"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans Tintin en Amérique (1932), le héros confirme sa vocation de redresseur de torts, en s'opposant au mafioso Al Capone, aux gangsters de Chicago et aux fripouilles de tout accabit. Déjà Hergé témoigne d'une vision généreuse du monde, stigmatisant par exemple l'attitude dominatrice des blancs envers les indiens peaux-rouges.
1932, Tintin est envoyé en Amérique, combattre les gangs de Chicago.
Comme pour son voyage au Congo, tintin se "ballade" et va rencontrer multitude d'aventure. Certains "accidents" sont encore bien grossier (la chute freinée par une branche, l'évasion de la voiture grâce à une scie sortie de nulle part...). Hergé n'évite pas, encore une fois, les clichés (suffit de voir cette usine à viande décrite de façon très raccourci).
Malgré quelques passages scénaristiques "étranges" (l'enlèvement de Milou qui permet de poursuivre l'aventure locale par exemple), ce tome se laisse lire avec plaisir.
Tintin en Amérique est, selon les formules américaines consacrées, la superstar de la collection, le bestseller des Tintin.
Il nous emmène à Chicago, celui des années 30, pour réussir un de ses plus grands exploits : capturer Al Capone et le livrer à la police.
Hélas, à Chicago, à cette époque, la police est corrompue et se retourne contre lui. On le jette dans le lac Michigan, un tueur à gages lui tire dessus depuis un gratte-ciel (comment ne pas penser à l’assassinat de JFK de nombreuses années plus tard à Dallas).
Il ne faut jamais oublier que Tintin est un reporter (aujourd’hui on dirait un journaliste de terrain) et c’est l’Amérique des années trente, tellement différente de la vieille Europe qui défile dans l’album.
La prohibition, le pétrole (la découverte d’une nappe de pétrole avec la ruée concomitante des businessmen et l’expulsion des Indiens), les chemins de fer, le bowling, les gratte-ciels, la publicité naissante (on aperçoit un monument Coca-Cola au milieu d’un cimetière de voitures) et la malbouffe (« la direction a baissé les prix auxquels on nous rachetait les chiens, les chats et les rats qui servaient à fabriquer le pâté de lièvre ») surgissent au fil des planches sans oublier l’industrie de l’enlèvement (on pense à celui du fils Lindbergh).
Tintin ne peut échapper à la découverte du Far West, aux Indiens emplumés (magnifique couverture) et dressés contre lui par le gangster qui a juré sa perte. Il endosse le costume de cow-boy et enfourche son premier cheval, une jument nommée Béatrice, qu’on lui dit très douce, et qui l’envoie valdinguer sans ménagement (« n’auriez-vous pas un cheval qui ait meilleur caractère ? »)
On poursuit notre périple américain (notons que le sol est uniformément vert et concluons-en que le périple évite les déserts ocres pour se cantonner à la Grande plaine) avec tout ce qu’il faut d’explosifs et d’attaques de train. Notons, toujours à décharge de l’auteur, aujourd’hui vilipendé par certains, qu’il ne passe pas à côté des injustices raciales de l’époque (la spoliation des Indiens évoquée plus haut) et les lynchages (« on a immédiatement pendu sept nègres mais le coupable s’est enfui »).
Au passage, Hergé se moque gentiment d’un des grands mythes de l’Amérique d’Hollywood : son détective privé (« hello, voilà votre chien »), à l’efficacité douteuse (« Misérable !... c’est donc vous qui m’aviez volé Mirza !... »), parodie un mauvais Sherlock Holmes aux déductions fantaisistes.
On aperçoit un notable qui ressemble comme deux gouttes de bourbon au futur Rastapopoulos et, déjà, Tintin triomphe comme un héros américain en défilant sous une pluie de confettis. L’heure du retour a sonné ; à bord du transatlantique qui les ramènent en Europe, Tintin et Milou contemplent une dernière fois Manhattan. Notre voyage est terminé, vivement le prochain. On me dit que nous irons en Orient, préparons-nous à de nouvelles aventures.
Tintin en Amérique est le troisième tome de la série créée par Hergé. Après avoir mis en déroute dans le précédent épisode un projet de trafic de diamants, le petit reporter est envoyé aux Etats-Unis, et plus précisément à Chicago, pour stopper les agissements frauduleux du plus célèbre gangster, Al Capone. Dés les premières cases, nous sommes face à des clichés encore une fois assez déroutants. La question est assez simple, comment un petit blanc à houppette, efféminé et accompagné d’un ridicule chien, pourrait prétendre renverser le roi de la pègre ? La réponse est encore plus simple, avec beaucoup de chance. Car Tintin ne doit son salut qu’à la chance, entre le bandit qui lui tire dessus, le gaz soporifique ou les haltères qui flottent, Tintin se retrouvent à chaque fois dans des situations dangereuses dont il s’en sort avec facilité grâce à un coup du destin bienheureux. Et parfois, Milou, son fidèle compagnon, le sauve in extremis, un peu comme l’inspecteur Gadget est secouru par sa nièce. Nous faisons face encore une fois au racisme envers les minorités que sont les Indiens d’Amérique et les noirs, mais le petit reporter est moins « virulent » que dans son précédent voyage au Congo, laissant les attaques verbales aux américains.
Quant au graphisme, Hergé améliore son dessin et certaines cases sont intéressantes. J’ai particulièrement apprécié quand il passe d’une fenêtre à l’autre. Hergé essayait de donner du rythme à ses bandes dessinées en essayant de trouver des alternatives au niveau de la mise en page de ses cases.
Tintin est peut-être un classique de la bande dessinée, mais son voyage en Amérique n’est pas le meilleur qu’il ait fait.
Je l'ai lu et relu, il a bercé ma jeunesse. De New York avec la mafia au Far west avec les indiens, cela n'arrête pas. A une époque, où il n'y avait pas trop de dessin animé ou de séries à la télé.
Les aventures de Tintin était un vrai régal pour les petits garcons.
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