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« Aujourd'hui la guerre a commencé. A moins que ce ne soit il y a longtemps. Je ne comprends pas très bien quand les choses commencent [...] Pour moi qui ne sait pas penser, la guerre a commencé aujourd'hui, en face de chez grand-père. » Ce seront les premiers mots lus et traduits par Claude Couffon pour Maurice Nadeau qui publiera en 1958, aux Lettres nouvelles, ce premier roman au ton inimitable, où dans les yeux d'une enfant apparaît brutalement la guerre civile aux Canaries.
Hubert Nyssen, qui le rééditera en 1986 chez Actes sud, estimait que de tous les livres inspirés de la guerre d'Espagne, Le Ravin était sans doute l'un des plus fascinants et peut-être le plus singulier.
Un grand texte oublié.
Nivaria Tejera "Le ravin"
Un livre puissant, original:Le quotidien d'une famille pendant la guerre d'Espagne aux Canaries, vu par les yeux d'une petite fille envahie chaque jour un peu plus par les angoisses et pourtant ses tentatives pour surmonter les chagrins et les humiliations . Un contraste étonnant entre la douceur de la langue (qui n'est pas vraiment celle d'une enfant, mais celle d'un poète) et la brutalité des faits: l'arrestation de son père, le rejet des enfants de l'école, la pauvreté et la faim.
Inspiré de la vie de l'auteure.
Ce roman écrit en 1958 , édité en France par Maurice Nadeau et réédité en 2013.
La guerre civile est focalisée par ce ravin qui est également l’espace qui la sépare entre hier, la paix, une enfance heureuse et demain, l’angoisse, la peur, l’absence…. Le puits profond où s’enfonce sa mère. Heureusement, il y a le grand-père bourrelier, celui vers qui elle se réfugie, qui lui permet de redevenir ou rester une petite fille alors que la mère veut en faire une grande personne.
Dans ce livre d’une grande beauté poétique, Nivaria Tejera fait parler la petite fille qu’elle était à travers ses souvenirs. Par petites touches, elle dessine son entourage, la grande maison, puis les autres, celle du grand-père adoré où elles vivront, la tante qui coud à la machine, le grand-père, la prison, le collège, l’absence, la peur, les procès, les visites à la prison puis au camp de concentration où se trouve son père … autant de petits tableaux impressionnistes qui impressionnèrent la lectrice que je suis.
Ce livre vous prend aux tripes, touche ce que nous avons de pus profond, un vrai diamant. Ce livre ne se laisse pas oublier, les mots restent dans la tête, durs et limpides comme les explications de la petite fille.
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