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Mr. Bridge et Mrs. Bridge, les deux romans cultes d'Evan S. Connell, dépeignent un couple fascinant de petits-bourgeois américains des années 30. India Bridge est mariée à un avocat accro au travail et mère de trois enfants. Malgré une vie de loisirs et de confort matériel, India est envahie par un sentiment diffus d'insatisfaction, de confusion devant la futilité de sa vie. À coups de pinceau subtils, Evan S. Connell brosse le portrait de cette femme au foyer au bord du gouffre.
Mrs Bridge ou l’archétype de la Desperate Housewife. Difficile de s’attacher totalement à ce personnage et à son côté un peu « gentillet ». Caricature de la femme au foyer américaine des années 30, cette Mrs Bridge semble dépassée par tout : son mari, ses enfants, ses amis et la vie en général. Préoccupée par le sens des convenances et de la bienséance, enfermée dans le respect des conventions, elle a du mal à suivre les évolutions de la société. Son côté : « je veux être gentille avec tout le monde et je m’adapte aux opinions des autres » peut un peu taper sur les nerfs. Heureusement, d’autres personnages féminins émaillent le livre et amènent à espérer que leur contact permettra à Mrs Bridge de mieux appréhender son époque et ses changements. D’ailleurs, elle-même s’interroge parfois fugacement sur le vide de sa vie.
L’écriture est agréable. Le découpage en chapitres très brefs (117 chapitres en 310 pages) donne un rythme vif au livre et l’humour est présent constamment notamment dans le descriptif de ses rapports avec ses enfants. Un livre intéressant dans la mesure où il est un bon instantané d’une époque.
Le premier volet d’une magnifique oeuvre en deux parties : nous partageons des moments (plus ou moins importants) de la vie très bourgeoise des Bridge et de leurs trois enfants, Ruth, Carolyn et Douglas, durant une petite vingtaine d’années (1920-1940) - en s’immisçant dans les pensées intimes de Mrs Bridge -
À vrai dire, il ne se passe pas souvent grand chose dans l’existence de Mrs Bridge, néanmoins les réactions de cette femme de bonne famille nous font sourire ou nous horrifient : India tient absolument à être une mère et épouse parfaite, bien pensante, désirant que ses enfants soient bien éduqués, tentant de se montrer non raciste tout en sachant tenir son rang, désirant par dessus tout conserver l’amour de Walter, son mari et évitant surtout de faire la moindre “vague” auprès de son entourage ... Elle peut s’inquiéter d’un petit rien comme demeurer sans réaction devant une situation choquante, bref elle avance à contre courant, un peu perdue dans une société qu’elle ne comprend qu’à moitié ...
Ce roman, compartimenté en petits chapitres anecdotiques (un peu comme Jules Renard l’avait fait pour son Poil de Carotte ...) est une pépite !
Je me penche donc avec délice sur le second volet - écrit en 1969, soit dix ans après le premier - qui cette fois-ci nous fait contempler le quotidien de Mr Bridge -
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