"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
" Une femme qui aime les serpents, c'est rare.
Helena les aimait trop. Quelques mois avant sa mort, elle manifestait pour eux une sentimentalité déplacée, elle professait un anthropomorphisme incompatible avec l'objectivité scientifique, étudiait davantage le symbole que le sujet d'observation. Un jour, je l'ai trouvée avec une vipère de Russell d'un mètre cinquante dans son lit. Elle m'avait caché sa liaison avec cet animal pendant plusieurs semaines, le temps de l'apprivoiser.
Une vipère de Russell, tu te rends compte, mon garçon ? Sais-tu que les serpents sont sourds ? La Russell ne m'a pas entendu entrer, je suis resté pétrifié sur le seuil à la regarder ramper le long de la cuisse d'Helena, monter sur son ventre, glisser entre ses seins jusqu'à ce que son museau effleure son cou. Ta mère était nue, elle ne bougeait pas plus qu'une morte. Je me souviens que ses yeux étaient grands ouverts, extatiques, ils fixaient le plafond.
Le serpent explorait tranquillement son corps en tirant frénétiquement la langue. C'était répugnant, effrayant. Ce jour-là, mon petit, j'ai battu ta mère comme plâtre. La vipère de Russell est le serpent le plus venimeux d'Asie, sa morsure tue à coup sûr. "
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