"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«Ce qui fait la force propre de Mort à crédit, et qui lui vaut sa place privilégiée dans l'ensemble de l'oeuvre, est que chacune y est portée à son plus haut degré d'intensité, dans un équilibre avec les autres qui sera rarement aussi bien préservé. Ce livre de violence est aussi celui qui fait le plus souvent fuser le rire, et celui où l'émotion affleure comme nulle part ailleurs. La satire la plus virulente et la plus efficace pour le comique n'y exclut pas la tendresse dans l'évocation [des personnages [...]. Mais tout ceci n'attesterait encore que la richesse d'une expérience humaine si Mort à crédit n'était en même temps le roman où, pour dire cette expérience, Céline n'achevait de trouver la formule romanesque, le type de narration, et surtout le style qui lui sont le plus personnels. À partir de ce point, il tirera peu à peu toutes les conséquences de ses trouvailles et en accomplira toutes les virtualités. [...] De son titre à ses derniers mots, Mort à crédit s'impose comme une totalité. Céline s'y est placé dans une position que ce soit par rapport au roman, à la langue et à son lecteur. À partir de là, en dépit de tant d'explosions qui se succèdent dans l'histoire, dans le texte tout ne cesse de se tenir ; en dépit de tant d'agressions menées contre le lecteur, tout ne cesse d'exercer sur lui la séduction deschefs-d'oeuvre.» Henri Godard.
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