"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Bouleversante épopée à deux voix qui retrace, à travers le moment le plus douloureux de l'histoire contemporaine, les itinéraires de deux soeurs de coeur, élevées comme des jumelles : Magda Von Ehrenberg, aristocrate allemande, et Esther Shprinzel, juive adoptée.
De la Nuit de Cristal en 1938 à la bataille de Berlin en mai 1945, en passant par Paris et Londres, ce sont sept années de larmes et d'espoir durant lesquelles la guerre révèle la personnalité des deux jeunes femmes.
Magda s'engage en toute sincérité pour la cause nazie ; Esther, elle, prenant conscience de sa judéité, décide, révoltée de combattre aux côtés des résistants.
A l'heure des choix ne restera que l'amour sororal, véritable et malmené de Magda et Esther.
Je remarque souvent dans mes lectures un bon début, une bonne fin et ce que j'appelle "un ventre mou" au milieu du livre (si si, je vous assure ! Vous ne me croyez pas ? Relisez tous mes billets et vous constaterez par vous mêmes.) Une fois n'est pas coutume, là, c'est l'inverse : le début, la mise en place des personnages, des liens qui les unissent, des lieux, du contexte, est long et la fin est un peu mièvre et attendue, "facile" que l'on sent venir depuis un moment, peut-être même depuis le début. Et puis, ce fameux milieu, ce "ventre" n'est point mou du tout. Musclé, même. Documenté, construit comme les journaux de guerre de Magda et d'Esther qui se répondent de chapitre en chapitre. L'aveuglement de Magda répond à l'engagement humain et humanitaire d'Esther, et vice-versa. Parfois, le comte Ludwig von Ehrenberg s'immisce dans la conversation, donnant des nouvelles du front, de l'avancée de la guerre et l'opinion d'un Allemand à la fois satisfait que l'Allemagne se redresse après l'humiliation du traité de Versailles, et dégoûté qu'elle le fasse de cette façon, avec Hitler. Absolument pas nazi, c'est un homme qui souffre pour lui, pour ses enfants et pour son pays.
Ce que j'aime bien dans ce roman, c'est que l'on suit la guerre presque au jour le jour, par les yeux des deux filles, et de leur père comme si l'on n'en connaissait pas l'issue. Ils se questionnent sur les conséquences probables du conflit, sur la bonne santé de l'Allemagne, par exemple, Ludwig, en 1938
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