vis-à-vis de l’intelligence artificielle, mais il n'approfondit malheureusement pas la réflexion. Bien qu'il n'y ait eu que huit tomes, je trouve que l'intrigue s’essouffle au fil des pages après avoir pris une forte accélération, notamment dans le premier tome. Globalement un peu déçue, un sujet qui ne me parle pas, un manque d'approfondissement psychologique et un rythme dissonant; il a fait de plus beaux mélanges...
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