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Jeune médecin congolais, Denis Mukwege découvre les difficultésrencontrées par les femmes enceintes pour accéder aux soins. Lesgrossesses se terminent souvent en tragédies. Sa vocation est née :il part étudier la gynécologie obstétrique en France, à Angers.De retour dans son pays, il s'installe à Lemera, dans les montagnesde l'Est du Congo, pour y dispenser des soins adaptés. Dix ans plustard, en plein conflit, il fonde l'hôpital de Panzi et y répare lesfemmes victimes de violences sexuelles. Dans cette région, viols etmutilations génitales sont devenus pour les milices des armes deguerre : qui détruit les femmes détruit du même coup la structurefamiliale, sociale et économique.En dépit des menaces, Denis Mukwege alerte son gouvernement- qui s'obstine dans le déni - puis la communauté internationale,depuis la tribune des Nations unies en décembre 2006.Comme il le révèle dans cette autobiographie, le Dr Mukwegeest toujours en danger et vit sous protection. Également pasteur,comme l'était son père, il continue à se battre pour les femmes,afin que cessent ces violences insoutenables.
1955 – Congo – Bukavu – Naissance de Denis Mukwege qui décidera dès 1963 de devenir "muganga", c’est à dire "une personne en blouse blanche qui distribue des médicaments".
Que des médicaments ? Non. Il deviendra un chirurgien qui essaie de réparer les corps et un pasteur qui essaie de conforter les âmes. Pour qui ? Pour ces femmes dont le vagin n’est qu’un objet pour assouvir une violence et une guerre de territoires. Pour ces femmes dont les accouchements ne sont pas synonymes de bonheur mais de malheur. Pour ces femmes qui atteintes de fistules sont bannies de la société.
Dans "Plaidoyer pour la vie", Denis Mukwege raconte son parcours, ses motivations, sa foi et avant tout son combat, celui d’un médecin en colère contre les injustices, contre les silences assourdissants et méprisants des autorités de son pays face au sort que subissent des milliers de femmes. Après avoir vécu la tragédie du pays voisin, le Rwanda, ce viol comme arme de guerre qui sévit en RDC le révolte atrocement.
Denis Mukwege a en lui une détermination inébranlable malgré les nombreuses menaces et tentatives d’assassinat. Une détermination qui s’est tissée par l’éducation reçue de ses parents, par de belles rencontres, par le désir de soulager les blessures, par le bonheur de voir des femmes sourirent à nouveau.
Mais ce récit c’est aussi une description de la catastrophe humanitaire qui se déroule dans l’est de la RDC depuis 15 ans. C’est aussi un appel contre l’obstination d’un gouvernement qui continue à fermer les yeux.
Denis Mukwege a obtenu une reconnaissance internationale mais qu’il ne veut pas utiliser à des fins politiques mais uniquement pour sensibiliser sur cette arme de guerre : le viol. Elle a déjà été utilisée par le passé (Bosnie), elle l’est actuellement au Congo, en Syrie.. des femmes vendues comme esclaves sexuelles, des femmes humiliées dans leur chair, des femmes devant endurer les pires violences dont les descriptions sont insoutenables... imaginez leur souffrance...
A cette lecture que je recommande, j’ajouterais un autre ouvrage référence (1) pour mieux situer le contexte géopolitique de la République Démocratique du Congo (autrefois Zaïre et Congo belge) afin de mieux comprendre cette guerre qui ne cesse de semer terreur auprès de sa population, des conflits dus à ce passé colonialiste, puis une indépendance récupérée par des dictateurs sans scrupules. Un sol où le sang coule et un sous-sol où les richesses abondent...
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