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Bourlinguer : mot inventé par Blaise Cendrars en 1948. Et si les dictionnaires n'en conviennent pas encore, tant pis pour la philologie ! Aussi sûrement que modernité attendait Baudelaire pour se déclarer au grand jour et entreprendre son étonnante carrière, bourlinguer est resté dans les limbes de la littérature jusqu'à Cendrars. Le poète a fait mieux que le forger : il l'a signé en publiant sous ce titre qui sonne comme une devise un de ses plus grands livres. Tout au long des années vingt et trente, le verbe apparaît déjà, ici ou là, au fil de ses textes, mais c'est dans le troisième volume des Mémoires que la rencontre cristallise. Avec l'évidence entraînante du mythe, il ira de soi désormais que Cendrars est le bourlingueur de la littérature française.
Après L'Homme foudroyé (1945) et La Main coupée (1946), Cendrars poursuit l'entreprise de ses Mémoires tout en variant la formule : Bourlinguer, en 1948, recueille onze récits, chacun dédié à un port, où l'aventure initiatique et l'arpentage du monde conduisent à un éloge éclatant des magies de la lecture. C'est dans Vol à voile (1932) que s'élabore cette quête du temps perdu
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