Il s'agit ici d'un essai de philosophie politique extrêmement original, qui expliqueet met en perspective le délitement des Etats-nations auquel nous assistons aujourd'hui.
Ces derniers ont constitué un progrès considérable dans la régulation de la violence humaine : désignant l'ennemi à l'extérieur, ils sont parvenus pendant un temps à contenir les conflits dans leurs frontières.
Mais les crimes contre l'humanité ont été pour l'essentiel perpétrés par des États contre leurs propres citoyens. Cette perversion radicale de la fonction centrale de l'État moderne témoigne de son échec à maintenir un ordre stable.
Par un saisissant retournement, la violence ne pouvant plus trouver à l'extérieur des victimes de rechange a obligé des Etats à dévorer leurs propres enfants. Cette autodestruction du politique, ou ce sacrifice inutile, est l'un des signes les plus inquiétants de notre temps.
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