"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Deux fillettes de onze ans traversent la pinède, comme tous les soirs, pour rentrer du collège. Elles n'arriveront jamais chez elles. Cinq ans plus tard, au fond d'un ravin, est retrouvée une voiture accidentée et le cadavre d'un homme. À ses côtés, une adolescente désorientée mais vivante : Ana, une des fillettes disparues. L'autre est-elle toujours en vie ? Qui se cache derrière cet enlèvement ? Les habitants de ce petit village enclavé des Pyrénées lutteront jusqu'à la mort pour cacher leurs terrifiants secrets. Un roman puissant, âpre et vertigineux à l'image de son saisissant décor.
Monteperdido est le premier roman de l'espagnol Agustìn Martinez.
Venu du monde de la télé (l'auteur est scénariste), Martinez nous emmène au cœur des montagnes, dans les Pyrénées aragonaises, un peu à l'est de la Navarre que sa compatriote Dolores Redondo nous avait fait visiter récemment.
[...] La vallée de Monteperdido. “La Vallée cachée”, comme l’appelaient les touristes.
Mais pas d'ambiance "fantastique" ici à Monteperdido : l'intrigue est tout ce qu'il y a malheureusement de plus trivial. Deux fillettes d'une douzaine d'années, deux amies, deux voisines, ont disparu, sans aucun doute enlevées.
Les enfants n'ont jamais été retrouvées, le coupable non plus, les deux familles sont en perdition, au fil du temps le village se démobilise peu à peu mais continue de regarder d'un mauvais œil les rares étrangers qui viendraient jusqu'à cette vallée reculée.
[...] Dans ces montagnes, il est difficile de retrouver quoi que ce soit. Elles ne sont pas faites pour les hommes…
[...] Dans ce village, si on ignore comment s’appelle votre putain de grand-père et comment il prenait son café, vous êtes un étranger. On adore les gens qui vont et viennent et qui, au passage, laissent leurs billets de banque à Monteperdido. Mais ceux qui viennent et restent, on les trouve beaucoup moins marrants !
Le roman démarre cinq ans plus tard : l'une des deux gamines réapparait, traumatisée mais vivante, une ado désormais, au témoignage incertain.
Deux flics débarquent de la ville pour prêter main forte aux gendarmes locaux et retrouver au plus vite la seconde fillette.
[...] Si on s’y prend correctement, on retrouvera Lucía.
❤️ La réussite de ce polar à l'intrigue somme toute classque, tient dans l'épaisseur que l'auteur a su donner à ses personnages. Tous ses personnages : les flics, les membres des familles et les voisins du village.
Et un autre personnage aussi : cette montagne qui enserre ce village de sommets inaccessibles.
Entre les montagnes inquiétantes et les taiseux du village tout aussi inaccessibles, l'ambiance est particulièrement oppressante.
Rares sont les polars qui savent nous épargner les descriptions horrifiques des tourments vécus par les jeunes filles séquestrées par leur ravisseur, mais Agustìn Martinez n'a nullement besoin de ces clichés pour tisser la toile qui va emprisonner le lecteur.
[...] Tout ce village semblait replié sur soi, tournant le dos au monde, aux montagnes, aux regards étrangers.
[...] Ici, les gens sont très particuliers. Tu l’as remarqué. À la fois sympas et faux culs. Ça doit tenir à la région. Les deux faces de Monteperdido.
[...] Et sous cette couche de neige, tous les secrets des gens qui refusent de les laisser apparaître.
[...] Les liens, parfois maladifs, qui se tissent dans ces cercles de famille.
Le couple d'enquêteurs venus de la ville (un flic proche de la retraite et une adjointe au passé compliqué, tous deux spécialistes des affaires "de famille"), ce couple d'enquêteurs est particulièrement réussi et ils se démènent comme ils peuvent au milieu de ces montagnes fermées aux étrangers pour essayer de découvrir la vérité.
[...] Parfois, ce travail était épuisant. Pas à cause des heures qu’on y consacrait ou des déplacements obligés, toujours dans l’entourage des disparus, comme des imposteurs. Mais c’était la condition humaine qui était décourageante.
Un excellent polar avec une intrigue classique renouvelée par une ambiance avec une forte empreinte. Avec quelques longueurs cependant (un gros pavé de 500 pages).
Pour celles et ceux qui aiment la montagne.
Monte perdido, mont perdu...un coin reculé des Pyrénées espagnoles, une vallée noyée sous la neige en hiver et sous les pluies torrentielles au printemps, celles qui détruisent les ponts et noient ses habitants.
Un lieu comme hors du temps où la faune sauvage (sangliers, cerfs et chamois) s'ébat dans la forêt qui couvre cette vallée, un endroit où les touristes viennent se reposer, s'essayer à l'escalade ou au canyoning. Là où le seul tunnel qui aurait relié ce "rien" au monde n'a même pas été achevé...Là où ont disparu cinq ans auparavant deux gamines même pas ados.
Tout le monde a été soupçonné et il a été soudain, naturellement, plus commode de supposer qu'une personne extérieure au village avait pu enlever (tuer ?) les deux gamines..
Sauf que, dans ce village coupé du monde, chacun tient ses secrets bien gardés, protège son intimité, se défie de l'autre.
Sara, la flic un peu névrosée, va démêler les fils, s'égarer, reprendre les pistes d'une enquête bâclée cinq ans plus tôt
Un rythme assez lent mais qui permet au lecteur de s'immiscer dans l'âme de chacun des protagonistes, de comprendre les failles et les peurs, de cheminer au plus près de chacun d'eux.
Plutôt très bon pour un premier roman et au final, une intrigue prenante à laquelle s'ajoute une fin déroutante !
Que ce mont reste bien perdu car il s’y passe des horreurs. Le récit débute quand Ana, fillette disparue à l’âge de 11 ans avec son amie Lucie, réapparaît à la suite d’un accident de voiture.
Est-ce son ravisseur qui s’est tué en voiture, ou son sauveur ?
Deux enquêteurs de Madrid sont dépêchés sur les lieux, dans ce village reculé des Pyrénées où la neige bloque tout pendant les 6 mois d’hiver.
Difficile de faire parler les villageois, dont certains ont été accusés de l’enlèvement 5 ans auparavant.
Vous l’aurez compris, le climat est glauque, le décor peu hospitalier. Mais ce roman qui multiplie les chausses-trappes est passionnant. Un peu lent, parfois, comme si le temps s’était arrêté à Monteperdido.
Une ambiance qui vous poursuit une fois le livre refermé.
Pas certaine de vouloir aller visiter cette partie des Pyrénées espagnol, mais je lirai d’autres polars de cet auteur, c’est certain.
L’image que je retiendrai :
L’omniprésence des biches dans la forêt, et que les personnages mangent parfois.
http://alexmotamots.fr/monteperdido-agustin-martinez/
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