"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans cet essai d'autobiographie circonspecte, Georges Picard tâche de dégager les traits marquants d'une personnalité confrontée dès sa naissance à l'agressivité d'un monde peu disposé à l'accueillir. " Le sentiment m'habita très tôt de ne pas vivre tout à fait dans le même monde que la majorité des personnes qui m'entouraient, en maison d'enfants, au lycée, plus tard dans la société. Nous n'avions ni les mêmes antennes, ni les mêmes récepteurs émotifs et intellectuels. Le quiproquo était permanent. Pour y échapper, je sondais chez autrui la capacité de s'émouvoir pour ce qui me touchait le plus, et que je peux résumer par une généralité : un certain goût de l'aventure intérieure, ce qui supposait le mépris ou l'indifférence vis-à-vis de ce que l'on prétend le plus réel, l'utilité, l'efficacité, la matérialité de l'action quotidienne ramenée à son niveau le plus prosaïque. " Élevé dans une pension d'accueil pour les enfants juifs de l'après-guerre, l'adolescent devra à la lecture et à la musique les moments de grâce d'une jeunesse sauvée par un idéalisme revendiqué et provocateur, dans un milieu où la survie sociale était la principale urgence. Ce livre de confidences et de réflexion, écrit dans des registres contrastés - cocasse, ironique, mélancolique ou grave -, tente le portrait psychologique d'un garçon par le double versant de vérités intimes (dessinant la cartographie d'un monde intérieur) et d'engagements collectifs (guerre d'Algérie, Mai 68). Mais il est aussi une méditation sur l'improbabilité de cerner de façon rigoureusement cohérente toute identité individuelle. " Hors tout mysticisme, je tiens à l'idée que la vie de chacun est une énigme et, bien sûr, d'abord pour lui-même (...). Ce que peut espérer de mieux celui qui s'autobiographie, c'est de moins bien se comprendre après qu'avant, en étant plus près du noyau brumeux de son être."
Du même auteur chez José Corti : Histoire de l'illusion, 1993 ; De la connerie, 1994 ; Du malheur de trop penser à soi, 1995 ; Le Génie à l'usage de ceux qui n'en ont pas, 1996 ; Tout m'énerve, 1997 ; Pour les yeux de Julie, 1998 ; Petit traité à l'usage de ceux qui veulent toujours avoir raison, 2000 ; Le Vagabond approximatif, 2001 ; Crème de crimes, 2002. ; Tous fous, 2003 ; Le Bar de l'insomnie, 2004 ; Du bon usage de l'ivresse, 2005 ; Tout le monde devrait écrire, 2006.
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