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Collioure, été 1905 : un petit port catalan, des rues étroites aux maisons serrées, aux toits de tuiles rouges, une vie locale haute en couleurs, rythmée par la cadence régulière des barques de pêche et le balancement des voiles sur la mer. Et autour, la nature, le vert des vignes qui tapisse les flancs des coteaux, les pins, les oliviers et les genêts. Et dans ce décor, deux artistes, venus de Paris, l'un a 36 ans, l'autre 25. Pour y peindre « à son aise », Matisse a loué sur le quai une chambre avec vue sur la mer, André Derain l'a rejoint. Sous cette « lumière blonde qui supprime les ombres », ils vont oser peindre sans la contrainte de la couleur réelle, de la perspective ou du dessin, pour mieux faire chanter les paysages de Collioure... Exaltant les couleurs pures, ils élaborent une nouvelle façon de peindre qui, bientôt, prendra le nom de « fauvisme ». Véritable « épreuve du feu » pour les deux peintres, l'été 1905 marque ainsi le début de l'art du XXe siècle.
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