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La musique témoigne d'une sensualité fondatrice, où la peau émue a ouvert la construction du corps et de la psyché. Cette sensualité, ici suivie à partir du mythe de Pan, prend pour nom Eros. Or celui-ci a plusieurs visages. Déjà, dans Le Banquet, Pausanias distingue l'Eros « céleste » de celui « vulgaire ». Le premier s'adresse à l'âme et aux Idées, en portant un désir alimenté par les formes culturelles propres aux arts libéraux. Le second signifie l'abandon charnel à la transe et à la jouissance. Si le conflit entre Apollon et Dionysos se retrouve alors, Eros révèle aussi un troisième visage, plus primordial que les deux autres et nécessaire à leur opposition. Ces trois visages définissent chacun une esthétique musicale, tout en interrogeant l'élaboration corporelle et symbolique du sujet. Que ce soit dans un cadre éducatif ou thérapeutique, ou dans le contexte de la société postmoderne qui n'a retenu que le seul visage dionysiaque, ces trois Eros se meuvent selon un équilibre tendu, où se donne le sens même de l'humanisation. Ce sens, la musique ne cesse de le chanter, dès que la voix maternelle vient envelopper le nourrisson.
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