Le livre Méditerranée, d'une terre l'autre d'Adrienne Arth est un carnet de route. Celui des tournées du spectacle « Méditerranées » qu'elle a créé, joué et chanté entre 2000 et 2005 sous son nom de scène : Frédérique Wolf-Michaux.
Quelque chose du spectacle demeure dans ces photos, la trace des chants et des textes, une Méditerranée de la mémoire, de la tragédie et de la « Langue ».
Ce sont des vues, des vues de villes méditerranéennes, de Marseille à Beyrouth. Des villes de port, où la mer entre. Mais aussi des ciels tourmentés, des antennes, du linge, des couloirs noirs où l'on s'enfonce, quelques humains saisis dans une marche solitaire ou une intimité.
De la lumière.
C'est une histoire de blocs et de lignes contre le ciel. Un envahissement de signes, d'une présence humaine tenace, mais invisible. Un travail qui a affaire au pictural où passe le souvenir de Nicolas de Staël.
Et puis toujours, il y a la mer, posée comme un tissu qui s'enroule et se déroule. Une mer sensuelle, tactile, dans laquelle le regard s'enfonce.
En écho aux photos, les textes d'Abdellatif Laabi, Habib Tengour, Bluma Finkelstein, Claude Ber, Seyhmus Dagtekin.18 poètes qui donnent « voix » à ce monde presque immobile.
Méditerranée, d'une terre l'autre peint une réalité mélancolique, silencieuse et pourtant bruyante. Une Méditerranée qu'on reconnaît et qu'on découvre. Car ce ne sont pas des paysages, mais plutôt une vision du réel à la fois abstraite et tendre qu'on reçoit au fil des pages. Des images, certes, mais qui longtemps flottent dans l'esprit et le regard sans usure.
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