"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Walter Neumann, le héros de Shanghaï-la-juive, a disparu. Lisa, sa fille, mène l'enquête. Une aventure qui, sur les traces d'un ancien bourreau nazi, la conduira à mettre à jour les zones d'ombre d'un passé tumultueux et la confrontera au problème des fonds juifs en déshérence.
Hong Kong. Le 1er juillet 1997, jour de la rétrocession de l'ancienne colonie britannique à la Chine, la fête bat son plein. Mais pour Lisa Neumann, impossible de participer aux réjouissances. Depuis vingt-quatre heures, son père, Walter Neumann, patron d'un empire de presse au passé tumultueux, a disparu.
Alors que l'enquête du commissaire Chu piétine, Lisa s'obstine à croire Walter vivant. Armée des carnets intimes de son père, elle décide de partir à sa recherche. Et elle se jure de ne plus quitter l'imposant collier qu'il lui a offert, inspiré d'un célèbre tableau de Klimt, tant qu'elle ne l'aura pas retrouvé.
Sa quête la mène à Zurich, en Suisse, sur les traces d'Arnold Schuler, un ancien bourreau nazi. Là, elle sollicite l'aide d'un avocat réputé, maître Stefan Meier, un amour de jeunesse... et affronte le sulfureux problème des fonds juifs en déshérence.
Après Shanghaï-la-juive, Michèle Kahn nous dévoile un nouvel épisode de l'étonnant destin de la famille Neumann. Un roman haletant qui rend à chacun sa part d'ombre et de lumière.
En ce 1er juillet 1997 à Hong Kong, la fête bat son plein. Mais l’homme d’affaires Walter Neumann a disparu depuis déjà plus de vingt-quatre heures. Sa fille Lisa est inquiète, tout comme le reste de la famille. Ce n’est pas dans les habitudes de son père, et surtout, on ne disparaît pas un jour comme celui-ci, alors qu’il faut être présent pour vivre cet événement historique qu’est la rétrocession de l’ancienne colonie britannique à la Chine.
L’enquête n’avance pas, la police ne comprend pas ce qu’il a bien pu se passer sur cette crique de Macao où se baignait Walter, et où il a disparu. Seul indice Martin, son secrétaire, a avoué avoir servi d’indic pour renseigner sur la présence de Walter, mais à qui et pourquoi, cela reste un mystère.
Lisa décide de fouiller dans les carnets de son père, ceux-là même qu’elle n’aurait le droit de lire que s’il était décédé, pour tenter d’y trouver réponse à ses interrogations, où est-il et pourquoi a-t-il disparu. Pour tenter de comprendre, elle doit se rendre en Suisse, à Zurich, et rechercher des traces d’un nazi qui aurait pu être en relation avec son père ou avec ses éventuels ravisseurs.
À partir de là, les événements vont s’enchaîner. Lisa va également retrouver Stefan Meier, un de ses anciens amoureux bien décidé à l’aider dans sa quête de vérité. Mais elle ne semble pas déterminée à vivre une histoire d’amour en Suisse en surtout loin de sa famille, de son confort, et de Hong Kong.
J’ai apprécié ce roman qui nous entraîne dans le secret des banques suisses au plus noir de leur histoire récente, celle de l’argent des nazis ou celui dérobé en toute illégalité et dans le plus grand silence aux juifs déportés pendant la seconde guerre mondiale.
Le sujet de la spoliation des biens juifs est prégnant et primordial dans ce roman. Le système bancaire suisse, son soit disant indispensable et inaliénable secret bancaire qui arrange bien tous ceux qui ont profité de cette période d’instabilité économique pour s’enrichir. Mais surtout l’absence de transparence pour laquelle pendant des années les banquiers persistent et signent, y sont bien expliqués. Le sujet des biens juifs en déshérence est ici bien abordé et permet d’en comprendre toute la complexité.
Comme j’aurais aimé qu’il existe ce magnifique collier que porte Lisa, copie de celui qui a été volé pendant la guerre à ses aïeux. Somptueux collier inspiré par un tableau de Klimt. Mais il est ici avant tout emblématique des si nombreuses œuvres d’art spoliées aux familles juives et perdues à jamais. Ce qui n’est sans doute pas le cas pour tous encore aujourd’hui, comme le décrit bien l’autrice, certains biens n’ont pas été perdus pour tout le monde hélas.
https://domiclire.wordpress.com/2023/11/17/lisa-neumann-michele-kahn/
Alors que les fêtes pour la rétrocession de Hong-Kong à la Chine battent leur plein en ce mois de juillet 1997, la famille Neumann doit faire face à la disparition de son chef, Walter. Tandis que l’enquête de la police locale piétine, Lisa, la fille de ce grand patron d’un important groupe de presse, décide de partir à la recherche de Walter. Armée des carnets intimes de son père, la voici partie pour un voyage qui la mènera jusqu’en Suisse sur les traces d’un ancien bourreau nazi et qui lui fera découvrir le passé, pas si neutre que cela, des banquiers helvétiques !
Ce roman suit celui intitulé Shangaï-la-juive mais pas la peine de l’avoir lu pour s’y retrouver parmi les personnages. Dynamique et entêtée, Lisa n’aura de cesse de trouver une explication à la disparition de son père et de le retrouver. Déterrant au passage quelques secrets bien enfouis qui pourraient mettre sa propre sécurité en péril.
L’angle historique est ici très intéressant. Michèle Kahn met l’accent sur un aspect de la Suisse assez peu traitée et qui démontre que le pays n’a finalement pas été si désengagé du conflit de la seconde guerre mondiale. En 1997 la Suisse est en effet secouée par un scandale qui éclabousse les banques, accusées d’avoir accueilli “l’or des nazis” et d’avoir dérobé leurs biens à de nombreuses familles juives.
C’est cette thématique que Michèle Kahn prend pour toile de fond en amenant son héroïne à découvrir petit à petit ces sombres intrigues dont sa famille semble bien avoir été victime. C’est à ce titre très instructif. Avec un bémol toutefois, les descriptions des paysages et des traditions suisses donnent souvent l’impression de lire un guide touristique. Quant à l’histoire d’amour entre Lisa et Stefan, elle est bien fleur bleue ! Et cela ôte, malheureusement, de la tension dramatique à un sujet qui se suffisait à lui-même pour faire une excellente intrigue.
C’est grâce au roman de Michèle Kahn "La fiancée du danger" que j’avais appris l’existence de Marie Marvingt, femme fabuleuse, aux multiples talents. Dans son dernier roman "Lisa Neumann" l’auteure parle d’un tout autre sujet, aussi époustouflant, sur les fonds juifs en déshérence…admirable.
Cet ouvrage tient à la fois de l’enquête policière, de la saga familiale, de l’histoire d’amour et, parce qu’il me semble que c’est là le fondement, de l’Histoire. J’ajouterai même un petit côté guide touristique. L’enquête policière débute le 1er juillet 1997, à Hong Kong où les festivités battent leur plein à l’occasion de la rétrocession de cette ancienne colonie britannique à la Chine. Hélas, Lisa Neumann n’a pas la tête à la fête. Son père a disparu depuis 24h. Lisa, après avoir pris connaissance de carnets personnels de ce dernier, décide de s’en mêler d’autant plus que le commissaire Chu semble peiner… Refusant de le croire mort, elle part à sa recherche. C’est ainsi qu’elle se retrouve en Suisse, à Zurich, sur les traces d’un ancien bourreau nazi. L’auteur nous conte par le menu son déplacement en Suisse, ses retrouvailles avec un amour de jeunesse, avocat, qui va l’aider dans ses recherches, et les démarches qui vont lui permettre de découvrir la vérité. Ce livre m’a éblouie par la documentation fouillée, la qualité des personnages, l’étude approfondie des méfaits liés à la seconde guerre mondiale.
C’est un roman riche en informations historiques, qui met le doigt sur une face noire de la Suisse que j’ignorais totalement. Mené presque comme un thriller, il est haletant, percutant, poignant aussi. Outre Lisa et Stephan, les héros, tout un petit monde de personnage secondaires se révèlent particulièrement émouvants. C’est ainsi que Rachel Kahn tisse une toile entre eux dans une construction particulièrement réussie. Elle sait nous raconter magnifiquement les lieux, nous promène de ville en ville et allège ainsi le poids qui se fait lourd de toutes ces horreurs du passé.
Et, comme il est des petits détails qui comptent beaucoup pour moi, je dirai la beauté de la couverture, détail de « Judith » une œuvre de Klimt, dont vous comprendrez le choix en lisant l’ouvrage.
Roman très réussi de mon point de vue, dense et parfaitement maîtrisé, "Lisa Neumann", outre le plaisir de lecture, m’a apporté un nouvel éclairage sur les horreurs de la guerre.
https://memo-emoi.fr
Magnétique, éclairant après « Shanghaï-la-juive », « Lisa Neumann » poursuit la découverte d’une famille, en l’occurrence celle des « Neumann » qui vivent dans l’ancienne colonie britannique à Hong Kong.
Entre la saga et les faits historiques avérés, ce récit est aussi un lever du voile sur l’idiosyncrasie de Hong Kong en 1997. Dans ce temps de la rétrocession de l’ancienne colonie britannique à la Chine.
Le jour même le père de l’héroïne disparaît brutalement. Lisa, sa fille doute. Elle ne croit pas un seul instant au suicide de son père ni à une disparition volontaire. Où est-il ? Que se passe-t-il ? Lisa est perspicace et intuitive. Elle va creuser, chercher, fouiller dans les papiers de son père, juif et personnage sensible car riche et parfois une cible potentielle et controversée. Lisa est blessée dans sa chair, fébrile et inquiète. Tenace, de fil en aiguille elle va partir à Zurich en Suisse car elle se doute d’une sombre affaire d’argent enfoui dans les coffres en Suisse. Un nom heurte son esprit celui d’Arnold Schuler un ancien nazi. Un nom trouvé dans le carnet de son père.
Le roman change de cap. Nous sommes dans une réalité, celle de la spoliation des biens juifs. La transparence n’est pas de mise et pour la Suisse c’est un sujet encore tabou. Stefan, avocat et ancien amour de jeunesse va se charger de l’enquête. Lisa est en quête et de son père et de la vérité. Dans ce livre trépidant, un symbole, celui de Klimt. Lisa porte un collier que son père lui a offert, un identique à celui d’un des tableaux de Klimt. Le filigrane de ce beau récit qui apporte le témoignage d’un passé qui n’en finit pas. Une relation entre Lisa et Stefan prend force et vigueur. Néanmoins, Lisa est assez superficielle et égoïste. Autant son côté familial est tenace et l’angoisse. Autant pour Stefan elle est comme une enfant gâtée, exigeante et capricieuse.
Ce roman est le kaléidoscope d’une destinée, celle de la famille Neumann. On ressent beaucoup d’empathie pour cette fratrie blessée dans sa chair et en proie aux tourments infinis. L’écriture alliée de Michèle Kahn renforce le récit et lui donne une âme. On pourrait donner à cette histoire plusieurs facettes, celle de l’amour, de l’évasion, de l’Histoire, la nôtre et celle du monde, dans une envolée exotique de couleurs et d’habitus. « Lisa Neumann » est magistral, nécessaire et frénétique. Publié par les majeures éditions Le Passage.
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