"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«Soudain, elle se jeta sur lui, le coucha à ses pieds avant qu'il ait eu le temps de lutter, puis prenant son cou que le veston de molleton blanc laissait décolleté, elle lui enfonça ses ongles dans les chairs.- Je suis jaloux ! rugit-elle affolée. As-tu compris à présent ?...Jacques ne bougeait pas, il avait posé ses deux poings crispés, dont il ne voulait pas se servir, sur ses yeux humides. En sentant qu'elle lui faisait mal, les nerfs de Raoule se détendirent.- Tu dois t'apercevoir, dit-elle ironiquement, que je n'ai pas, comme toi, des mains de fleuriste et que, de nous deux, le plus homme c'est toujours moi ?»Raoule de Vénérande, jeune femme noble, rejette les valeurs de la société, refuse toute forme de domination et vit au masculin. Elle tombe amoureuse d'un jeune fleuriste et fait de lui sa «maîtresse». Narcissique, violente, elle le soumet et l'entretient, dans une passion à rebours des normes de son temps.En attribuant les moeurs et codes masculins du XIX? siècle à son personnage féminin, Rachilde force la réflexion sur la place des femmes.À sa publication en 1884, Monsieur Vénus fait scandale. Jugé trop érotique, licencieux, il est condamné en Belgique puis repris dans des versions amputées. «L'Imaginaire» propose aujourd'hui la version originale de ce texte, sans aucune censure.
Un roman qui a causé le scandale.
L’histoire d’une passion toxique écrite par une autrice qui a défié les conventions.
Rachilde est née en 1860 et morte en 1953.
Durant sa vie, elle s’est habillée en homme, contrevenant aux « bonnes mœurs » de l’époque.
Ce roman, son second, a été écrit alors qu’elle n’avait que 24 ans.
On y suit Raoule de Venerande, une jeune noble, élevée par sa tante suite au décès de ses parents.
Elle rencontre Jacques Silvert, jeune homme simple mais doté d’une grande beauté. Elle va en faire son amant.
Mais, ce n’est pas l’amour de cet homme, au sens classique, qui l’a guidé. C’est la beauté, seule, qui l’attire.
Et Raoule qui préfère les costumes d’hommes, et le libertinage, va s’attacher à transformer Jacques en maîtresse parfaite.
Une relation de domination, malsaine se joue entre les deux êtres…mais une telle relation peut-elle durer ?
Ce roman est très atypique et plutôt moderne. On y retrouve une inversion des codes en vigueur dans les histoires de séduction classique.
Ici, pas de grisette, mais un jeune homme qui adopte tous les comportements qui sont, habituellement, dévolus aux femmes. À l’inverse, Raoule se comporte comme un jeune libertin.
Entre les deux, les pronoms elle et il sont interchangeables, les qualificatifs féminin et masculin se bousculent.
La plume de Rachilde est soignée, crue et offre un récit dérangeant mais dont il me tardait de découvrir la conclusion.
Un récit qui a défrayé la chronique et qui a m’a chamboulé. Une découverte que je ne regrette pas.
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