"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Soixante-dix ans après l'appel du 18 juin, quarante ans après la mort du
général de Gaulle, on pourrait penser que tout a été dit, écrit, publié sur
l'étonnante aventure du gaullisme. Et pourtant, des questions restent sans
réponse, certains témoins ont disparu avec leurs secrets. Tel est le cas
d'André Diethelm, qui pendant treize ans fut un des hommes de confiance du
général. Son nom n'est connu que des spécialistes de l'histoire de la France
libre. Avant de devenir le confident du général, André Diethelm, normalien,
héros de la Guerre de 14-18, inspecteur des Finances, a notamment été envoyé en
Indochine française. Directeur financier des usines Renault, il a ensuite géré
une compagnie d'assurances avant d'être happé par la politique : directeur de
cabinet de Georges Mandel, il assiste en direct à l'effondrement de la IIIe
République. À Bordeaux, où le gouvernement s'est replié, il croise un général
encore inconnu, Charles de Gaulle. Indigné par la collaboration, André Diethelm
le rejoint à Londres. Aussitôt chargé de l'Intérieur dans le premier Comité de
libération nationale, il ne quittera plus le général. Témoin des moments de
découragement, il fut le confident et le compagnon des moments difficiles
(pendant la guerre mais aussi après la « retraite » en 1946). Parmi les
premiers animateurs du RPF, il siège au Conseil de la République et à
l'Assemblée, où il préside le groupe gaulliste, tout en travaillant sans
relâche au retour du général. Mais, décédé prématurément en 1954, André
Diethelm n'y assista pas. De Gaulle quitte exceptionnellement sa retraite de
Colombey-les-Deux-Églises pour lui rendre un dernier hommage : « Je ne crois
pas qu'il existe de compagnon plus fidèle, ni de commis d'une conscience plus
haute », écrira-t-il dans ses Mémoires. Homme de l'ombre, discret jusqu'à
l'effacement, André Diethelm n'a laissé ni mémoires, ni archives. Sa vie
apporte toutefois un éclairage passionnant sur la Première Guerre mondiale,
l'entre-deux-guerres, la colonisation, la défaite de juin 1940, l'arrivée au
pouvoir de Pétain, les débuts de la collaboration, l'étonnante aventure de la
France libre et la IVe République. Gilles Lambert, journaliste au Figaro
pendant trente ans, grand reporter, est l'auteur de nombreuses biographies,
dont Le témoin imprévu.
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