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La poésie de Valerio Magrelli, paradoxalement, acquiert un poids existentiel d'autant plus évident qu'elle semble se borner à décrire des présences la plupart du temps inertes, des objets.
Elle évolue entre une justesse méditative, parfois un peu rêveuse, et ce qu'on pourrait, en se démarquant de Freud, appeler une " inquiétante familiarité " : le poète découvre en effet la matière et son propre corps de façon frontale et décalée, dans une lumière qu'on a comparée à celles des toiles de Morandi. La précision de l'écriture et son strict contrôle ne font pas de cet hyperréalisme apparent un univers déshumanisé, mais provoquent chez le lecteur hésitation et trouble : c'est que le regard advient à la surface des choses tel un convalescent qui apprendrait à nouveau l'usage du monde et qui, dans le temps du poème, s'éprouverait comme un nouveau-né.
En outre, la poésie de Magrelli ne se borne pas à restituer le domaine visible qu'elle explore, elle est aussi un écart, une déviance. La brisure, le raté, le malaise et la fièvre, le subtil dérèglement organique, sont les failles par lesquelles elle s'engouffre pour révéler un sens intermittent au coeur d'une réalité par trop prolifique ou atone.
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