"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En 1912, Violette Pinkerton est nommée institutrice dans un village de l'Entre-deux-Mers girondin. Elle a vingt ans. C'est son premier poste.
Violette le sait. La loi séparant l'Eglise de l'Etat est récente et sa venue n'est pas souhaitée par tous. Seule la volonté du maire du village l'a rendue possible.
L'éducation des filles est sommaire, à plus forte raison dans les campagnes.
D'emblée, elle se heurte à l'abbé Brissac. Il déteste ce qu'elle représente.
L'institutrice le dépossède de ses prérogatives.
Violette va se battre pour son droit. A qui peut-elle se fier ? A Louise la brodeuse ? A Jeanne sa logeuse ? A la comtesse Lucille de Pontiac qui semble être de soutien ?
A travers L'héritage de Violette Pinkerton, c'est le combat des institutrices que le lecteur découvre. Cela semble si loin...C'est pourtant si récent.
En ce début du 20ème siècle une jeune institutrice pour filles se trouve parachutée dans un petit village , une première … le monde change et l’église entre autres n’accepte pas ce bouleversement et la perte de son pouvoir dans l’éducation, un petit côté cloche merle fort sympathique dans ce joli récit facile à lire sans temps mort que beaucoup d’adolescents devraient lire pour comprendre que l’accès au savoir n’a pas été une évidence , merci à ces instituteurs qui se sont battus pour leurs élèves. Un bel hommage que nous propose Sandrine Biyi
Ce livre avec une si belle couverture est un vrai coup de cœur.
Ce récit se passe en 1912 et cela semble si loin. L'auteure nous raconte le début de l'école pour tous et surtout pour les filles. Nous sommes en Gironde et les communes mettent en place les premiers écoles laïques, publiques. Avec la récente application de la loi de séparation de l'église et de l'Etat, les communes doivent prévoir de scolariser les enfants, garçons et filles. Mais dans la pratique ce n'est pas aussi simple.
Violette Violette Pinkerton est nommée institutrice dans un village de l'Entre-deux-Mers girondin. Elle a vingt ans. C'est son premier poste. Il va falloir qu'elle trouve sa place, que ce soit à l'école avec sa classe de filles, et son collègue qui lui est chargé de celle des garçons, mais pas tous les garçons du village. Il y a en particulier un garçon de ferme qui lui ne peux pas aller à l'école. Sa place chez ses logeurs, dans une ferme, avec un homme un peu bourru et taiseux, qui se demande bien à quoi cela sert d'éduquer les filles, sa femme qui aimerait tant que sa propre fille apprenne et devienne mieux qu'elle. Cette jeune fille d'ailleurs qui est prise d'amitié pour le garçon de ferme et qui est une apprentie institutrice pour lui. Sa place dans le village et surtout avec Monsieur l'Abbé qui voit d'un très mauvais œil cette jeune fille, qui va éduquer les filles. Mais aussi avec les femmes du village, une jeune femme célibataire (!!!), mais elle va intégrer le groupe des femmes et de l'église.
J'ai beaucoup apprécié cette histoire, avec des personnages succulents et j'ai appris beaucoup de choses sur ces premières institutrices, qui ont dû littéralement se battre pour défendre leur profession et permettre aux filles d’accéder au savoir et aux diplômes. J'ai apprécié aussi la description de la vie dans ce village, proche de chez moi.
Nous ne savons pas la chance que nous avons d'avoir une école publique, laïque, qui accueille tous les enfants, filles et garçons.
J'ai moins aimé les épisodes actuels et la passation de relais entre la vielle Violette et une jeune apprentie institutrice.
Mais je vous conseille la lecture de ce texte qui nous apprend de façon romanesque, simple les combats menés pour une éducation pour tous.
Des dates clés jalonnent ce texte, que ce soit la loi Camille Sée. Le 21 décembre 1880, le député Camille Sée, ami de Jules Ferry, fait passer une loi qui ouvre aux filles l'accès à un enseignement secondaire public. Jusque-là, les jeunes Françaises qui désiraient prolonger leurs études n'avaient d'autre solution que les établissements confessionnels.
La loi du 26 juillet 1881 crée l'Ecole Normale Supérieure de Sèvres. Elle sera la matrice du corps des professeures du secondaire public féminin. Il s'agit de « donner un sexe » à l'enseignement secondaire des jeunes filles.
Il faut attendre tout de même 1924 pour que les filles et les garçons aient le même programme et donc les mêmes épreuves. "Le décret du 25 mars 1924 établit en effet pour l'enseignement secondaire féminin des programmes identiques à ceux des lycées de garçons et offre aux jeunes .
Des combats avec des "grands noms", Jules Ferry, par exemple, mais ce texte lui nous parle aussi de combattants et combattantes du quotidien, qui tentaient et réussissaient avec beaucoup d’opiniâtreté à faire évoluer les mentalités pour une éducation pour tous.
Il est peut être dommage d'ailleurs de ne pas mettre en avance ces combats et ces combattant(e)s, car ce n'est pas si vieux et dans certains pays ce sont encore malheureusement des combats toujours actuels.
#LHéritagedeViolettePinkerton #NetGalleyFrance
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