"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Infirmière sur le front, Léopoldine se dévoue sans relâche auprès des soldats. Ses parents l'ont promise à Vincent, un bel homme avec une bonne situation, mais, femme libre et passionnée, elle préfère s'éprendre d'Henri de la Motte, le médecin-chef du camp. Son frère Clément, mobilisé en première ligne, déserte et Léopoldine, malgré ses états de service exemplaires, est accusée de complicité. Sous le chantage de l'état-major, elle accepte d'espionner le contingent russe pour le compte de l'armée française, sans savoir qu'elle va audevant de son destin amoureux.
Avis : FORMIDABLE
C’est avec un grand plaisir que j’ai ouvert le pli contenant le roman « Léopoldine » écrit par Corine Valade. Je l’avais gagné lors d’un concours organisé par Joëlle Marchal avec son groupe et cela faisait un petit moment que je voyais passer des chroniques. A mon tour de vous donner mon avis sur un roman qui sur fond historique parle d’une région, d’une guerre atroce et des passions amoureuses.
Léopoldine est une infirmière engagée au plus près des combats, en 1916. Elle est jolie, courageuse, presque téméraire quand elle vole au secours de ceux qu’elle aime. Elle a un frère Clément qui, comme tant d’autres, perdra un peu la tête face à la diablerie des hommes. Mais elle découvrira aussi que les Russes et plus particulièrement Illia et Vladimir ont rejoint les rangs français. Elle devra peut-être se faire violence pour remplir le rôle que l’on attend d’elle. Entre amour et loyauté, sur quel chemin s’engagera-t-elle ? Quels seront les amis et les ennemis, les lâches et les fidèles ? Elle parle le russe, avantage ou inconvénient ?
Grâce à un travail documentaire de qualité, l’auteure peut construire la réalité des manœuvres et des combats autour de Verdun tout en ayant le désir de nous montrer le cœur et les âmes des soldats. L’occasion nous est donnée de découvrir ce qui nous est rarement raconté, l’engagement des autres nations dans cette guerre des tranchées ; ici Canadiens et surtout Russes.
Corine Valade raconte l’amour et l’amitié avec simplicité et passion. Les tourments qui les emportent, les pertes qu’ils vivent ne les font pas sombrer car les relations sont puissantes, généreuses et parfois pleines d’humour.
J’ai vraiment apprécié les expressions québécoises qui nourrissent les conversations de Maude, la « convocation » d’Apollinaire dans le roman, l’explication de la faradisation (méthode barbare et inhumaine), les détails du travail dans les usines d’Aubusson et de Felletin, la pointe de féminisme revendiquée par les épouses ou les mères, et tant de choses encore. Les personnages principaux, soldats ou personnel médical, sont empreints de l’humanité qui manque aux gradés.
Vous l’aurez compris, si vous aimez les fictions historiques, celle-ci doit rejoindre l’étagère d’une de vos bibliothèques. L’écriture est sensible et généreuse, ample et néanmoins précise. Les phrases coulent et nous emmènent en plein cœur de la tourmente.
Je remercie Corine Valade pour l’envoi de ce Poche qui va circuler pour mieux attirer l’attention sur les autres romans.
En 1916, la jeune Creusoise Léopoldine Montagne est infirmière sur le front de Champagne. La guerre de tranchées fait rage. Dans son hôpital de campagne, elle rencontre deux frères, Vladimir et Illia, qui font partie d’une des deux brigades de soldats russes envoyés par le Tsar Nicolas II au titre d’une aide en hommes en échange d’une aide en matériel de guerre de la part de la France. Vladimir est atteint de tuberculose. Illia finit par être blessé et abandonné dans le no man’s land. N’écoutant que son amour naissant et que son courage, Léopoldine se déguise en soldat, se lance en avant des lignes et le sauve de justesse. Mais les évènements se précipitent. Quand le Tsar est destitué, les soldats russes mettent la crosse en l’air et demandent à être rapatriés. Ils sont éloignés du front pour éviter que la rébellion ne contamine les rangs français et enfermés dans le camp de La Courtine au fin fond de la Creuse. Pour protéger son frère Clément, mutin en fuite, Léopoldine qui parle parfaitement le russe, est obligée d’informer régulièrement l’Etat-major sur l’état d’esprit des Russes. Des Soviets de soldats se constituent, la situation empire, le drame est proche… L’amour de Léopoldine et d'Illia résistera-t-il dans la tourmente de cet épisode dramatique et méconnu de la Première Guerre Mondiale ?
Comme dans ses précédents livres, Corine Valade surfe aux limites du roman de terroir, du roman historique et du roman sentimental avec en ligne de fond quelques convictions bien établies comme le féminisme, la justice sociale et l’amour de la Liberté. Et quoi de plus tristement révélateur que cette monstrueuse affaire de La Courtine où l’on vit des Russes loyalistes, largement soutenus par des soldats français, tirer sur des Russes révoltés, autant dire les prémisses sur le sol de France de la guerre civile russe qui allait suivre la révolution d’octobre. Fort heureusement, ce volet historique assez sombre est tempéré par le côté sentimental de cette belle histoire. Les personnages de Léopoldine, femme de tête, en avance sur son temps, d'Illia, de Vladimir, de la pétulante infirmière canadienne et de bien d’autres sont attachants et tous pétris d’humanité. Le lecteur ne peut suivre qu’avec passion leurs aventures. L’intrigue qui aurait pu sombrer dans le mélo ou dans le roman noir s’achève sur un « happy end » rassurant. Quant à la partie « terroir », elle est nettement moins étoffée que dans les précédents romans de l’auteur. Plus de tapisserie d’Aubusson, de lissiers ou de brodeurs, mais juste un peu de joaillerie et d’horlogerie, l’accent étant plutôt mis sur la vie quotidienne sur le front et à l’arrière. À noter également, le gros travail de documentation (en dehors de Jean Anglade avec « Y a pas de Bon Dieu », le sujet a été très peu traité) ainsi que la qualité de la narration, fluide, vivante et très agréable à lire.
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