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Rue Rémy-Dumoncel, dans le quatorzième arrondissement de Paris, se trouve un immeuble blanc - une maison de retraite baptisée Le Tiers-Temps. Au milieu de la cour, un arbre solitaire. Parmi les résidents, un grand échalas, au visage sombre mais aux yeux encore perçants, joue avec ses souvenirs où se mêlent deux langues, l'anglais de son Irlande natale et le français de son exil littéraire. Ce vieux monsieur s'appelle Samuel Beckett. Ce premier roman dévoile un Beckett surprenant, attendant la fin (un comble), devenu pour ainsi dire l'un de ses propres personnages. On voit défiler les épisodes qui ont marqué son existence, mais aussi la vie quotidienne au Tiers-Temps, où Beckett a réellement résidé. On est saisi par une émotion grandissante à mesure que le roman accompagne le grand Irlandais vers son dernier silence.
Samuel Beckett a bien existé, certes il a fini ses jours dans une maison de retraite nommée le Tiers-Temps, à Paris où il vivait exilé depuis un demi-siècle. Pourtant ce livre est un roman. Ce livre a consisté à faire de Beckett, à partir de faits réels et imaginaires, un personnage face à sa fin, semblable à eux qui peuplent son œuvre
Samuel Beckett est un résident qui est sur le déclin de sa vie.
[D’ailleurs, conformément aux règles de la physique, il est probable qu’à force de ralentir, je m’arrête].
Il joue avec ses souvenirs et son quotidien qui n’est rythmé à pas grand-chose.
Le premier livre de Maylis Besserie couronné d’un prix Goncourt du premier roman 2020, compose une histoire avec une belle écriture.
On y retrouve les pensées d’un vieil homme, de l’analyse d’une psychologue sur des entretiens individuels et des évaluations de l’autonomie par les aides-soignantes.
Le Tiers-Temps se veut un livre en trois parties où la santé d’un patient se dégrade.
Maintenir la vie, dans l'univers d'une maison de retraite, envers et contre tout avec une alimentation enrichie en protéines au goût vanille ou autre délectation artificielle, avec le kinésithérapeute pour maintenir l'équilibre et la vitalité restante, avec son lot de médocs pour soulager et soigner ce corps qui vieillit malgré leur bon usage. Lenteur de la lecture comme la vie de Samuel Beckett qui n'en finit pas de s'écouler lentement, de glisser doucement vers une fin inéluctable avec l'abandon des choses aimées : la maison qu'il faut vendre avec son mobilier qui a fait de moi ce que je suis, à savoir un écrivain lié à son bureau et à sa machine à écrire, et la voiture synonyme d'évasion. Garder en soi l'image du jardin et des saisons tant qu'on le peut encore, le souvenir des amis avant qu'ils s'effacent de la mémoire. Roman non autobiographique de Beckett.
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