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" Cherchons étudiant(e) pour donner des cours de soutien scolaire à quatre enfants (de huit à seize ans) tous les jours. " Dans les années 1990, afin de financer ses études, la jeune Margot Vanderstraeten répond à une petite annonce. En se rendant à l'entretien d'embauche, elle ignore qu'elle s'apprête à entrer dans un monde à des années-lumière du sien : celui d'une famille juive orthodoxe de la ville d'Anvers. Dans Mazel tov !, elle revient sur cette expérience et offre aux lecteurs une immersion unique dans cette communauté. Elle qui vivait à l'époque avec un Iranien, réfugié politique, s'est peu à peu vu accepter dans un environnement très religieux, respectueux de traditions séculaires.
Mazel tov !, c'est le récit du choc des cultures, le portrait d'une famille qui peine à concilier coutumes et modernité, mais a pourtant su nouer avec l'auteure des rapports privilégiés. Dans un contexte politique alors particulièrement tendu, marqué par la guerre du Golfe et les intifadas, Margot Vanderstraeten nous parle de respect, de curiosité, d'humour, et interroge avec brio le thème, plus brûlant que jamais, du vivre-ensemble.
Un grand merci à Net Galley et les Presses de la Cité pour m’avoir permis de lire ce témoignage.
Ce roman se déroule en Belgique flamande et se présente sous la forme du témoignage d’une jeune fille, étudiante, à la recherche d’un petit boulot compatible avec ses cours à l’université. Elle trouve une annonce émanant d’une famille qui cherche une personne pour donner des cours de soutien à ses quatre enfants. Commence alors pour cette jeune fille une immersion au sein d’une famille juive orthodoxe et la découverte de cette religion et de toutes ses règles.
Ce témoignage s’appuie sur une expérience de plusieurs décennies. Au fil du temps, de réelles amitiés se sont nouées entre cette femme et cette famille à qui elle apportera bien plus que du soutien scolaire.
Ce livre témoigne de la diversité des règles que doivent respecter au quotidien les juifs orthodoxes, tant au niveau alimentaire que relationnel ou vestimentaire. On comprend aisément qu’avec toutes ces restrictions, le peuple juif soit souvent négativement jugé et mal perçu.
Ce roman met en exergue deux points de vue qui s’affrontent. D’un côté, on peut penser que les juifs vivent reclus, entre eux. Cela s’explique en partie par leur histoire et les persécutions successives dont ils ont été victimes. Ils se replient sur eux-mêmes par choix et ne laissent pas les non-juifs pénétrer dans leur univers. Les enfants juifs fréquentent des écoles juives. Ils ne font leurs courses que dans des magasins casher. Ils respectent des règles strictes en matière de préparation des repas. La jeune fille qui témoigne a côtoyée cette famille quotidiennement pendant des années mais fait l’amer constat qu’elle n’a jamais réellement réussi à se faire accepter. Elle se sent toujours comme une étrangère malgré les années.
D’un autre côté, on peut penser qu’étant jugé sur leurs rites et leurs traditions complexes et nombreuses, ils ne sont pas acceptés au sein de la population à dominance catholique dans les pays d’Europe ce qui les pousse à vivre en autarcie. De nombreux préjugés circulent autour de ce peuple qui en souffre au quotidien. Le roman relate des faits réels d’actes antisémites qui ont eu lieu envers des garçons adolescents empruntant les transports en commun. Ils expliquent que régulièrement, eux ou leurs parents sont amenés à rapidement dissimuler leur identité juive dans certaines situations afin d’éviter des insultes ou pour ne pas envenimer les choses.
Adultes, deux des enfants de cette famille ont décidé de s’installer à New-York où ils peuvent vivre pleinement leur religion sans craindre de jugement. Cela vient peut-être du fait qu’il existe dans cette ville une plus grande ouverture d’esprit. En effet, plusieurs restaurants proposent des menus adaptés et de nombreux magasins, même ambulants, ont intégré les rites alimentaires propres à cette religion.
Arriverons-nous, un jour, à vivre en parfaite harmonie sans juger et être juger sur notre origine, notre nationalité, notre religion ou notre couleur de peau ? Chaque être humain est singulier et ne se limite pas à ces traits. Chacun existe indépendamment de la communauté à laquelle il appartient.
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