Le Club des Explorateurs permet à deux lecteurs de lire un même titre et de confronter leur point de vue
« J'ai aimé ma mère, follement. Je l'ai cajolée, protégée. Je lui chantais des comptines de couleur, bleue, ou rose selon l'humeur, pour la rassurer. Je l'épaulais lors de ses chagrins d'amour, j'assistais, déboussolée, à ses crises de manque. J'étais parfois la mère de ma mère... Pourtant, je l'admirais plus que quiconque, je ne l'aurais à aucun moment échangé contre une autre. Maman, elle n'avait pas peur de se bagarrer avec ses pieds et ses mains, ni de claquer la porte aux nez de ses amants. Maman, elle partait en pleine nuit faire la fête, elle m'emmenait dans des dîners de grands en plein Saint-Germain des Prés, à la Coupole ou au Flore, alors que nous vivions dans de petits appartements faits de bric et de broc. Ma mère était bohème. Elle était mon ciel et ma terre. Elle était mon Ode. Tout un poème. » Aure Atika est comédienne, scénariste et réalisatrice. Elle oscille entre films d'auteur (Jacques Audiard, Abdellatif Kechiche, ou Stéphane Brizé) et productions grand public (La Vérité si je mens, ou OSS 117). Mon ciel et ma terre est son premier roman.
Le Club des Explorateurs permet à deux lecteurs de lire un même titre et de confronter leur point de vue
Quelle belle surprise que ce premier roman d'Aure Atika que je connaissais en tant qu'actrice seulement. Lu d'une traite, en une soirée car impossible à lâcher. Une belle plume, beaucoup d'émotions à la lecture de ces lignes pleine d'amour pour une mère bohème, à la marge, irresponsable. Ce livre m'a fait penser à Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan et ce n'est pas peu dire même si la comparaison s'arrête là. Cette relation entre Aure et sa mère, qu'elle protège, console, cajole est bouleversante. Je suis toujours impressionnée par la capacité qu'ont les enfants à la résilience et à l'adaptation dès leur plus jeune âge, devenant le « parent » de leur parent. On sent entre les lignes le besoin impérieux qu'avait Aure Atika de faire revivre sa mère, de lui rendre hommage, et de parler enfin du manque immense qui est le sien aujourd'hui. « J'ai continué à la protéger, dans mon souvenir. Je vois bien les manques… Mais ma mère a été là plus que tant d'autres, à sa manière… Je me suis construite avec ce qu'elle m'a montré : être indépendante, ne pas avoir peur… Pas peur d'être seule. de vivre seule. Pas peur du silence »
« Ces souvenirs sont les plus saillants, déformés par ma mémoire. Je l'ai tellement aimée. »
Dans ce roman, Aure Atika nous fait revivre les moments les plus forts, atypiques de son quotidien avec sa mère, enfant, adolescente et à l'aube de sa vie de jeune adulte. Une mère qu'elle cherche à comprendre sans y parvenir vraiment et auprès de laquelle il a malgré tout été difficile de se construire. Mais tout est raconté avec beaucoup de pudeur, surtout les excès, et c'est ce que je trouve très beau. « Je ne veux pas réduire ma mère à quelques traits, à quelques mots ni adjectifs. Elle était mieux que tout ça. »
Lien : https://livresselitteraire.blogspot.com/2017/07/mon-ciel-et-ma-terre-de-aure-atika.html
Elle se prénomme Odette, mais elle préfère Ode. Ode, une femme libre, indépendante, assoiffée de vie. Une femme qui aime le cinéma, les hommes et sa fille Aure qu’elle élève seule, à sa façon. Car Ode est bien souvent sous l’effet de drogues diverses et variées, sauf les seringues parce que « s’introduire une aiguille dans le bras, c’est une atteinte à l’intégrité de son corps, le geste n’est pas beau, pas respectueux, et surtout, cela manque de poésie et de partage. ».
Ne vous arrêtez cependant pas au fait que sa mère aime les drogues, car aux yeux d'Aure elle est bien plus que cela. Elle est une mère. Qu'elle aimera d’un amour inconditionnel et réciproquement. Entre elles, c’est une véritable relation fusionnelle. Et même si Aure manque de repères, même si elle tient plus souvent le rôle de mère, de celle qui console des chagrins d’amour, il n’en reste pas moins qu’elle admire cette femme d’une beauté rare.
Ainsi, le titre Mon ciel et ma terre prend tout son sens sur le regard qu’Aure Atika pose sur sa mère défunte. Elle retrace à cœur ouvert les souvenirs qui la relient à sa mère, les allers et retours, les voyages, les fous-rires, les amants, les dérives aussi. Elle y dresse le portrait d’une femme complexe mais décomplexée.
L’écriture est simple, sans fioritures et l’on y ressent la sincérité de l’amour qu’elle lui portait, qu’elle lui porte encore.
Mais voyez-vous ce qui m’ennuie, c’est que je n’ai déjà plus grand-chose à dire sur ce témoignage intimiste… Ce roman n’est pourtant pas désagréable à lire, bien sûr certaines scènes peuvent parfois nous choquer mais on comprend le besoin d’Aure Atika d’être transparente sur ce chaos qui a contribué à la naissance de la femme qu’elle est aujourd’hui. Néanmoins il m’a clairement manqué ce quelque chose pour que je sois touchée en plein cœur. De beaux passages par-ci par-là c’est indéniable mais pour moi ce récit manque de consistance. J’ai eu la sensation que l’auteure restait en surface de ses sentiments, j’aurai aimé aller plus loin dans la découverte d’Ode et dans la construction d’Aure. Peut-être est-ce une forme de pudeur.
Malgré tout, et même si son souvenir ne sera pas impérissable, je salue le courage qu’a eu Aure Atika d’oser coucher sur le papier cet hommage sensible fait à une mère hors du commun.
Ce roman est un roman autobiographique, il raconte la relation entre une fille et sa mère du l’oeil de la fille.
Cela commence dès sa tendre enfance où elle est spectatrice de la vie quelque peu décousue de sa mère qui l’élève seule. Sa mère née en Tunisie est arrivée en France pour y faire des études, elle obtiendra son diplôme d’infirmière puis d’esthéticienne mais ne parviendra pas à réellement trouver sa voie. Et cette instabilité se retrouve aussi dans le domaine sentimental. Sa mère, éprise de liberté au sens le plus large possible, a tout de l’écorchée de la vie.
Aure, élevée dans un univers chaotique, souvent prise en charge par des tiers quand sa mère partait à l’autre bout du monde pour réaliser un des ses projets, projets qui finissent toujours comme des feux de paille, va développer un amour intense pour cette mère même si à l’adolescence, le besoin du père se fait sentir et crée quelques tensions entre elles.
Très bel hommage d’une fille à sa mère et qui porte essentiellement sur la relation mère-fille et on se demande parfois qui est la mère qui est la fille. C’est une histoire touchante mais qui reste trop personnelle pour moi.
Je ne vais pas au cinéma, ne regarde que peu la télé, alors Aure Atika, je ne connais pas.
Aure raconte son enfance avec une mère célibataire, Odette Atika, dite Ode, qui l’aimait, c’est certain, mais très bohème attirée par l’extérieur comme un papillon par la lumière, femme des années soixante-dix, années de drogue, liberté, communautés, indouisme… D’ailleurs, la gamine n’aime pas que l’on qualifie sa mère de junkie « Je ne veux pas réduire ma mère à quelques traits, à quelques mots ni adjectifs. Elle était mieux que tout ça ».
Ode (tout un poème !) est une mère fantasque. Elle peut laisser sa fille toute la nuit seule à la maison et, lorsqu’elle revient, au petit matin ne comprend pas les angoisses de sa fille « Mais qu’est-ce qui t’arrive ? J’étais juste allée chercher des bonbons, tiens regarde ! » Mouais, Aure voit bien que sa mère « est encore dans sa nuit, dans une autre énergie, avec d’autres ou un autre. Elle ne veut pas revenir à moi. Pour un peu elle balaierait mes pleurs d’un geste. Pour un peu, je l’agacerais à gâcher son flottement bienheureux. » Alors, elle prend ce qu’elle a à lui offrir, c’est à la fois peu et beaucoup.
Aure n’a pas eu une vie de petite fille « normale ». Les rôles sont inversés, elle est la mère de sa mère
« Ce n’est pas elle, qui se levait rarement avant midi, qui se débattait dans ses projets qui ne restaient qu’à l’état d’ébauche, ce n’est pas elle qui pouvait me guider vers l’âge adulte. »
Pourtant, elles s’aiment, il y a beaucoup d’amour entre elles deux… Quand elle est présente, physiquement et mentalement.
Ce livre est une ode à sa mère "Ode était mon ciel et ma terre. Elle était mon ode. Tout un poème."
Que rajouter après une telle déclaration !
Aure Atika a eu une enfance bohème, le mot est faible, sans repères ou avec des repères plus élastiques. Grâce à leur amour, elle a pu se construire pour devenir l’adulte qu’elle est. Comme quoi, l’amour permet à un enfant de se construire (pensez à Folcoche !)
L’écriture est plaisante, mais je suis souvent restée à l’extérieur.
Nous y voilà !
Ecrire mon avis sur ce livre ne s'est pas fait en un jour...j'y pense, et j'y repense et sans cesse je modifie les mots pour trouver ceux qui seront les plus justes.
Mais l'envie de partager ce livre avec vous reste omniprésente alors on y va !
J'ai lu ce livre dans le cadre des 68 premières fois (découvrir les premiers romans des rentrées de janvier et septembre). Je "connaissais" Aure Atika par le biais de ses films mais je ne savais rien ou très peu de choses sur elle. J'aime beaucoup son jeu d'actrice mais allais-je aimer sa plume d'écrivain ?
Lorsqu'un acteur s'essaie à l'écriture j'ai toujours un peu de méfiance. Non pas que l'humain ne soit pas doué pour plusieurs choses mais plutôt par peur de lire un ouvrage totalement narcissique qui au final ne soit porteur de richesse particulière...
Je trouve qu'elle transmet par son regard une profondeur qui donne envie d'y plonger...ce ressenti je peux l'écrire depuis que je l'ai rencontrée au salon du livre à Vannes et où j'ai pu l'observer aussi avec d'autres personnes en attendant mon tour et ensuite en discutant un peu avec elle. C'est une personne charmante et pétillante.
En regardant la couverture, j'avais la sensation que la femme présente qui tient son enfant sur ses épaules, nous disait "gare à celui ou celle qui touchera à cet enfant". Et ce petit visage enfantin est tellement prometteur.
Ce livre proposé par Aure Atika est tout sauf ça...il est empreint de sensibilité, de hargne et de courage aussi. J'ai ressenti tout au long de ma lecture comme un soulagement pour l'auteure de pouvoir poser des mots sur des moments-clés de sa vie. Ce n'est pas écrit comme un "défouloir" mais bien plutôt comme une transmission de vies. La narration se fait tour à tour par une écriture presque d'enfant et puis la femme adulte vient poser un regard avec le recul nécessaire pour avoir su apprendre de cette vie avec sa maman.
Je trouve ça formidable d'avoir pu écrire sur une relation tellement compliquée qu'est la relation mère-fille. Les mots utilisés ne sont pas là pour juger ni refaire un passé, ils sont posés parce que la vie était comme ça. Le fait que l'on ressente aussi la distance mise entre l'enfant et la femme adulte permet de s'approprier un peu plus Ode, cette mère qui peut tout et son contraire.
Cette relation est singulière car rien n'est acquis ni formaté...la vie va et vient. La maman devient l'enfant et inversement. Les folles nuits parisiennes succèdent aux folles nuits tourmentées par le manque. La fusion de certains jours laisse place à l'indifférence sans formalisme, sans que cela porte préjudice à ces sentiments profondément ancrés en elle.
J'ai retenu ce passage comme un passage marquant et qui justifie ce besoin d'écrire : « Aujourd'hui, tout de suite, j'en ai besoin. J'ai besoin de savoir que je viens de là et que ce chaos, ces imprévus, ces éclats sont toujours possibles. J'ai besoin de la faire vivre. Sans cela, je ne peux pas survivre ni continuer".
J'ai été véritablement touchée, émue par cet ouvrage...il est aussi un signe que l'écriture c'est la vie !
"J'ai aimé ma mère, follement. Je l'ai cajolée, protégée. Je lui chantais des comptines de couleur, bleue, ou rose selon l'humeur, pour la rassurer. Je l'épaulais lors de ses chagrins d'amour, j'assistais, déboussolée, à ses crises de manque. J'étais parfois la mère de ma mère. Pourtant, je l'admirais plus que quiconque, je ne l'aurais à aucun moment échangé contre une autre. Maman, elle n'avait pas peur de se bagarrer avec ses pieds et ses mains, ni de claquer la porte aux nez de ses amants. Maman, elle partait en pleine nuit faire la fête, elle m'emmenait dans des dîners de grands en plein Saint-Germain des Prés, à la Coupole ou au Flore, alors que nous vivions dans de petits appartements faits de bric et de broc.
Je n'ai pas aimé ce livre où j'ai trouvé que cela était décousu...
http://lechatquilit.e-monsite.com/pages/mes-lectures-2017/mon-ciel-et-ma-terre.html
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2017/05/mon-ciel-et-ma-terre-daure-atika.html
L'actrice Aura Atika raconte ici son enfance auprès de sa mère Ode. Sa mère est une femme junkie très border-line, Aure vit seule avec elle car elle est née de père inconnu. Elle est souvent livrée à elle-même car sa mère très bohème fait beaucoup la fête, Ode est une femme immature que sa fille doit souvent épauler ou consoler de ses chagrins d'amour.
Aure Atika nous décrit un quotidien malsain où elle est souvent seule, une enfance difficile auprès d'une mère imprévisible.
Malgré tous les défauts d'Ode, Aure Atika éprouve un amour inconditionnel pour sa mère avec qui elle a développé une relation fusionnelle. Cela transpire à travers ses lignes.
J'ai été déçue par ce livre que j'ai lu car il fait partie de la sélection des 68 premières fois. J'ai trouvé l'écriture assez plate pour ne pas dire mièvre. C'est un témoignage intime qui semble sincère sur une relation mère-fille particulière. Cependant Aure Atika n'a pas réussi à m'émouvoir, son récit manque de consistance pour moi. C'est un livre qui ne va certainement pas me laisser beaucoup de traces.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !