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C'est quelques années avant la Seconde Guerre mondiale qu'Émile Dard a publié ce Napoléon et Talleyrand.
Encore Napoléon, dira-t-on. Lui, toujours lui?! De tous les personnages qui sont entrés dans l'histoire, aucun n'a peut-être suscité autant d'études, de commentaires, de thèses, de portraits, de romans, comme si on n'en finissait jamais d'interroger le mystère de sa destinée. Au seuil des Temps modernes, au lendemain de la Révolution française, comme s'il était destiné à incarner à lui seul tout l'inattendu qui va suivre, on rencontre une personnalité exceptionnelle, Napoléon Bonaparte.
Napoléon, c'est un individu, c'est une histoire, c'est une légende, c'est un destin.
Il a fasciné l'Europe, et l'Europe à cette époque, c'était le monde. En quelques années, Napoléon a conquis le monde et, en moins de temps encore, il a reperdu tout ce qu'il avait gagné. Il incarne la Révolution, qu'il prolonge en même temps qu'il la referme, et prend la tête d'un pays qui n'était même pas le sien quelques années avant sa naissance. Il fait trembler d'un seul coup tous les autres pays, qui vont se débarrasser de lui avant de l'imiter. Il fait enlever à Rome le pape qu'il emmène sous bonne garde à Paris pour recevoir de ses mains sa couronne d'empereur. Quelques années plus tard, il est enfermé à son tour lui-même et conduit dans une île lointaine qu'il rendra célèbre à jamais.
Et dans le même temps, c'est-à-dire en un aussi petit nombre d'années, il a trouvé le moyen de concevoir, d'imaginer et de mettre en place tout ce qui fait l'État moderne, les institutions avec lesquelles nous vivons encore. «Quel roman que ma vie!» disait-il.
Parmi tout ce qui reste à découvrir lorsqu'on croit avoir tourné toutes les pages de ce roman, il y a encore la personnalité singulière de ceux qui l'ont approché, servi, combattu, haï. Par exemple le prince de Bénévent, Maurice de Talleyrand Périgord, dont le nom est à jamais associé à celui de Napoléon.
Napoléon, c'est le pont d'Arcole et Rivoli, c'est Wagram, Austerlitz, Iéna, Friedland.
Mais Talleyrand, c'est le congrès de Vienne. Un personnage considérable, lui aussi. Au départ un homme de grande famille, qui ne se console pas d'avoir été condamné à la prêtrise, qui sera lui aussi favorable à la Révolution, avant de se rallier à l'Empereur, qu'il sert loyalement pendant cinq ans avant de se séparer de lui et de le trahir.
Ce livre nous raconte comment les conceptions des deux hommes se confondirent quelque temps, puis se séparèrent. Ensuite comment leurs caractères se rapprochèrent, puis s'affrontèrent. C'est le mérite du livre d'Émile Dard de nous faire comprendre, dans leur complexité, les relations de ces deux personnages. L'auteur admet pourtant qu'ils ne sont pas de même taille. «On ne peut comparer ces deux hommes, dit-il, car l'un d'eux est incomparable. Mais il est intéressant de mettre en lumière la différence de leurs conceptions et le choc de leurs caractères.»
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