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Petite mystique de Jean Genet, la famille, la mort, le pardon

Couverture du livre « Petite mystique de Jean Genet, la famille, la mort, le pardon » de Jean-Luc A.D' Asciano aux éditions L'oeil D'or
Résumé:

Le sujet central de l'oeuvre de Genet, ce n'est ni le mal, ni la sainteté, la politique ou l'homosexualité mais la mort.
Être mort, parler par-delà le monde des morts, donner la parole aux morts. Genet est un janséniste qui se place du côté de ceux à qui la grâce fut refusée dès la naissance.... Voir plus

Le sujet central de l'oeuvre de Genet, ce n'est ni le mal, ni la sainteté, la politique ou l'homosexualité mais la mort.
Être mort, parler par-delà le monde des morts, donner la parole aux morts. Genet est un janséniste qui se place du côté de ceux à qui la grâce fut refusée dès la naissance. Sans salut dans l'au-delà, ces hommes sont dès le premier jour de leur vie des cadavres errants et abjects, des non-êtres sans avenir. Genet est scandaleusement métaphysique par cette première affirmation - être impardonnable, c'est être mort - puis par sa volonté d'accorder sa grâce à ces bannis. Pour cela, il crée une langue qui tresse le champ lexical de la poésie à ceux catholicisme et de l'interlope : elle mêle la rose et la Vierge au meurtre et à la merde. Ce jeu formel, où le bien et le mal s'équivalent, répond à une nécessité, hyperboles et métaphores s'efforçant de faire sens afin d'offrir un verbe qui réaffirme à le droit à la parole, le pouvoir du locuteur, mais aussi de l'interlocuteur : être entendu est un préalable à toute grâce. Cette langue est donc opératoire : sa force poétique permet de nommer les morts, de les inscrire dans une famille et à nous, lecteur, de porter leur deuil.

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