"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La petite île de Sercq, isolée et préservée du monde, se situe un peu au large de Guernesey, dans l'archipel anglo-normand. Les voitures y sont interdites et aucune lumière n'y est autorisée la nuit, faisant de Sercq un des seuls endroits sur terre labellés « îles de ciel noir ». Ce bout de terre absolument époustouflant a tout d'un havre de paix et de sérénité, mais en son coeur se cachent de sombres secrets.
Quand des os humains sont découverts sur Derrible Bay, à Sercq, et qu'un vieil homme est retrouvé violemment assassiné, le commissaire Michael Gilbert est appelé de Guernesey pour se charger de l'affaire. De son côté, la journaliste Jennifer Dorey enquête sur la mort de son père, qui s'est mystérieusement noyé non loin de l'île. Entre superstitions, histoires de fantômes et de diable, Michael et Jenny vont devoir percer le mystère de « l'île au ciel noir ».
N’ayant pas lu La Griffe du Diable au préalable, je partais sans attente excessive, ni déception antérieure, que ce soit sur la plume de Lara Dearman, ou le duo Jenny/Michael.
Et dès les premières pages, j’ai été happée par l’histoire.
Ce second opus ne nécessite pas impérativement la lecture du premier, même si cela permet sans doute d’être plus au fait des antécédents de chacun des protagonistes.
Mais comme l’auteure prend la peine de revenir rapidement sur les grandes lignes de son premier roman, je ne me suis, à aucun moment, sentie perdue face à certaines révélations ou évolutions des personnages dans L’Île au Ciel Noir.
Dans ce thriller, l’action est clairement au rendez-vous.
On ne s’ennuie pas une seconde, alternant d’un point de vue à l’autre, et d’une époque à l’autre.
Pour autant, même s’il y a de l’action, l’auteure met en place toute une atmosphère, particulière, presque palpable, et aussi délétère que captivante.
On sent très rapidement que la clé de tout se trouve dans des secrets enfouis, certains depuis plusieurs dizaines d’années et d’autres plus récents, et que chaque personnage, chaque lieu et chaque époque détient un des éléments de réponses.
Et si on a au départ l’impression de suivre plusieurs enquêtes distinctes, on comprend rapidement que tout est lié, de près ou de loin.
Mais par qui, par quoi et comment, ça on est bien incapable de le saisir, Lara Dearman ayant pris grand soin de semer des petits cailloux qui, même s’ils sont nombreux, ne nous donnent pas de vue d’ensemble avant la toute fin de son livre.
J’ai trouvé la construction du roman particulièrement fine et bien faite.
Les personnages sont également très intéressants, et les sentiments d’attachement ou d’agacement envers eux ne font que renforcer notre envie d’avancer toujours plus vite et plus loin dans cette lecture.
L’île de Sercq est elle-même un personnage à part entière dans ce polar. Ensoleillée et chaleureuse en journée, elle se révèle sombre et inquiétante dès que les lumières la quittent.
Là encore, la qualité d’écriture de l’auteure est remarquable par sa capacité à nous faire ressentir cette dualité.
Un thriller captivant et addictif, à découvrir sans hésitation.
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