"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
" nous marchons, suivies par la foule, têtes rasées parmi les décombres de l'avenue janvier, de la rue saint-hélier dévastée, criblée de béances et d'immeubles en ruine, pendant des semaines c'étaient des gravats enchevêtrés de poutres, de meubles brisés, chambres, cuisines, salles à manger réduites en poussière, éclats de verre, j'imagine que c'était comme ça, tout est déblayé et vide maintenant, je trébuche sur des souvenirs que je n'ai pas, les bombardements ont eu lieu sans moi, j'étais terrée dans un couvent mais je sais tout, ils m'ont lait ce que la guerre leur a fait.
".
Comme souvent avec les romans de Valentine Goby, on retrouve avec plaisir ses talents de conteuse d'histoire : un contexte historique bien décrit (ici, l'occupation et l'après-guerre), des personnages bien campés avec de très beaux portraits de femmes, une dentelle de sentiments ciselée par l'auteur.
Mais aussi, comme souvent (pour ma part) avec les romans de Valentine Goby, j'ai l'impression de rester sur ma faim. Il me manque un petit quelque chose pour être totalement embarquée par le destin des personnages.
1940 Madeleine, jeune fille, travaille à l'hôtel des Ducs où séjournent des officiers allemands. joseph Schimmer blessé se consacre à la musique, il est pianiste il a besoin de quelqu'un pour tourner les pages de ses partitions, il désigne Madeleine. Elle va succomber à son charme, au charme de la musique...C'est la libération, de nombreuses femmes comme elles seront tondues en place publique, c'est la déchéance, la honte, la fuite vers un avenir qui n'existe pas. Elle fuira avec Anne sa fille, fille elle aussi perdue, à la recherche de ce père qui a détruit leurs vies mais qu'elle revendique haut et fort...Toujours cette belle écriture de Valentine Goby qui sait si bien transmettre les émotions.
Ce livre bouleversant retrace le destin tragique de Madeleine, une jeune paysanne bretonne condamnée à l'infamie, l'humiliation et la fuite pour avoir connu quelques instants d'amour innocent et passionné avec un pianiste allemand sous l'Occupation. A la Libération, elle subit le châtiment réservé aux "putains des Boches", à toutes les femmes de "la France couchée" : être tondue en public puis exhibée dans les rues... Elle décide alors de fuir, avec sa fille, mais ce n'est pas seulement à l'épuration et à ses bourreaux qu'elle veut échapper. Elle veut aussi et surtout échapper à sa famille et à ses secrets, secret de ses origines, de sa naissance, de son identité, elle veut reconstituer la vie et le corps de sa vraie mère dont elle n'a qu'un buste en céramique, sa vraie mère qui a dû fuir comme elle, coupable d'avoir aimé, d'avoir été une fille-mère. Elle tente de suivre ses traces, de retrouver un peu d'elle dans tous les lieux où elle se rend, toujours au sud de la ligne de démarcation devenue imaginaire, comme un obstacle fantômatique qui la ramène aux heures sombres... Mais où qu'elle aille, son passé finit par la rattraper, elle qui a couché avec l'ennemi, condamnant aussi sa fille, bâtarde et enfant de Boche. Elles finissent toutes deux par se faire engager pour travailler sur un paquebot, pour fuir encore, pour s'échapper de ces terres où on les rejette sans cesse. Pourront-elles enfin trouver le repos et le bonheur ? La fin ouverte en trois "rêves" de destins possibles laisse enfin place à un peu d'espoir après toutes les luttes de Madeleine pour vivre, simplement vivre comme elle le veut... L'écriture de ce récit est suggestive, souvent implicite, et tout se dévoile progressivement, avec beaucoup de subtilité. La plume est musicale et sensible quand il s'agit de piano ; elle devient passionnée pour dépeindre les étreintes des amoureux ; elle se contente d'une banale simplicité pour décrire le service à l'hôtel ou la vie à la ferme ; elle se fait violente pour raconter l'humiliation de l'épuration, douloureuse pour évoquer les souffrances physiques et psychologiques de Madeleine, rêveuse pour imaginer des futurs possibles. Une écriture investie et multiformes pour un récit complexe et dense.
L'histoire d'une jeune fille qui tombe amoureuse d'un officier allemand, musicien, pendant la guerre. Elle paiera très cher le prix de sa 'faute". Une écriture très belle, un ton unique mais l'histoire aurait mérité d'être un peu plus enlevée, un peu plus dynamique. La fin du livre, qui propose plusieurs hypothèses, perd en force par rapport au reste.
Je m'en veux de donner cette note, vraiment ..
Mais, la façon d'écrire de l'auteur ne me plait absolument pas. Je trouve que la lecture en devient vraiment fatiguante. Je finis quasiment toujours mes livres, mais celui là, je n'ai pas pu.
Après, tous les gouts sont dans la nature, à vous de vous faire une idée générale. Mais, je n'ai pas du tout accroché pour ma part
un roman tragique, passionnant. cette jeune fille incarne toutes les adolescentes amoureuses, défiant la guerre et se battant pour être libres.
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