"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
À la mort de son père, Marie-Loup, avocate à Paris, revient à la ferme pour en prendre la succession. Entre hostilité et affection pour ce monde familier, la jeune femme redécouvre dans la relation quotidienne avec les bêtes et le travail de la terre la vérité insoupçonnée dont chaque geste est porteur. Jour après jour, ce métier d'hommes, de naisseurs, lui révèle un lien viscéral et la possibilité d'une autre vie.Peu de romans ont aussi bien parlé de la réalité du monde paysan d'aujourd'hui. Originaire de l'Aveyron, Delphine Laurent, qui s'est nourrie de sa propre expérience, en saisit l'âpreté et la sensualité dans ce récit qui raconte la renaissance d'une femme au contact d'un monde organique, instinctif et animal.
Genre : Roman contemporain
Avis : ÂPRE
Format : Poche
Quand un roman vous fait approcher des paysans naisseurs…
Le père de Marie-Loup décède et laisse une ferme avec des terres et des vaches. Elle est avocate à Paris. Son frère s’est engagé à venir travailler sur l’exploitation mais en attendant qu’il termine ses études, c’est sa mère qui va continuer le travail de plusieurs générations. Maire-Loup vient la rejoindre pour s’occuper des animaux mais ne devrait pas pouvoir y arriver car c’est un métier d’hommes que de faire naître des veaux. Paul, le frère, ne reviendra pas. Que peut faire Marie-Loup ? Abandonner ?
Quelle immersion dans la vie quotidienne des paysans ayant la lourde charge de faire naître leurs animaux dans les meilleures conditions, en sachant se débrouiller seuls car le recours à un vétérinaire n’est jamais sûr dans le temps imparti pour un vêlage sécurisé ! Cette partie du travail paysan est rarement exposée au public et Delphine Laurent livre ici, une vérité qui fouaille, d’autant plus qu’elle est liée aux difficultés financières des exploitations agricoles fragilisées.
L’entraide indispensable à la campagne est décrite avec faits et gestes à l’appui, tout comme les médisances et les jalousies qui font partie intégrante des vies campagnardes. Tout y est rude, surtout les caractères. L’auteure s’est inspirée de sa propre expérience pour écrire et c’est sûrement pour cela que ce livre prend aux tripes. C’est âpre, puissant, sanguin, au plus près de la substantifique moêlle des fermes de la France profonde.
Si le monde paysan est décortiqué, les sentiments des personnages le sont tout autant. Et c’est l’amour qui est disséqué : le familial, le conjugal, le filial, l’animal même.
La plume de la romancière pourrait paraître outrancière si elle n’était pas le reflet exact des tempêtes vécues par les agriculteurs dans le privé et dans le professionnel. Expliquer le pourquoi et le comment dans un roman peut ouvrir les yeux de ceux qui ne veulent pas voir. Et derrière la dureté, il y a la foi, l’espérance, la volonté de se dépasser pour être digne des aïeux.
Je vous engage à lire ce livre et la prochaine fois que vous viendrez en vacances en zone rurale, vous saurez lire derrière les visages avenants les efforts des gens du pays pour paraître sereins et accueillants.
Je remercie l’éditeur Mon Poche et Virginie pour l’envoi de ce roman qui a reçu le prix Arverne en 2024.
Je découvre pour la première fois la magnifique plume de Delphine Laurent avec Naisseur paru en février 2023.
Ce roman est original, magnifique et captivant. Original, car c’est le premier roman que je découvre sur cette thématique. L’auteure évoque le milieu agricole.
Au décès de son père, Marie-Loup est avocate et vit à Paris avec Guillaume qui lui est libraire. Suzanne, sa mère, veut laisser l’exploitation à son fils Paul, qui avait promis d’y revenir après avoir fait ses études à l’École des mines. C’est un héritage déposé depuis des générations. Malheureusement, Paul a goûté à la liberté. Il n’a pas l’âme d’un paysan. Comment pourrait-il revenir ?
Là-bas, à Fonsveilles, la maison où a grandi Marie-Loup, ça sent le foin, l’herbe, les animaux et la campagne. Marie-Loup est dans son élément, perdue en pleine nature, mais elle se lève tôt, s’occupe des bêtes avec passion, sa vie est différente là-bas. En revanche une fois de retour à Paris, c’est le genre de femme qui rentre dans les clous, et devient une femme banale. On ne sait ni son origine, ni son milieu.
Consciente de la difficulté de ce métier car il faut une force physique, savoir manipuler les bêtes et se servir des tracteurs.
Elle et Guillaume décident quand même de partir pour recommencer, mais vont-ils s'adapter à leur nouvelle vie ?
L’auteure nous narre un sacré quotidien entre les bêtes et le travail de la terre. Elle nous décrit la réalité du monde paysan avec des mots forts et justes.
Au fil des pages, j’ai appris plein de choses sur le métier de paysan, de naisseur que j’ignorais beaucoup.
La plume de Delphine est fine, fluide, délicate et captivante. Les descriptions sont parfaitement bien détaillées.
Marie-Loup nous emmène dans cette nouvelle vie au milieu d’une ferme, cette renaissance et cette possibilité d’une autre de vie. Parfois, j’avais même l’impression de m’occuper des bêtes et de sentir l’odeur des terres.
Ce récit est empli de courage, de force, de passion et de détermination.
J’ai passé une agréable lecture.
J’ai adoré Marie-Loup. J’ai aimé sa force, sa hargne et sa volonté.
Quel chouette moment de lecture.
C’est avec plaisir que je vous recommande d’aller passer quelques jours à Fonsveilles.
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